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«Pensee, Asymmetrical Boundaries» : le retour de Morran

Que vous soyez féru d’art contemporain ou simple néophyte, vous avez un crochet à faire par la Loft Art Gallery de Casablanca, ce jeudi 27 juin, pour découvrir la dernière exposition de l’artiste Morran Ben Lahcen. Après deux années de préparation, l’artiste dévoilera son œuvre dans le solo show «Pensee, Assymetrical Boundaries» qui invite à l’immersion dans les méandres de l’âme humaine.

De fils de lin intissés ou de toiles travaillées, Morran Ben Lahcen sait faire de la magie. Manipuler l’émotion pour en faire matière à travailler, à créer et à transmettre, c’est son talent de naissance.



Dans cette dernière exposition, tant attendue, l’artiste dévoile un ensemble d’œuvres où chaque ligne, chaque couleur devient l’expression de l’intériorité. Qu’elles soient parallèles ou perpendiculaires, les bandes de couleurs qui se jouxtent et se croisent à la perfection exercent sur l’artiste une fascination incroyable qu’il réussit à transmettre religieusement.

Horizontalité / verticalité

Dans l’œuvre de Morran Ben Lahcen, l’horizontalité représente la vie terrestre, un fil conducteur qui exprime les préoccupations, les espoirs et les expériences quotidiennes de l’humain. Chaque ligne déployée sur ses toiles est une métaphore de notre existence matérielle, de nos luttes, de nos triomphes et de nos épreuves. Elle incarne la continuité de la vie, une sorte de narration visuelle où chaque segment raconte un pan d’histoire unique, mais universelle. L’horizontalité dans ses œuvres nous rappelle que notre vie est un voyage, un chemin parsemé de moments de calme et de turbulences, de ruptures et de rencontres.

En contraste, la verticalité symbolise une dimension spirituelle et transcendante. Les lignes verticales, qui s’élèvent vers le ciel, incarnent le désir de se connecter à plus grand que soi, de se noyer dans l’immensité de l’univers et de s’abreuver du sens et de la vérité que seule la spiritualité peut procurer. La verticalité, c’est également l’élévation de l’esprit, une aspiration constante vers la lumière et la sagesse. De l’intersection de ces deux axes, Morran Ben Lahcen tisse la trame de la vie sur terre, où le quotidien croise l’éternel et où la matière devient elle-même spirituelle.

Des couleurs brûlantes

Morran Ben Lahcen aime utiliser des couleurs chaudes et profondes et cela joue un rôle central dans l’expression de ses émotions et de ses thèmes de prédilection. Ces teintes ardentes de rouge, d’orange et de jaune contrastent avec le noir de jais et la froideur du bleu ou du beige, qui viennent parfaire cette atmosphère vibrante qu’il impose au spectateur. Serait-ce hasardeux de s’aventurer dans l’interprétation de ces nuances comme des tons divers de la passion de l’artiste ? Saturées à souhait, ces couleurs expriment la tension et l’intensité des moments capturés à la réalisation de chacune des pièces. Et c’est grâce à l’énergie que dégage cette palette chromatique que Morran arrive à extraire ses émotions et à les piéger dans la toile, ad vitam aeternam. N’est-ce pas de la magie ?

Né en 1982 à Tahannaout, Morran Ben Lahcen vit et crée aujourd’hui à Salé. Depuis que cet enfant terrible du street art s’est tourné vers un art plus intime et introspectif, il a réussi à s’imposer comme l’un des noms les plus marquants de sa génération. Puisant son inspiration dans les blessures et les expériences de sa propre vie, Morran Ben Lahcen continue à méditer la mémoire, le temps, l’émotion... Sa peinture exprime le temps de recueillement.
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