«La vie secrète des vieux» s’est joué quotidiennement, du 4 au 19 juillet, au Festival d’Avignon. La pièce, signée par le Franco-Marocain Mohamed El Khatib, questionne l’intimité chez de vieux résidents d’un Ehpad. Au lieu d’évoquer la fin de vie, ses déboires et ses déconvenues, un échange vibrant de vie se joue sur scène sur l’amour et l’espoir d’un lendemain meilleur.
Un spectacle qui fait réfléchir...
Ils sont huit vieilles et vieux sur scène, faux comédiens, vrais résidents d’un Ehpad, qui se partagent la scène d’une salle de bal au parquet ciré. Quand ils échangent sur leurs amours, ils ne parlent pas que du passé, parce que les vieux aiment aussi ! Si l’idée n’a rien de renversant, elle est loin d’être une évidence. Car la vieillesse est partout marginalisée, condamnée à la solitude et au confinement involontaire.
Mohamed El Khatib, artiste phare du théâtre documentaire, met la lumière sur des vies exclues à l’ombre, en se basant sur une centaine d’entretiens qu’il a réalisés dans des Ehpad, à la fin du confinement sanitaire. Dans «La vie secrète des vieux», le metteur en scène ne s’est pas arrêté à décrire la détresse des corps fragiles, mais s’est attelé à sonder les âmes et les cœurs, brisant un tabou presque universel sur l’amour et la sexualité chez les vieilles personnes.
Vieilles amours, amours de vieux
Lors d’une tournée dans des établissements de soin au profit des vieux, Mohamed El Khatib réalisa l’ampleur de leur détresse et de leur solitude. Ce constat était d’autant plus flagrant qu’il survenait juste après la sortie du confinement sanitaire que le monde subit en raison de la pandémie. À la fin de chaque animation, il fit alors un appel à témoignage sur la vieillesse... et l’amour ! Se refusant de faire le compte des morbidités, il préféra parler aux candidats de leurs amours actuelles et futures. Sans surprise, les résidents se sont donnés à cœur joie de partager leurs histoires, avec une grande liberté et parfois avec impudeur.
De ces échanges cruciaux, Mohamed El Khatib a pu tresser des parcours de vie, des trajectoires et des profils aux référentiels culturels et religieux différents. Lors d’une résidence avec les «comédiens» choisis, la dramaturgie s’est faite de façon assez spontanée, se composant de reconstitutions du passé et d’improvisations nées des interactions du moment. «La vie secrète des vieux» est né d’un commun accord, sous le regard avisé et la maestria d’un metteur en scène qui ne croit pas aux frontières entre l’art et la politique.
De ces échanges cruciaux, Mohamed El Khatib a pu tresser des parcours de vie, des trajectoires et des profils aux référentiels culturels et religieux différents. Lors d’une résidence avec les «comédiens» choisis, la dramaturgie s’est faite de façon assez spontanée, se composant de reconstitutions du passé et d’improvisations nées des interactions du moment. «La vie secrète des vieux» est né d’un commun accord, sous le regard avisé et la maestria d’un metteur en scène qui ne croit pas aux frontières entre l’art et la politique.
Le docu dans tous ses états
Mohamed El Khatib est docteur en sociologie. En 2008, il cofonde à Orléans le collectif Zirlib pour remettre l’humain au cœur de la création artistique. Pour lui, le théâtre documentaire est un outil de choix pour explorer les rapports sociaux. Après ses deux premières pièces «À l'abri de rien», créée en 2010, puis «Sheep» en 2012, il met en scène une femme de ménage rencontrée lors d’un atelier de théâtre dans un lycée en 2014 : «Moi, Corinne Dadat».
En 2016, il monte ce qui représente la pièce phare de son style théâtral. «Finir en beauté» est une pièce qui documente la mort de sa mère, qu’il joue aux Instituts français du Maroc en 2016. Cette même année, Mohamed El Khatib obtient le Grand Prix de littérature dramatique. En 2017, il crée «C'est la vie», autour de deux comédiens qui ont perdu un enfant, dont le texte est primé par l'Académie française. La même année, il fait monter sur scène 58 supporters d’un club de foot en reconstituant l’univers du stade.
En parallèle, le metteur en scène qui avait filmé le trajet fait d’Orléans à Tanger, pour retracer le parcours de son deuil, sort un film documentaire qu’il intitule «Renault 12», sorti en 2017. Un autre film documentaire sur «La vie secrète des vieux» sortira à son tour en 2025, qui à défaut d’une tournée marocaine, pourrait nous faire découvrir ce que cachent les anciens.
LA VIE SECRETE DES VIEUX
Conception Mohamed El Khatib Production associee Gema Films Dramaturgie Camille Nauffray Scenographie Fred Hocke Video Emmanuel Manzano Son Arnaud Leger
Avec (en alternance) Annie Boisdenghien, Micheline Boussaingault, Marie-Louise Carlier, Chille Deman, Martine Devries, Jean-Pierre Dupuy, Yasmine Hadj Ali, Jacqueline Juin, Jean Paul Sidolle
En 2016, il monte ce qui représente la pièce phare de son style théâtral. «Finir en beauté» est une pièce qui documente la mort de sa mère, qu’il joue aux Instituts français du Maroc en 2016. Cette même année, Mohamed El Khatib obtient le Grand Prix de littérature dramatique. En 2017, il crée «C'est la vie», autour de deux comédiens qui ont perdu un enfant, dont le texte est primé par l'Académie française. La même année, il fait monter sur scène 58 supporters d’un club de foot en reconstituant l’univers du stade.
En parallèle, le metteur en scène qui avait filmé le trajet fait d’Orléans à Tanger, pour retracer le parcours de son deuil, sort un film documentaire qu’il intitule «Renault 12», sorti en 2017. Un autre film documentaire sur «La vie secrète des vieux» sortira à son tour en 2025, qui à défaut d’une tournée marocaine, pourrait nous faire découvrir ce que cachent les anciens.
LA VIE SECRETE DES VIEUX
Conception Mohamed El Khatib Production associee Gema Films Dramaturgie Camille Nauffray Scenographie Fred Hocke Video Emmanuel Manzano Son Arnaud Leger
Avec (en alternance) Annie Boisdenghien, Micheline Boussaingault, Marie-Louise Carlier, Chille Deman, Martine Devries, Jean-Pierre Dupuy, Yasmine Hadj Ali, Jacqueline Juin, Jean Paul Sidolle