Commencer l’année avec des contes de fées est bien peu réaliste à notre goût. Nous avons donc opté, au Book Club Le Matin, pour donner la voix à une autrice badine qui s’est amusée à molester les Grimm, Perrault et autres conteurs de mièvreries, dans une pièce déconstruisant les contes de fées et les fins heureuses. Souad Jamaï avoue d’ailleurs qu’elle y a trouvé un malin plaisir, tant elle a réalisé l’impact de ces histoires sur les représentations des genres.
Dans «La version des fées», la fée marraine s’emmêle les pinceaux et mélange des mondes imaginaires, créant des rencontres improbables entre les personnages de contes occidentaux, orientaux, des personnages de la littérature marocaine et de la vraie vie. Tous ces bonnes gens se retrouvent à vivre dans l’ère contemporaine, c’est-à-dire à des siècles des temporalités respectives des personnages.
Fait intéressant : Souad Jamaï note que les personnages féminins dans les contes d’Orient sont souvent dépeints comme forts, intelligents et volontaires, contrairement à l’image de la princesse ou la jeune paysanne en attente d’un prince ou d’un sauveur. Pour expliciter les stéréotypes reproduits dans les contes de fées, l’autrice a créé des personnages en conflit avec leurs propres histoires. «Cendrillon, dont le nom est aujourd’hui associé à un syndrome de dépendance, cherche un prince sur Tinder, mais tombe sur de faux princes qui en profitent. La belle au bois dormant se réveille en découvrant quelqu’un qui cherche à l’embrasser sans son consentement. Ariel est la figure sacrificielle qui, après avoir troqué sa queue de poisson contre des jambes, ne sait pas si elle veut un sexe d’homme ou de femme. Jaafar en a marre d’être cantonné dans le rôle du méchant et est donc persuadé que s’il changeait de sexe, il aurait la paix...», énumère la dramaturge qui n’a oublié ni Shéhérazade ni Barbe bleu, ni même Aïcha Kandisha. Pour elle, les contes recèlent des vérités et des morales qui appartiennent à des temps révolus et qu’il est temps de limiter les dégâts en douceur et en humour, car les messages passent mieux lorsqu’on en rit.
Mais si les femmes sont réparties entre fillettes fragiles et sorcières serviles, les hommes ne sont pas non plus épargnés par les contes, puisqu’ils sont cantonnés dans une vision étriquée de la masculinité forte, virile, protectrice, imbattable, somme toute imaginaire ! Souad Jamaï rejoint par son travail une prise de conscience universelle. Disney par exemple crée de plus en plus de personnages différents en évitant les clichés cités. Mais l’impact de ces actions sur la société mondiale prendra certainement des générations avant d’être palpable.
Sur le futur des femmes, Souad Jamaï préfère rester optimiste. «La situation de la femme s’améliore. Il y a des métiers importants qui se féminisent largement. Je ne crois pas qu’il y aurait un retour en arrière sur les acquis», conclut-elle.
Dans «La version des fées», la fée marraine s’emmêle les pinceaux et mélange des mondes imaginaires, créant des rencontres improbables entre les personnages de contes occidentaux, orientaux, des personnages de la littérature marocaine et de la vraie vie. Tous ces bonnes gens se retrouvent à vivre dans l’ère contemporaine, c’est-à-dire à des siècles des temporalités respectives des personnages.
Fait intéressant : Souad Jamaï note que les personnages féminins dans les contes d’Orient sont souvent dépeints comme forts, intelligents et volontaires, contrairement à l’image de la princesse ou la jeune paysanne en attente d’un prince ou d’un sauveur. Pour expliciter les stéréotypes reproduits dans les contes de fées, l’autrice a créé des personnages en conflit avec leurs propres histoires. «Cendrillon, dont le nom est aujourd’hui associé à un syndrome de dépendance, cherche un prince sur Tinder, mais tombe sur de faux princes qui en profitent. La belle au bois dormant se réveille en découvrant quelqu’un qui cherche à l’embrasser sans son consentement. Ariel est la figure sacrificielle qui, après avoir troqué sa queue de poisson contre des jambes, ne sait pas si elle veut un sexe d’homme ou de femme. Jaafar en a marre d’être cantonné dans le rôle du méchant et est donc persuadé que s’il changeait de sexe, il aurait la paix...», énumère la dramaturge qui n’a oublié ni Shéhérazade ni Barbe bleu, ni même Aïcha Kandisha. Pour elle, les contes recèlent des vérités et des morales qui appartiennent à des temps révolus et qu’il est temps de limiter les dégâts en douceur et en humour, car les messages passent mieux lorsqu’on en rit.
Mais si les femmes sont réparties entre fillettes fragiles et sorcières serviles, les hommes ne sont pas non plus épargnés par les contes, puisqu’ils sont cantonnés dans une vision étriquée de la masculinité forte, virile, protectrice, imbattable, somme toute imaginaire ! Souad Jamaï rejoint par son travail une prise de conscience universelle. Disney par exemple crée de plus en plus de personnages différents en évitant les clichés cités. Mais l’impact de ces actions sur la société mondiale prendra certainement des générations avant d’être palpable.
Sur le futur des femmes, Souad Jamaï préfère rester optimiste. «La situation de la femme s’améliore. Il y a des métiers importants qui se féminisent largement. Je ne crois pas qu’il y aurait un retour en arrière sur les acquis», conclut-elle.