Menu
Search
Lundi 08 Juillet 2024
S'abonner
close
Lundi 08 Juillet 2024
Menu
Search

120 millions d’euros de la BAD au Maroc pour renforcer la gouvernance et la résilience climatique

La Banque africaine de développement s’apprête à approuver un prêt de 120 millions d’euros pour financer la première phase du Programme d’appui au renforcement de la gouvernance et de la résilience au changement climatique au Maroc. Deux financements additionnels de 150 millions d’euros chacun sont prévus pour les phases 2 et 3 de ce programme, structuré en trois phases de 2024 à 2026. Il vise à dynamiser l’économie marocaine et à renforcer sa résilience face aux chocs climatiques, afin de lui permettre d’atteindre un pallier supérieur de croissance, tout en soutenant le nouveau modèle de développement du pays.

Le ministère des Finances sera l’Agence de mise en œuvre et de suivi-évaluation de ce programme.
Le ministère des Finances sera l’Agence de mise en œuvre et de suivi-évaluation de ce programme.
Suite à une requête du gouvernement adressée en avril 2024, la Banque africaine de développement (BAD) s’apprête à octroyer un nouveau prêt de 120 millions d’euros au Maroc. Il a pour objectif de financer la première phase du Programme d’appui au renforcement de la gouvernance et de la résilience au changement climatique (PGRCC). Un financement additionnel de 150 millions d’euros est prévu par la BAD pour la Phase 2, et un montant équivalent est envisagé pour la Phase 3 de ce programme qui est structuré en trois phases sur une période de 2024 à 2026.

Le PGRCC vise à soutenir la dynamique économique marocaine tout en renforçant sa résilience face aux chocs exogènes, notamment les événements climatiques, afin de lui permettre d’atteindre un palier supérieur de croissance. Il intervient alors que le Maroc met en œuvre le nouveau modèle de développement qui entend répondre aux défis auxquels est confronté le pays sur les plans économique et climatique. Ainsi le PGRCC entend contribuer à asseoir les bases d’un modèle de développement dans lequel l’État se recentrera sur ses fonctions stratégiques et de régulation sectorielle, et où le privé prendra le relais en tant que vecteur de création de richesses et d’emplois. Ce programme vise aussi à soutenir la transition vers un modèle de développement durable pour réduire la volatilité du cadre macro-économique par rapport à des facteurs exogènes (raréfaction de l’eau, hausse des cours énergétiques, etc.) qui hypothèquent la dynamique de croissance.

La croissance et la transition économique au cœur du PGRCC

Le PGRCC s’articule autour de deux composantes : (1) réaliser le potentiel de croissance de l’économie et (2) soutenir la transition vers un modèle de croissance durable et résilient au changement climatique. La première composante vise à améliorer la compétitivité de l’économie marocaine à travers la révision du périmètre d’intervention de l’État et la mise en place d’un environnement de marché plus concurrentiel et davantage propice aux investissements privés. Cette composante s’articule autour de deux axes. Le premier vise à restructurer les établissements et entreprises publics (EEP) pour développer une gestion plus performante qui leur permet de jouer pleinement leur rôle dans le modèle de développement. Le second axe entend mettre en place un cadre plus incitatif pour l’investissement privé et l’entrepreneuriat, notamment dans les secteurs innovants, afin d’accélérer le processus de transformation structurelle de l’économie et d’améliorer sa compétitivité.

Concernant la seconde composante du programme, elle a pour objectif de renforcer la résilience de l’économie marocaine face aux chocs exogènes, y compris climatiques et naturels, par la modernisation de la gouvernance sectorielle (eau, électricité) et la mise en place d’un environnement plus favorable pour une implication accrue du secteur privé dans le financement d’infrastructures durables. Il mettra l’accent sur le renforcement de la soutenabilité financière, l’intégration des exigences de durabilité et de l’impératif climatique dans les politiques publiques.

Ainsi, cette composante s’articule autour de deux axes. Le premier entend rendre la gestion du secteur de l’eau plus efficace, durable et rationnelle. Le second vise à réduire la dépendance à l’énergie fossile et favoriser la transition vers une économie sobre en carbone.

Selon le document de prêt, le lien et la complémentarité entre les composantes du programme sont importants. La réforme de la gouvernance des EEP rehaussera l’efficience de ces entités, notamment dans l’exécution des investissements publics. Ce qui rejaillira positivement sur la compétitivité des secteurs productifs. Le redimensionnement du secteur public, y compris la séparation des activités de monopole naturel des activités pouvant être ouvertes à la concurrence et le désengagement de certains secteurs, créera de nouvelles opportunités d’investissement pour le privé. En plus, des ressources supplémentaires pourront être consacrées au financement de la transition énergétique, à la mobilisation des ressources en eau et à la lutte contre le changement climatique, sans incidence sur les finances publiques.

Par ailleurs, le programme est conçu comme une opération d’appui programmatique multisectoriel. L’approche programmatique offre une plateforme idéale pour un dialogue stratégique sur le moyen terme avec le gouvernement autour d’une diversité de réformes et de politiques publiques. À terme, elle devra permettre (i) l’amélioration de la situation financière du portefeuille public (baisse des subventions à 3% du PIB) et l’augmentation de dividendes et des contributions des établissements et entreprises publics à 16 milliards de DH en 2026). Elle permettra également (ii) d’accroître la part de l’investissement privé dans le PIB (38% du PIB en 2026) et (iii) d’augmenter le contenu croissance de l’investissement. S’ajoutent l’objectif (iv) d’améliorer la gouvernance du secteur de l’eau et de réduire la vulnérabilité à la disponibilité en eau, (v) de renforcer la résilience au changement climatique, et (vi) de réduire la dépendance énergétique, y compris par le recours accru aux énergies renouvelables.

L’appui du Fonds de l’OPEP au PGRCC

À noter que le PGRCC est co-financée avec le Fonds de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) qui prévoit un financement de 200 millions d’euros en deux phases (2024 et 2025). Le PGRCC a été, par ailleurs, instruit en concertation avec d’autres bailleurs de fonds qui interviennent dans les réformes économiques (Banque mondiale, Agence française de développement, Union européenne) au Maroc. Les thématiques traitées telles que la gouvernance de l’eau et de l’électricité sont des domaines d’intérêt des autres partenaires, notamment le FMI (Fonds monétaire international) dans le cadre de sa Facilité pour la résilience et la soutenabilité approuvée en 2023 pour 1,3 milliard de dollars et la Banque mondiale qui est intervenue en 2023 dans les domaines de la gouvernance du secteur de l’eau (350 millions de dollars) et de la résilience climatique (318,7 millions de dollars). Ce programme est aussi aligné avec la nouvelle opération de la Banque mondiale dans le domaine de la gouvernance des EEP (350 millions de dollars).
Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.