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Croissance au Maroc : les perspectives et recommandations de la BAD

Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement, la croissance économique du Maroc devrait s’accélérer en 2024 et en 2025 grâce à une hausse des investissements. Pour mettre en œuvre le nouveau modèle de développement tout en tirant parti de l’architecture financière mondiale, le Maroc doit, selon la BAD, maintenir l’accès à des volumes élevés de financement extérieur à faible coût et à longue échéance. L’institution recommande aussi d’autres réformes structurelles.

Selon la BAD, le Maroc peut tirer parti de l’augmentation des droits de tirage spéciaux au FMI, des garanties partielles de risque et de crédit des banques multilatérales de développement, ainsi que des fonds climatiques. Ph. BAD
Selon la BAD, le Maroc peut tirer parti de l’augmentation des droits de tirage spéciaux au FMI, des garanties partielles de risque et de crédit des banques multilatérales de développement, ainsi que des fonds climatiques. Ph. BAD
La Banque africaine de développement (BAD) vient de publier son dernier rapport sur les perspectives économiques en Afrique, mettant en lumière une résilience remarquable du continent face aux défis mondiaux. Selon le rapport, le PIB réel de l’Afrique devrait connaître une accélération notable, atteignant 3,7% en 2024 et 4,3% en 2025, contre 3,1% en 2023. Cette progression s’explique par l'atténuation progressive des facteurs qui ont freiné la croissance en 2023, tels que la persistance des prix élevés des denrées alimentaires et de l'énergie, ainsi que la faiblesse de la demande mondiale. Cette évolution permettra à l’Afrique de conserver son classement de 2023 comme deuxième région après l’Asie ayant la croissance la plus rapide, avec une croissance projetée pour 2024–2025 dépassant la moyenne mondiale de 3,2% en 2024.

Le rebond projeté de la croissance moyenne de l’Afrique sera mené par l’Afrique de l’Est (en hausse de 3,4 points de pourcentage), l’Afrique australe et l’Afrique de l’Ouest (chacune en hausse de 0,6 point de pourcentage). Quant à l’Afrique du Nord, la croissance devrait passer de 4,1% en 2023 à 3,6% en 2024 et 4,2% en 2025. Elle a été ainsi revue à la baisse de 0,2 à 0,9 point de pourcentage pour tous les pays de la région à l’exception de la Libye et de la Mauritanie.



Pour le Maroc, la croissance du PIB devrait modérément augmenter de 3,02% en 2023 à 3,5% en 2024 avant de se renforcer pour atteindre 3,8% en 2025, sous l’effet d’une hausse des investissements. L’inflation devrait diminuer légèrement à 4,1% en 2024 et 3,8% en 2025, en raison de la baisse des cours mondiaux des denrées alimentaires. Le déficit budgétaire pourrait diminuer progressivement pour s’établir à 4,4% du PIB en 2024 et 4,2% en 2025, grâce à la reprise économique et à la baisse des subventions sur les prix du butane. La BAD s’attend aussi à ce que le compte courant enregistre un léger déficit de 0,4% du PIB en 2024, pour se creuser modérément à 0,9% du PIB en 2025, en raison de l’augmentation des importations.

Les risques pour la croissance

«Les perspectives de croissance pour le Maroc pourraient être réduites par de faibles précipitations ou un ralentissement de la croissance économique dans l’Union européenne, ce qui pourrait détériorer les termes de l’échange. Les tensions croissantes liées à la guerre en Ukraine pourraient provoquer un nouveau choc sur les prix des denrées alimentaires. Les facteurs d’atténuation des risques comprennent la mise en œuvre de mécanismes structurels permettant de gérer les chocs climatiques et les catastrophes naturelles, ainsi que l’Initiative Royale de protection sociale», souligne le rapport.

La BAD indique, par ailleurs, que la transformation structurelle s’est déroulée lentement et a bénéficié au secteur des services, avec un transfert de main d’œuvre de l’agriculture vers les services et l’industrie. De 2011 à 2022, le secteur des services représentait 52% du PIB et employait 42,3% de la population active. Au cours de la même période, le secteur industriel représentait environ 25% du PIB et le secteur manufacturier 14,7%. La part de l’industrie manufacturière dans l’emploi est passée de 12,2% en 2000 à 11% en 2019. L’agriculture représentait environ 35% de l’emploi sur la période 2011–2022.

Tirer parti de l’architecture financière mondiale

«Le pays a préparé un nouveau modèle de développement pour renforcer sa transformation structurelle en la rendant plus inclusive. Ce modèle promeut l’industrie manufacturière, l’intégration commerciale, la connectivité des infrastructures et le développement du capital humain», est-il précisé. Pour mettre en œuvre ce modèle tout en tirant parti de l’architecture financière mondiale, le Maroc doit, selon la BAD, maintenir l’accès à des volumes élevés de financement extérieur à faible coût et à longue échéance.

Le pays peut tirer parti de l’augmentation des droits de tirage spéciaux au Fonds monétaire international (FMI), des garanties partielles de risque et de crédit des banques multilatérales de développement, ainsi que des fonds climatiques permettant d’atténuer les tensions liées aux pénuries d’eau. Il doit mettre en œuvre des réformes qui lui permettent de se positionner dans les chaînes de valeur mondiales, de mobiliser davantage de ressources intérieures en développant le secteur privé, de rationaliser les dépenses fiscales et d’ouvrir davantage les marchés publics aux micro, petites et moyennes entreprises.
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