Saisi par le Président de la Chambre des représentants, le Conseil de la concurrence a livré un avis détaillé sur le fonctionnement concurrentiel du marché des aliments composés pour animaux au Maroc. Ce document met en lumière les défis structurels et conjoncturels qui pèsent sur ce secteur stratégique, tout en formulant des recommandations pour améliorer sa compétitivité et sa durabilité. Par ailleurs, le Conseil a annoncé, sur proposition de son rapporteur général par intérim, de se saisir d'office pour ouvrir une procédure d'instruction concernant certaines pratiques commerciales tarifaires et non tarifaires que connaît le marché des aliments composés destinés au secteur avicole et les autres marchés connexes.
Il y a lieu de noter que l’avis du Conseil de la concurrence, après avoir relevé la structure fortement concentrée du marché des aliments composés destinés au secteur avicole, a fait état de plusieurs dysfonctionnements concurrentiels que connaît ce marché ainsi que d’autres marchés connexes, particulièrement celui des poussins d’un jour ; ces deux intrants représentent près de 75% du prix de revient du poulet de chair et influent par conséquent sur son prix de vente.
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Elle est utilisée principalement dans le secteur de l’aquaculture, en raison de ses propriétés nutritives pour les poissons carnivores et dans le secteur avicole pour améliorer la croissance des poussins et des volailles reproductrices.
Au Maroc, la production de farine de poisson est orientée majoritairement vers l’export, avec environ 136.000 tonnes exportées chaque année.
Pour accompagner ces efforts, le Conseil recommande également de renforcer les contrôles sanitaires par l’ONSSA, de promouvoir des mécanismes de couverture des risques, et de moderniser le cadre réglementaire pour intégrer les avancées scientifiques. Ces actions visent à consolider un secteur clé de l’économie marocaine, tout en répondant aux besoins croissants des éleveurs et des consommateurs.
Il y a lieu de noter que l’avis du Conseil de la concurrence, après avoir relevé la structure fortement concentrée du marché des aliments composés destinés au secteur avicole, a fait état de plusieurs dysfonctionnements concurrentiels que connaît ce marché ainsi que d’autres marchés connexes, particulièrement celui des poussins d’un jour ; ces deux intrants représentent près de 75% du prix de revient du poulet de chair et influent par conséquent sur son prix de vente.
Céréales et oléagineux : Les unités de trituration sous-utilisées à seulement 5%
Le Maroc affiche une forte dépendance vis-à-vis des importations de céréales et de tourteaux, qui représentent près de 90% des intrants utilisés dans la fabrication des aliments composés. Cette situation, exacerbée par les sécheresses récurrentes et la volatilité des prix internationaux, alourdit la facture des producteurs locaux et expose le secteur aux aléas logistiques et économiques mondiaux. Par ailleurs, les unités locales de trituration, malgré une capacité installée de 620.000 tonnes par an, fonctionnent à seulement 5% de leur potentiel, en raison d’un manque de compétitivité face aux importations.>> Lire aussi: Viandes rouges et lait : de nouvelles mesures pour soutenir les deux filières
Le marché est contrôlé à 75% par huit entreprises
Le secteur des aliments composés exploite actuellement moins de 60% de ses capacités de production, un taux insuffisant pour amortir les coûts fixes. Cette sous-utilisation résulte notamment de la fluctuation de la demande, influencée par des facteurs climatiques et économiques. De plus, le marché est dominé par un petit nombre d'acteurs, avec huit entreprises contrôlant 75% des parts de marché. Les deux premiers opérateurs à eux seuls s’accaparent près de 50% du marché. Si cette concentration permet des économies d’échelle, elle peut également limiter la diversité et l’innovation, au détriment des éleveurs.Le paradoxe de la farine de poisson
Le Maroc se distingue par sa position de 8ᵉ exportateur mondial de farines et huiles de poisson, avec une production orientée à 90% vers les marchés européens. Cependant, cette ressource locale, reconnue pour ses qualités nutritives, est peu exploitée dans l’alimentation animale nationale. La farine de poisson présente un avantage majeur dans l’alimentation animale grâce à ses vertus en tant que source riche en protéines, en acides aminés essentiels et en acides gras oméga-3.Elle est utilisée principalement dans le secteur de l’aquaculture, en raison de ses propriétés nutritives pour les poissons carnivores et dans le secteur avicole pour améliorer la croissance des poussins et des volailles reproductrices.
Au Maroc, la production de farine de poisson est orientée majoritairement vers l’export, avec environ 136.000 tonnes exportées chaque année.
Fragilité du secteur avicole
L’élevage avicole, secteur clé de l’agriculture marocaine, souffre d’un manque de structuration et d’un environnement financier précaire. Près de 92% des volailles sont commercialisées via des circuits informels, freinant l’intégration de la chaîne de valeur. La petite taille des exploitations, combinée à des conditions commerciales contraignantes imposées par les fabricants d’aliments composés, aggrave la vulnérabilité des éleveurs.Les recommandations du Conseil de la concurrence
Le Conseil de la concurrence a formulé plusieurs recommandations pour une transformation durable du secteur avicole. Il préconise de renforcer l'approvisionnement local en tourteaux et céréales afin de réduire la dépendance aux importations, et d'encourager l'agrégation agricole chez les éleveurs, notamment dans le secteur avicole, pour pallier leurs fragilités structurelles. La diversification des segments de production est également suggérée pour optimiser l'utilisation des capacités installées. De plus, le Conseil recommande de promouvoir l'utilisation des aliments composés pour ruminants à travers des programmes de sensibilisation et de formation technique, de structurer le secteur avicole en favorisant les exportations de viandes de volaille et de produits transformés, et d'encourager la recherche et le développement pour autonomiser l'approvisionnement en matières premières et développer des solutions innovantes.Pour accompagner ces efforts, le Conseil recommande également de renforcer les contrôles sanitaires par l’ONSSA, de promouvoir des mécanismes de couverture des risques, et de moderniser le cadre réglementaire pour intégrer les avancées scientifiques. Ces actions visent à consolider un secteur clé de l’économie marocaine, tout en répondant aux besoins croissants des éleveurs et des consommateurs.
