Plusieurs facteurs aggravants
Cette flambée s’explique par une combinaison de facteurs. Selon Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), malgré les efforts déployés dans le cadre du «Plan Maroc Vert» pour promouvoir et subventionner l’expansion de la culture de l’olivier, les rendements demeurent faibles dans certaines régions. De même, ajoute-t-il, l’augmentation de la demande sous l’effet de la croissance démographique et de l’évolution des habitudes culturelles contribue à cette hausse des prix. «L’huile d’olive est de plus en plus prisée pour ses bienfaits pour la santé et son importance dans l’alimentation. Nous faisons face à une situation où la loi de l’offre et de la demande domine, entraînant une hausse des prix qui restreint l’accès à cette huile, surtout pour les personnes à revenus limités, et même celles de la classe moyenne», souligne M. Kherrati.De son côté Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive, a déclaré au journal «Le Matin» que la production d’olives au Maroc connaissait une baisse alarmante en raison du manque et de l’irrégularité des pluies. Cette situation, qui s’inscrit dans un contexte de changement climatique et de pression économique, affecte directement les prix et les coûts de production. «Il faut savoir que cette année, la production d’olives accuse une forte diminution, non seulement par rapport à l’année dernière, mais aussi par rapport à une année moyenne. Deux phénomènes principaux expliquent cette situation critique. Il s’agit de la sécheresse prolongée et la raréfaction des précipitations qui ont gravement affecté les oliveraies, entraînant un stress hydrique néfaste pour les arbres. Le deuxième phénomène concerne les températures élevées et l’absence de froid hivernal qui ont perturbé le cycle naturel des oliviers. En l’absence de repos végétatif suffisant, les arbres n’ont pas pu fleurir normalement, ce qui a limité la formation des fruits. Dans certaines régions, des parcelles entières n’ont pas connu de floraison», déplore ce professionnel.
Une baisse significative de la production nationale
Contacté par nos soins, les services du ministère de l’Agriculture affirment que la production prévisionnelle au titre de la campagne oléicole 2024-2025 est estimée à 945.600 tonnes (t), en baisse de 12% par rapport à la campagne 2023-2024 (1,072 million de t) et de 33% par rapport à la moyenne de cinq dernières campagnes (1,4 million de t). Cette production a été réalisée sur une superficie totale de 1,23 million d’hectares et une superficie productive de 1,08 million d’hectares, soit un rendement moyen de 0,87 t/ha en baisse de 11% par rapport à la campagne 2023-2024 (0,98 t/ha). «Cette baisse est expliquée essentiellement par une campagne agricole difficile, caractérisée par un stress hydrique prononcé dans toutes les régions avec des degrés d’intensité différents selon les régions et les sources d’irrigation (barrage/puits/source), une insuffisance des heures de froid durant la période janvier-mars (stade de dormance) et une baisse des rendements notamment pour les variétés étrangères», nous expliquent les services du ministère. Et d’ajouter que «l’analyse régionale des résultats montre une baisse généralisée de la production dans la majorité des régions».Les régions productrices d’olives les plus touchées par la baisse de production sont Fès-Meknès avec une baisse de 10%, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma avec une baisse de 33%, Marrakech-Safi et Rabat-Salé-Kénitra avec une baisse de 29% chacune. «Il est à préciser que les régions de Fès-Meknès, de l’Oriental et de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma contribuent à hauteur de 67% à la production nationale : 27% pour la région de Fès-Meknès, 27% pour l’Oriental et 13% pour Tanger-Tétouan-Al Hoceïma», nous précise la même source. Les services du ministère soulignent, par ailleurs, qu’en ce qui concerne la région de l’Oriental, une hausse importante est constatée au niveau de la province de Guercif, suite à l’entrée en production de nouveaux vergers couplée à une régularité des apports en irrigation lors des stades végétatifs cruciaux. En outre, la région n’a pas connu de phénomènes climatiques extrêmes comme les vents violents ou grêle... Pour la région de Béni Mellal-Khénifra, la production est issue essentiellement de la zone irriguée (ORMVATD) grâce à la réservation des dotations en eau d’irrigation aux plantations arboricoles durant les stades phénologiques critiques, malgré les faibles disponibilités hydriques au niveau des barrages de la région.
