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Festival Gnaoua : Quand la tagnaouite devient source de magie et d'harmonie

Rencontré à l'ouverture du vingt-cinquième Festival Gnaoua et musiques du monde à Essaouira (du 17 au 29 juin), Mehdi Qamoum, surnommé «MediCament» décrit comment tagnaouite devient une source de magie et d'harmonie.

La parade du Festival Gnaoua et musiques du monde est une grande célébration pour tous les mâalems gnaouas. «Tous les mâalems se réunissent au Festival d’Essaouira et donnent de leur mieux pour leur public», affirme mâalem Aboubakr Seddik venu d’Agadir. Vêtu d’une tenue colorée en harmonie avec ses notes vibrantes, ce mâalem accompagne Mehdi Qamoum, surnommé «MediCament». Tous deux se distinguent par leurs tenues éclatantes, leur interaction avec le public et les sons envoûtants qui résonnent partout dans l’ancienne Mogador.



«La musique est un amour que les mâalems gnaouis ne peuvent qu’accueillir à cœur ouvert et surtout partager avec leur public. Les notes, le rythme et la voix sont des dons que chaque mâalem préserve soigneusement. La différence réside dans l’interaction avec le public. Chaque mâalem a une méthode et une énergie particulières qu’il partage avec le public», nous confie Qamoum lors de la parade d’ouverture du 25e Festival Gnaoua et musiques du monde. Les mâalems gnaouas appellent cela «lhedda». Cette symbiose entre maîtres du guembri et public est unique.

Festival d'Essaouira, une histoire de transmission

Pour Mehdi et Aboubakr, la parade d’Essaouira a une énergie pure apportée par des mâalems gnaouas de tout le Maroc, destinée à égayer cette ville reconnue pour sa forte énergie et à satisfaire un large public venu de tout le Royaume et de différents pays.



En effet, cet événement annuel devient le point de convergence où se rencontrent passion, tradition et innovation musicale, captivant à la fois les amateurs de musique et les curieux venus des quatre coins du globe.

Au Festival Gnaoua, on rencontre des mâalems éminents, qui ont façonné des générations entières et des tout-petits apprentis venus s’imprégner de la belle ambiance de l’événement. C’est le cas de cette petite fille de 10 ans accompagnée de son grand-père, un grand mâalem gnaoui, venue nourrir son amour pour la tagnaouite et aspirer à une carrière dans ce domaine. Elle emboîte le pas à Asmaa Hamzaoui, pionnière en tant que première femme à avoir osé jouer en public du guembri, l'instrument sacré des gnaouas.

«Le Festival Gnaoua et musiques du monde, c’est la parade d’ouverture, mais c’est aussi les lilas, les fusions et tous les concerts partagés avec les mélomanes. Ce sont des moments irremplaçables et une histoire de transmission», explique Qamoum.

Une résonnance internationale

C’est la réputation des mâalems gnaouas au niveau international qui attire des milliers de spectateurs du monde entier. «C’est la sixième fois que nous venons d’Allemagne à Essaouira pour voir le Festival Gnaoua», affirme une touriste ébahie, aux côtés de son mari, devant la parade colorée du vingt-cinquième Festival Gnaoua et musiques du monde. Une autre fan est venue de Grèce pour découvrir en direct «ces rythmes entendus dans son pays et tant loués par ses amis».

Pour «MediCament», qui a fait des tournées partout dans le monde, l’ambiance d’Essaouira est inégale. Le nom de scène de cet artiste gadiri illustre la capacité de la musique Gnaoua à guérir les âmes par sa forte charge spirituelle. Mehdi Qamoum est un chanteur, auteur-compositeur et musicien qui puise ses racines dans la musique Gnaoua tout en s’inscrivant dans la ligne World Music. Fidèle au guembri, Mehdi a développé son propre projet personnel, basé sur la culture marocaine et les sons et harmonies africains, mêlés à des sonorités plus modernes de rock et de blues. Le 28 juin, il sera à Borj Bab Marrakech à 19 h pour une fusion avec l’artiste sénégalais Ablaye Cissoko.

Le Festival Gnaoua d'Essaouira dynamise l'économie locale

L’impact du Festival Gnaoua et musiques du monde n’est pas uniquement musical. «Ce dynamisme local dont on est témoin est l’image de la relation entre la culture et le développement économique. Essaouira accueille tout au long de l’année des activités culturelles qui encouragent son économie», a déclaré, le 27 juin, le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, à l’ouverture du Festival.

En effet, pendant le festival, les ruelles de la médina d'Essaouira s'animent d'une énergie particulière. Les échoppes d'artisanat bondées d’acheteurs et de curieux exposent fièrement des étalages colorés d’objets traditionnels, de bijoux, de textiles.... Les marchands de souvenirs proposent des articles originaux et ingénieux, créés spécialement pour le festival. Des jeunes, souvent débordants de créativité, s’improvisent en commerçants le temps du festival et présentent des articles amusants, attirant l'attention des passants curieux.

Des femmes venues de différents pays africains enrichissent l'atmosphère en proposant des tresses simples ou colorées en symbiose avec l’esprit du Festival. Les cafés et restaurants, nichés dans les différents coins de la ville, sont remplis de clients savourant des plats locaux et internationaux. Même si les prix augmentent durant le festival, l'affluence ne faiblit pas. Les musiciens de rue et les répétitions des artistes ajoutent une bande-son festive à cette expérience magique du Festival Gnaoua. Tout au long du Festival Gnaoua et musiques du monde, les rues d'Essaouira deviennent un théâtre en plein air où se croisent les cultures et les générations.
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