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250 millions de dollars de la Banque mondiale pour renforcer les systèmes agroalimentaires du Maroc

La Banque mondiale s’apprête à mobiliser 250 millions de dollars en faveur du Maroc pour financer un nouveau programme visant à transformer et renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires du pays. Ce projet, porté par le département de l'Agriculture, en partenariat avec le ministère des Finances, répond aux défis climatiques, sanitaires et économiques du secteur. Une attention particulière sera accordée à la modernisation de la chaîne de valeur de la volaille et à la réforme de l’assurance climatique.

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Sollicitée par le gouvernement, la Banque mondiale prépare un nouveau financement au secteur agricole dans le cadre de la Stratégie «Génération Green». Selon nos informations, l’Institution de Bretton Woods et le département de l'Agriculture, en partenariat avec le ministère des Finances, ont collaboré pour lancer un programme ambitieux visant à transformer les systèmes agroalimentaires du Maroc. Il a pour objectif de renforcer la résilience du secteur agroalimentaire face aux défis croissants liés au changement climatique, aux risques sanitaires, ainsi qu’aux aléas économiques. La Banque mondiale prévoit de mobiliser 250 millions de dollars pour ce projet, dont 200 millions de ses propres ressources et 50 millions via un fonds fiduciaire. D'après le document de prêt, le Maroc, où l’agriculture représente 16% du PIB, 36% de l’emploi total et 13% de la valeur totale des exportations, est fortement dépendant des précipitations pour ses terres agricoles, dont 80% sont des zones pluviales. Ces dernières années, la sécheresse et d’autres chocs climatiques ont eu des conséquences dévastatrices sur la production agricole, exacerbant la volatilité des prix et menaçant la sécurité alimentaire du pays.

Un programme pour répondre aux crises multiples

Le programme à cofinancer par la Banque mondiale nécessite un investissement de 900 millions de dollars (incluant la participation du gouvernement et/ou d'autres partenaires). Il repose sur trois axes principaux. Tout d’abord, il s’agit de renforcer la résilience climatique. Le projet prévoit de convertir 1 million d’hectares de terres agricoles à des pratiques d’agriculture de conservation d’ici 2030. Cette approche consiste à minimiser le labour, à maintenir une couverture permanente du sol et à diversifier les cultures, ce qui permet non seulement de protéger les sols, mais aussi d’accroître la production tout en réduisant l’empreinte carbone de l’agriculture.



Ensuite, le programme s’attaque à la modernisation de la chaîne de valeur de la volaille, un secteur clé au Maroc qui assure l’autosuffisance du pays en viande blanche et en œufs, et qui emploie environ 470.000 personnes. Il s’agira de moderniser les abattoirs traditionnels («les ryachates») pour répondre aux normes sanitaires internationales, garantissant ainsi une meilleure qualité des produits tout en créant des emplois.

Enfin, le projet vise à améliorer la gestion des risques agricoles à travers la réforme de l’assurance climatique. Actuellement, près de 1,2 million d’hectares sont couverts par des systèmes d’assurance, mais le gouvernement espère étendre cette couverture à 2,5 millions d’hectares d’ici 2030. Ce volet vise à stabiliser les revenus des agriculteurs en cas d’aléas climatiques, tout en encourageant l’adoption de pratiques agricoles plus durables.

Des impacts économiques et sociaux attendus

Le programme ne se limite pas à améliorer la productivité. Il s’inscrit dans une vision plus large de développement rural. Le projet prévoit la création de centaines de milliers d’emplois dans les zones rurales, contribuant à la montée en puissance de la classe moyenne agricole. Le programme ambitionne ainsi de sortir près de 400.000 foyers ruraux de la précarité, tout en offrant une protection sociale à 3 à 4 millions de fermiers d'ici 2030.

En outre, le programme s’efforce d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles. Dans un contexte de stress hydrique croissant, l’accent sera mis sur des pratiques agricoles économes en eau et sur la valorisation des déchets organiques et non organiques. Cette transition vers une agriculture plus durable doit permettre au Maroc de renforcer sa sécurité alimentaire tout en préservant ses ressources naturelles.

Un engagement de longue date

Ce programme s’inscrit dans la continuité du soutien de la Banque mondiale au secteur agricole marocain. Depuis plusieurs décennies, l’institution accompagne le Royaume dans la mise en œuvre de ses stratégies agricoles, notamment à travers le Plan Maroc vert (2008-2018) et plus récemment la Stratégie «Génération Green» (2020-2030). Cette nouvelle phase de coopération répond aux défis contemporains du secteur, en intégrant les nouvelles réalités climatiques et économiques.
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