Une hausse importante des coûts de production
Outre la forte demande et la baisse de la production d’olives au Maroc due à la sécheresse récurrente qui a frappé le pays lors des six dernières campagnes agricoles, la hausse des prix s’explique aussi par l’augmentation sans précédent des coûts de production. D’après Rachid Benali, le coût de la récolte a considérablement augmenté. «Lors d’une récolte normale, la cueillette des olives coûte environ 1 dirham par kilogramme. Cependant, avec une production faible, les coûts peuvent atteindre 2,50 à 3 dirhams par kilogramme, car la même main-d’œuvre doit travailler plus longtemps pour récolter une quantité d’olives bien moindre», souligne-t-il. Et d’ajouter que «les coûts des intrants agricoles et de l’énergie ont également connu une hausse importante. Les produits phytosanitaires, essentiels pour protéger les cultures, ont vu leurs prix augmenter. Par ailleurs, la sécheresse prolongée a entraîné un besoin accru en irrigation, ce qui pèse lourdement sur les budgets des agriculteurs. Au lieu des 4 à 5 mois d’irrigation habituels, les oléiculteurs doivent maintenant irriguer leurs oliviers pendant près de 10 mois par an. En conséquence, pour ceux qui utilisent des puits, les coûts liés au pompage ont doublé, voire triplé».Pour limiter les impacts de cette crise, Rachid Benali affirme que les agriculteurs misent sur une intensification de l’irrigation. Cependant, cette solution n’est pas viable pour tous, en raison des coûts élevés et de la rareté des ressources en eau. «À long terme, la recherche agronomique joue un rôle clé. Le développement de variétés d’oliviers capables de résister à des températures élevées et de s’adapter à des cycles climatiques imprévisibles pourrait offrir une solution durable. Toutefois, ces avancées nécessitent du temps et des investissements importants», déplore-t-il. M. Benali souligne, en outre, que le gouvernement a répondu à certaines demandes des professionnels, notamment à travers des subventions à l’exportation pour les olives de table (2 dirhams par kilo). «Ces aides visent à alléger les pressions économiques tout en encourageant une redistribution équitable des bénéfices entre industriels et producteurs. Et face à la faible production nationale, des mesures ont été prises pour faciliter l’importation d’olives de table, permettant à des usines locales de poursuivre leur activité. Ces olives sont ensuite transformées localement, générant une valeur ajoutée marocaine et préservant les emplois. Cela est particulièrement crucial pour les usines employant une main-d’œuvre importante, comme celles de Marrakech, où une fermeture récente a touché 700 personnes», appuie M. Benali.
Faciliter l’importation pour stabiliser le marché
Les services que nous avons contactés au ministère de l’Agriculture soulignent les efforts déployés pour soutenir les agriculteurs, notamment les oléiculteurs, dans le cadre de l’actuelle campagne agricole. Parmi les mesures mises en place figure la distribution de la deuxième tranche des engrais azotés, subventionnés à hauteur de 40 à 45%, correspondant à une quantité de 2 millions de quintaux. Cette initiative vise à accompagner les producteurs face aux défis actuels.Par ailleurs, le gouvernement a adopté d’autres mesures prioritaires, adaptées à chaque filière, pour relancer le secteur agricole et garantir l’approvisionnement du marché local. En ce qui concerne la filière oléicole, plusieurs actions ont été prises, notamment l’exonération des importations d’huiles d’olive de qualité (huile d’olive vierge extra et huile d’olive vierge) des droits de douane et le soutien aux exportations d’olives de table, afin d’atténuer l’augmentation des prix de la matière première et de faire face à la concurrence internationale. L’importation d’huile d’olive, bien qu’exceptionnelle, a été mise en place pour combler la baisse de volumes produits localement et garantir l’approvisionnement en huile d’olive sur le marché national.
À l’instar des autres filières agricoles, la filière oléicole bénéficie des aides financières de l’État accordées dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) pour promouvoir sa productivité et sa compétitivité conformément aux engagements prévus dans le contrat programme signé avec l’interprofession.
Par ailleurs, les agriculteurs bénéficient des incitations financières du Fonds de développement agricole (FDA) accordées pour soutenir la filière oléicole de l’amont à l’aval de la chaîne de valeur. «On cite notamment des aides pour les plantations d’oliviers avec un montant d’aide qui varie de 3.500 DH/ha à 5.000 DH/ha selon la densité de plantation et le mode de conduite», indiquent les services du ministère. «Les agriculteurs bénéficient aussi des aides pour l’acquisition de matériel agricole pour l’équipement des exploitations agricoles y compris le matériel de récolte des olives à savoir l’enjambeur, les vibreurs mécaniques à pince et les vibreurs manuels avec des taux de subvention qui varient de 30 à 40% et des plafonds de l’aide par unité de 480.000 DH/unité pour les enjambeurs, 160.000 DH/unité pour les vibreurs mécaniques et 6.000 DH/unité pour les vibreurs manuels. Aussi, des taux bonifiés de 10% sont accordés aux agriculteurs agrégés dans le cadre des projets d’agrégation», détaille la même source.
