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Africa Investment Forum 2025 : Nadia Fettah appelle à libérer l’investissement privé

À l’Africa Investment Forum 2025, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a lancé un message sur l’avenir du continent qui passera par une mobilisation massive du capital privé. Face aux limites du financement public, elle appelle à une responsabilité partagée et à une refondation des modèles de développement, avec un rôle central pour les investissements privés, notamment dans les transitions énergétique, numérique et industrielle.

Alors que l’Afrique continue d’enregistrer l’une des croissances démographiques les plus dynamiques au monde, les dirigeants économiques et politiques du continent se sont réunis à Rabat pour l’édition 2025 de l’Africa Investment Forum. Sous le thème « Réduire les écarts : Mobiliser le capital privé pour libérer tout le potentiel de l’Afrique », l’événement a donné lieu à une série d’interventions marquées par la convergence des visions : le secteur privé doit désormais occuper le devant de la scène pour transformer les ambitions africaines en investissements concrets et durables.



Sidi Ould Tah, président de la Banque africaine de développement, a ouvert le forum en soulignant l’ampleur du défi : malgré des opportunités d’investissement considérables, l’Afrique peine encore à mobiliser les financements nécessaires à sa transformation structurelle. « L'Afrique fait face à des opportunités d'investissement considérables, mais un fossé persistant dans le financement empêche la concrétisation de nos ambitions communes », a-t-il déclaré.

Dans sa vision articulée autour de quatre axes majeurs, Ould Tah appelle à une mobilisation massive du capital pour financer les infrastructures résilientes et soutenir la transformation des ressources naturelles du continent. « Nous devons investir dans des infrastructures résilientes et créer un environnement propice à la transformation de nos matières premières », a-t-il souligné. Il a également insisté sur l’importance de l’inclusion financière, notamment des jeunes et des femmes, et du développement des compétences dans les domaines technologiques. Pour lui, « il est impératif de transformer notre croissance démographique en une force économique ».

Nadia Fettah Alaoui : « L’Afrique doit prendre en main son destin »

La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a fait écho à ce diagnostic. « L'Afrique doit prendre en main son destin », a-t-elle affirmé, insistant sur une approche d’échange équilibré et de responsabilité partagée. Elle a rappelé que le financement public, bien qu’essentiel, ne peut plus répondre seul aux exigences de développement du continent. « Nous devons mobiliser des ressources privées et innover dans les mécanismes de financement », a-t-elle martelé.

La ministre a défendu l’importance du secteur privé dans les transitions énergétiques, numériques et industrielles en Afrique, soulignant que le Maroc s’est fixé un objectif clair : « faire en sorte que les investissements privés représentent les deux tiers du total national d’ici 2035 ». Elle a conclu en appelant à ce que le forum débouche sur des initiatives tangibles capables d’améliorer les conditions de vie sur le continent.

Cheikh-Sidya : « Notre force sera équivalente à celle de la Chine et de l’Inde réunies »

Le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Abdallah Souleyman Cheikh-Sidya, a quant à lui mis en perspective la dimension démographique. « Notre continent, en 2050, aura une force équivalente à celle de la Chine et de l’Inde réunies », a-t-il affirmé, appelant les États à transformer cette dynamique en levier économique plutôt qu’en source de tension sociale. Pour cela, la mobilisation du capital privé est indispensable. « Il est important de penser à l’implication du secteur privé, qui dispose de ressources », a-t-il déclaré.

Le ministre a aussi insisté sur l’importance de la stabilité juridique comme facteur de confiance pour les investisseurs. « Nous devons garantir la stabilité juridique, car elle accorde la sécurité nécessaire aux investisseurs », a-t-il rappelé, évoquant les réformes entreprises par son pays, notamment un nouveau code des investissements aligné sur les meilleures pratiques internationales.

Réformes structurelles et stabilité monétaire comme leviers d’attractivité

Au-delà des discours, les participants ont mis en avant les efforts déjà engagés pour améliorer l’environnement des affaires sur le continent. Parmi les mesures saluées figure la réforme progressive du marché des changes au Maroc, essentielle pour renforcer la confiance des investisseurs. L’ajustement du panier de devises et les interventions ciblées de la banque centrale visent à contenir les déséquilibres, tout en accompagnant l’ouverture de l’économie. Cette évolution est complétée par une coordination renforcée entre les politiques budgétaires et monétaires, avec un ciblage rigoureux de l’inflation.

Dans un monde incertain, ces réformes structurelles sont perçues comme des leviers essentiels pour attirer les flux de capitaux, stimuler les secteurs à fort potentiel comme le tourisme, l’agriculture ou l’industrie, et inscrire l’Afrique dans une trajectoire de croissance plus inclusive et résiliente.
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