La production d’agrumes au Maroc devrait connaître une hausse notable pour la saison 2024-2025, selon une étude BMI-Fitch Solutions, fondée notamment sur les données du département américain de l'Agriculture (USDA).
Cette progression, portée par des conditions météorologiques plus favorables et une meilleure disponibilité de l’irrigation, laisse espérer une reprise après plusieurs années marquées par une sécheresse prolongée. Toutefois, les niveaux de production resteront inférieurs aux records atteints en 2018-2019, mettant en lumière les défis structurels auxquels le secteur est confronté.
Cette progression, portée par des conditions météorologiques plus favorables et une meilleure disponibilité de l’irrigation, laisse espérer une reprise après plusieurs années marquées par une sécheresse prolongée. Toutefois, les niveaux de production resteront inférieurs aux records atteints en 2018-2019, mettant en lumière les défis structurels auxquels le secteur est confronté.
Une reprise portée par des conditions météorologiques améliorées
Les prévisions pour la saison 2024-2025 sont encourageantes : la production d’oranges devrait augmenter de 17,1% par rapport à l’année précédente, atteignant 960.000 tonnes. Les citrons et limes devraient connaître une hausse de 12,5% à 45.000 tonnes, tandis que la production de mandarines et clémentines augmenterait de 15,8%, à 1,1 million de tonnes. Ces chiffres s’expliquent principalement par une amélioration des précipitations et l’utilisation accrue de techniques d’irrigation innovantes, comme le paillage plastique, qui permet de réduire la consommation d’eau.
L’étude souligne que dans le secteur des agrumes, la croissante des mandarines et clémentines s’accélère par rapport aux oranges. Alors qu'en 2000-2001, les mandarines et clémentines représentaient 26,7% de la production totale d'agrumes au Maroc, cette part est passée à 52,5% en 2023-2024. Cela reflète l'augmentation de la consommation mondiale de mandarines et clémentines, qui a progressé de 310,5% entre 2000-2001 et 2023-2024, contre une hausse de 61,5% pour les oranges.
Fitch note que les performances du secteur en 2024-2025 resteront, néanmoins, en deçà des sommets atteints en 2018-2019, principalement en raison d’une sécheresse de six ans qui a lourdement pesé sur la production agricole du pays. «Le secteur marocain des agrumes a connu sa meilleure année en termes de production en 2018/19, mais les prévisions positives pour 2024-2025 indiquent tout de même que la production d'oranges sera inférieure de 18,9% à celle de la saison record, tandis que la production de mandarines sera inférieure de 20%.», est-il précisé.
Selon l’étude, le Maroc est l'un des pays les plus touchés par la sécheresse dans la région MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord). Cette situation a contribué à une réduction des rendements et de la production agricoles ces dernières années. Pour la production d'agrumes, les pires saisons ont été enregistrées en 2019-2020, où la production a chuté de 31,8% sur un an, et 2022-2023, avec une baisse de 31,7%.
L’étude souligne que dans le secteur des agrumes, la croissante des mandarines et clémentines s’accélère par rapport aux oranges. Alors qu'en 2000-2001, les mandarines et clémentines représentaient 26,7% de la production totale d'agrumes au Maroc, cette part est passée à 52,5% en 2023-2024. Cela reflète l'augmentation de la consommation mondiale de mandarines et clémentines, qui a progressé de 310,5% entre 2000-2001 et 2023-2024, contre une hausse de 61,5% pour les oranges.
Fitch note que les performances du secteur en 2024-2025 resteront, néanmoins, en deçà des sommets atteints en 2018-2019, principalement en raison d’une sécheresse de six ans qui a lourdement pesé sur la production agricole du pays. «Le secteur marocain des agrumes a connu sa meilleure année en termes de production en 2018/19, mais les prévisions positives pour 2024-2025 indiquent tout de même que la production d'oranges sera inférieure de 18,9% à celle de la saison record, tandis que la production de mandarines sera inférieure de 20%.», est-il précisé.
Selon l’étude, le Maroc est l'un des pays les plus touchés par la sécheresse dans la région MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord). Cette situation a contribué à une réduction des rendements et de la production agricoles ces dernières années. Pour la production d'agrumes, les pires saisons ont été enregistrées en 2019-2020, où la production a chuté de 31,8% sur un an, et 2022-2023, avec une baisse de 31,7%.
Un secteur essentiel pour l’économie marocaine
Le secteur des agrumes représente une composante majeure de l’agro-industrie marocaine, mais des défis subsistent. Les exportations d’agrumes ont généré 457 millions de dollars en 2023, soit 1,1% des exportations totales du pays. Toutefois, cette part est en déclin par rapport aux 1,6% enregistrés en 2014. De même, en 2023, les agrumes représentaient 25,7% des exportations totales de fruits et 7,7% des exportations agricoles, des proportions nettement inférieures aux 53,8 et 12,5% enregistrés en 2014.