Les services du ministère précisent aussi que la filière oléicole bénéficie de plusieurs aides visant à soutenir sa croissance et son développement. «La filière oléicole profite également des aides pour la certification des produits issus de l’agriculture biologique, avec un taux de subvention pouvant atteindre 90% du coût de la certification», indiquent-ils. Cette mesure vise à encourager la production durable et à répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits certifiés biologiques.
En outre, le ministère soutient la valorisation des produits oléicoles à travers des aides spécifiques pour l’équipement et la construction des unités de valorisation. «Ces aides couvrent les unités de trituration d’olives, l’équipement des unités modernes de conditionnement de l’huile d’olive, ainsi que la construction et l’équipement des unités de transformation et de valorisation du grignon d’olive», expliquent-ils. Le taux de subvention est de 10% du coût de construction et d’équipement, avec un plafond qui varie entre 500.000 dirhams et 2 millions de dirhams, selon le type d’unité. «De plus, les agrégateurs bénéficient de subventions forfaitaires dans le cadre des projets d’agrégation de l’olivier biologique autour d’une unité de trituration et/ou de conserves d’olives».
Le soutien à l’exportation est également un axe majeur de l’accompagnement gouvernemental. «Les exportations de toutes les catégories d’huile d’olive, à l’exception de l’huile lampante, bénéficient d’une aide de 2.000 dirhams par tonne exportée», ajoutent les services du ministère.
Mesures de soutien en faveur des consommateurs
Dans le cadre du contrat programme de la filière oléicole signé en avril 2024, «de nouvelles aides sont prévues pour la promotion et la diversification des produits oléicoles, notamment l’huile d’olive, l’huile de grignons d’olive, l’huile d’olive raffinée destinée à la fabrication de conserves de poissons exportées, et les olives de table». Ce programme prévoit également une révision des taux et plafonds pour la construction et l’équipement des unités de valorisation.Et pour atténuer l’impact de la baisse de production de l’huile d’olive sur le marché local et protéger le consommateur marocain d’une éventuelle hausse des prix, le gouvernement a décidé nombre de mesures. Il s’agit en l’occurrence de la suspension de la perception des droits d’importation, dans le cadre d’un contingent limité de 10.000 tonnes jusqu’au 31 décembre 2024. Il a également été décidé de maintenir la licence d’exportation applicable à l’huile d’olive jusqu’à fin décembre 2024 et de suspendre jusqu’au 31 décembre 2025, des droits d’importation de l’huile d’olive, dans la limite d’un contingent de 20.000 tonnes, dans le cadre de la loi de Finances 2025. Il convient de noter que ces mesures douanières à l’importation concernent l’huile d’olive de bonne qualité, notamment l’huile d’olive vierge et extra-vierge.
Flambée des prix de l’huile d’olive : un terreau fertile pour les pratiques frauduleuses
Avec la hausse des prix de l’huile d’olive, les pratiques frauduleuses se sont multipliées. Ces dernières années, les saisies d’huile d’olive frelatée sont de plus en plus fréquentes, notamment en cette période. «Des mélanges de qualité douteuse, souvent dangereux pour la santé, circulent sur le marché», déclare Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive. «Il est difficile de distinguer une bonne huile d’une mauvaise. La majorité des huiles sur le marché ont le même goût et la même apparence. Il est très difficile de contrôler toutes les unités de trituration qui existent au niveau national, même par les pouvoirs publics, sans parler des milliers de personnes qui vendent de l’huile d’olive en vrac au bord de la route, dans les marchés, à proximité des mosquées...», ajoute-t-il.De son côté, Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), affirme que l’huile d’olive fait partie des produits les plus sujets à la fraude alimentaire. «La falsification de l’huile d’olive est devenue monnaie courante. En effet, l’augmentation de son prix encourage la fraude par adjonction d’huile de table, mais aussi de substances chimiques, le mélange d’anciennes huiles avec des plus jeunes ou de l’huile végétale avec des huiles de grignon... Il est malheureusement très dur d’arrêter les pratiques frauduleuses dans ce domaine, tant que le marché est monopolisé par l’informel et que l’huile d’olive coule à flot dans des bidons, prête à être vendue à un consommateur qui ignore les dangers sanitaires que ce produit peut comporter», avertit-il.
