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Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur inchangé à 3%

Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé, comme attendu, de maintenir inchangé le taux directeur à 3%, vu notamment l’orientation de l’inflation. Lors de sa dernière réunion trimestrielle de l’année, tenue le 19 décembre à Rabat, il a aussi révisé à la baisse la croissance du PIB pour 2023 de 2,9% en septembre dernier à 2,7%. BAM table, en outre, sur une décélération du crédit au secteur non financier qui croîtrait de 2,6% après 7,9% en 2022.

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Comme attendu, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%, à l’issue de sa dernière réunion trimestrielle de l’année 2023, tenue le mardi 19 décembre à Rabat. Une décision que la Banque centrale explique par le fait que le niveau actuel de 3% du taux directeur «reste approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix». Cette appréciation de BAM est confortée par le net ralentissement de l’inflation qui devrait se poursuivre à moyen terme. En effet, note le Conseil dans un communiqué qui fait suite à sa réunion, depuis le pic de 10,1% atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022. Cette tendance devrait s’accélérer, selon BAM, qui estime que l’inflation enregistrerait une nette baisse pour se situer autour de 2,4% en 2024 et en 2025. Et ce en «tenant compte de la dissipation prévue des pressions inflationnistes d’origine externe, des effets directs des mesures fiscales de la loi de Finances 2024 et du processus de décompensation graduelle prévu par la Programmation budgétaire triennale 2024-2026, et sous l’hypothèse d’une quasi-stabilité des prix des produits alimentaires à prix volatils». La composante sous-jacente de l’inflation connaîtrait une évolution similaire, passant de 6,6% en 2022 à 5,6% en 2023 puis s’atténuerait à 2,4% en 2024 et à 2,3% en 2025.

>>Lire aussi : Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur inchangé à 3%

Faible impact du séisme d’Al Haouz sur l’activité économique

La réunion trimestrielle de BAM a également été une occasion, comme à l’accoutumée, de communiquer les différentes projections économiques de la Banque centrale. Ainsi, au sujet de la croissance économique, BAM s’attend désormais à ce que le PIB du pays affiche une croissance de 2,7% cette année (contre une prévision de 2,9% avancé en septembre dernier), après un taux de 1,3% enregistré en 2022, et s’améliore graduellement à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025. Le Conseil de Bank Al-Maghrib relève notamment que les répercussions du séisme d’Al Haouz sur l’activité économique «devraient être faibles selon les différentes évaluations réalisées à ce sujet y compris celle effectuée par Bank Al-Maghrib». Il note aussi que «la concrétisation des nombreux chantiers d’envergure prévus ou en cours de mise en œuvre laisse espérer une nouvelle dynamique de l’investissement et de l’activité économique à moyen et long termes».

La croissance économique prévue cette année repose sur une amélioration attendue de la valeur ajoutée agricole de 5% et de celle des activités non agricoles de 2,5%. En fait, détaille BAM, tenant compte d’une production céréalière de 55,1 millions de quintaux au titre de la campagne précédente, la valeur ajoutée agricole s’accroîtrait de 5% en 2023. Elle s’améliorerait ensuite de 5,9% en 2024 et de 2% en 2025, «sous l’hypothèse de productions céréalières moyennes de 70 millions de quintaux et de la poursuite de la performance tendancielle des autres cultures». Les activités non agricoles afficheraient, quant à elles, un rythme d’accroissement de 2,5% cette année, de 2,7% en 2024 et 3,7% en 2025, «tiré par la reprise prévue dans les secteurs de l’industrie et du BTP».

En ce qui concerne les comptes extérieurs, «après la forte dynamique des deux dernières années», les échanges de biens connaîtraient une légère baisse en 2023 avant de reprendre leur hausse, selon BAM. En effet, après un repli attendu de 2,6% cette année, les importations seraient en hausse de 4,2% en 2024 et de 8,2% en 2025. Les exportations afficheraient, quant à elles, une quasi-stagnation en 2023, «recouvrant notamment une progression soutenue des expéditions du secteur automobile et un repli sensible des ventes de phosphate et dérivés». Pour les recettes voyages, elles resteraient sur leur trend haussier, avec une progression de 13,2% en 2023 à 106 milliards, une quasi-stabilité en 2024 et un accroissement de 6,5% en 2025 à 112,4 milliards, et ce «à la faveur de l’accélération prévue de l’activité économique dans la zone euro, principal marché émetteur vers le Maroc».

Le besoin de liquidité des banques continuerait de se creuser !

Les transferts des MRE (Marocains résidant à l’étranger) seraient également bien orientés, puisqu’ils devraient s’établir à 112,8 milliards en 2023, contre 110,7 milliards en 2022, et atteindre 120 milliards en 2025. De ce fait, le déficit du compte courant s’allégerait à 1,6% du PIB en 2023 et se creuserait à 2,5% en 2024 puis à 3,8% en 2025. En revanche, les recettes des IDE (investissements directs étrangers) connaîtraient un recul en 2023 pour avoisiner l’équivalent de 2,3% du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3% au cours des deux prochaines années. Les avoirs officiels de réserve de BAM se situeraient à 360,9 milliards à la fin de 2023 et de 2024 avant d’atteindre 372,1 milliards à fin 2025. Ils représenteraient ainsi l’équivalent de 5 mois et 16 jours d’importations de biens et services en 2023 et près de 5 mois et 6 jours au cours des deux années suivantes.

S’agissant des conditions monétaires, BAM estime que le besoin de liquidité des banques continuerait de se creuser pour s’établir à 92,6 milliards à fin 2023 et atteindre 137,7 milliards en 2025, «tiré par la progression de la monnaie fiduciaire». «Tenant compte de ces évolutions, des perspectives de l’activité économique et des anticipations du système bancaire», le crédit au secteur non financier connaîtrait une sensible décélération avec un rythme revenant de 7,9% en 2022 à 2,6% en 2023, avant de s’accélérer à 4,6% en 2024 et à 4,7% en 2025.

Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire se situerait, selon les projections macroéconomiques de BAM, à 4,8% du PIB en 2023, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025.
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