«Bien que la proportion des fruits dans les exportations totales du Maroc ait augmenté, passant de 2,9% en 2014 à 4,2% en 2023, l'industrie des agrumes connaît un déclin relatif de sa part dans les exportations de fruits et agricoles. Cela reflète les défis auxquels le secteur est confronté», indique l’étude. Cette tendance s’observe également au niveau mondial : en 2004, le Maroc était le sixième exportateur mondial d’agrumes, avec 3,8% des parts de marché. En 2023, il occupe le neuvième rang, représentant seulement 2,8% des exportations mondiales. Les exportations pour la première moitié de 2024 sont également en baisse de 7,1% par rapport à 2023 et de 37,4% par rapport à 2022, reflétant les défis persistants auxquels fait face le secteur.
«Bien que la proportion des fruits dans les exportations totales du Maroc ait augmenté, passant de 2,9% en 2014 à 4,2% en 2023, l'industrie des agrumes connaît un déclin relatif de sa part dans les exportations de fruits et agricoles. Cela reflète les défis auxquels le secteur est confronté», indique l’étude. Cette tendance s’observe également au niveau mondial : en 2004, le Maroc était le sixième exportateur mondial d’agrumes, avec 3,8% des parts de marché. En 2023, il occupe le neuvième rang, représentant seulement 2,8% des exportations mondiales. Les exportations pour la première moitié de 2024 sont également en baisse de 7,1% par rapport à 2023 et de 37,4% par rapport à 2022, reflétant les défis persistants auxquels fait face le secteur.
Les enjeux de la gestion de l’eau
Selon l’étude, le stress hydrique constitue un risque majeur pour la production agricole marocaine, et plus particulièrement pour les agrumes. Selon la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture), le niveau de stress hydrique au Maroc atteint 50,8%, comparé à 8,4% en Europe et à une moyenne mondiale de 18,6%. L’agriculture consomme 31,6% des ressources en eau renouvelables, contre seulement 6,7% en moyenne dans le monde. Face à ces défis structurels qui pèsent sur la production agricole marocaine, le gouvernement a accordé une importance croissante à ce secteur ces dernières années.
À titre d'exemple, en 2020, le gouvernement a lancé la stratégie «Génération Green 2020-2030», visant à développer une nouvelle classe moyenne agricole et à se concentrer sur une agriculture à forte valeur ajoutée. Cette stratégie inclut la promotion du dessalement de l'eau, ainsi que des prêts et des programmes de formation pour encourager les pratiques agricoles intelligentes face au climat.
À titre d'exemple, en 2020, le gouvernement a lancé la stratégie «Génération Green 2020-2030», visant à développer une nouvelle classe moyenne agricole et à se concentrer sur une agriculture à forte valeur ajoutée. Cette stratégie inclut la promotion du dessalement de l'eau, ainsi que des prêts et des programmes de formation pour encourager les pratiques agricoles intelligentes face au climat.
Des perspectives à surveiller
Malgré les défis liés au changement climatique et à la concurrence internationale, le secteur des agrumes marocain conserve des atouts. Les exportations marocaines se distinguent par une valeur unitaire élevée (974 dollars/tonne), supérieure à celle de pays comme la Turquie (576 dollars/tonne) ou l’Afrique du Sud (705 dollars/tonne). Cependant, elles restent en deçà de celles de l’Espagne (1.289 dollars/tonne) et de l’Italie (1.415 dollars/tonne).
Pour accroître la résilience du secteur, des investissements significatifs seront nécessaires, notamment dans l’irrigation et les infrastructures agricoles. Par ailleurs, les fluctuations des taux de change pourraient influencer la compétitivité des exportations marocaines face à des concurrents européens et turcs, notamment en cas de dépréciation de l’euro ou de la livre turque.
«Selon les prévisions de notre équipe d’analyse des risques pays, le dirham marocain devrait s’apprécier en 2025, tandis que l’euro et la livre turque devraient se déprécier. Cela pourrait augmenter la compétitivité des exportations d’agrumes en provenance de la Turquie et des producteurs européens tels que l’Italie et l’Espagne, tout en représentant un risque pour la compétitivité des exportations marocaines», estiment les économistes de Fitch Solutions.
Pour accroître la résilience du secteur, des investissements significatifs seront nécessaires, notamment dans l’irrigation et les infrastructures agricoles. Par ailleurs, les fluctuations des taux de change pourraient influencer la compétitivité des exportations marocaines face à des concurrents européens et turcs, notamment en cas de dépréciation de l’euro ou de la livre turque.
«Selon les prévisions de notre équipe d’analyse des risques pays, le dirham marocain devrait s’apprécier en 2025, tandis que l’euro et la livre turque devraient se déprécier. Cela pourrait augmenter la compétitivité des exportations d’agrumes en provenance de la Turquie et des producteurs européens tels que l’Italie et l’Espagne, tout en représentant un risque pour la compétitivité des exportations marocaines», estiment les économistes de Fitch Solutions.