De nombreuses personnes croient, en effet, connaître l’origine de l’huile d’olive qu’elles achètent en vrac, simplement parce que le vendeur leur garantit qu’il s’agit d’un produit authentique et de qualité. Toutefois, dans bien des cas, il s’agit d’huile falsifiée, selon les professionnels. Selon le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive, pour lutter efficacement contre ces pratiques frauduleuses, il est essentiel de sensibiliser et d’éduquer les consommateurs. «Il faut savoir que 85% des huiles d’olive sont vendues en vrac, bien que cela soit interdit par la loi. Le risque de fraude est donc considérable. C’est pourquoi le consommateur doit opter pour un produit de qualité, en vérifiant sa traçabilité. Il doit comprendre qu’une huile d’olive peut être bénéfique pour la santé, mais aussi potentiellement dangereuse. Les consommateurs sont invités à faire preuve de prudence en choisissant des huiles conditionnées et certifiées, portant une étiquette traçable validée par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA)», indique-t-il.
Il est également recommandé de s’assurer de la qualité de l’emballage de l’huile d’olive, la date de péremption, le degré d’acidité et respecter les conseils de conservation. Il est à noter que l’ONSSA veille, chaque année, sur la qualité de l’huile d’olive en organisant des inspections et des contrôles réguliers au niveau de l’ensemble des unités de trituration d’olives autorisées par l’Office. «Les services de contrôle intensifient leurs efforts pour garantir la traçabilité et la conformité de l’huile d’olive, effectuant des visites sanitaires régulières aux unités de trituration et de conditionnement au cours desquelles les autorisations sanitaires peuvent être suspendues ou retirées en cas de fraude», indique une source de l’ONSSA. «Lors des visites de contrôles, les responsables évaluent chaque étape de production et collectent des échantillons qui seront ensuite analysés dans les laboratoires pour s’assurer de l’authenticité de l’huile, son degré d’acidité et d’autres critères qui permettent d’octroyer ou non l’autorisation sanitaire», ajoute la même source.
L’huile d’olive marocaine à l’international : stratégies de promotion et diversification des marchés
Dans le cadre de la promotion des exportations agricoles marocaines au niveau international, Morocco Foodex organise au profit des opérateurs de la filière oléicole, un ensemble d’actions de communication et de promotion. «L’objectif de ces actions est de développer la notoriété de l’huile d’olive marocaine, positionner l’huile d’olive marocaine sur les marchés extérieurs comme huile d’olive de qualité, créer un positionnement pertinent par rapport à la concurrence, notamment espagnole et italienne et encourager la consommation de l’huile d’olive marocaine dans le but d’augmenter par la suite les exportations», soulignent les services du ministère de l’Agriculture.
Les actions de promotion passent par des actions de communication et la participation aux salons internationaux. Parmi les actions de communication menées, le lancement de campagnes de communication aux États-Unis et au Canada à travers des actions online et offline en BtoB et BtoC et la création d’un label Huile d’Olive Marocain MOO en adéquation avec l’Origine Maroc, en mettant en avant ses principaux atouts attractifs et distinctifs qui allient «Origine», «Qualité», «Goût» et «Savoir-Faire».
Par ailleurs, l’huile d’olive marocaine est présente dans plusieurs salons internationaux de différents pays, à savoir Sial Paris, Sial Canada, Winter Fancy Food, Anuga, La Semaine Verte de Berlin, Gulfood, Gourmets Madrid..., avec l’organisation de séances de dégustation pour promouvoir l’huile d’olive marocaine.
Parmi les actions de coopération, un partenariat stratégique avec la North American Olive Oil Association (Naooa), qui constitue une opportunité pour les exportateurs de l’huile d’olive pour promouvoir l’huile d’olive marocaine sur le marché américain.
Les exportations des huiles d’olive ont enregistré une baisse au cours de l’année 2023 par rapport à l’année 2022 de 60% en termes de volume et de 25% en termes de valeur. L’effet de la baisse a été moins ressenti en termes de valeur, due essentiellement à l’augmentation des valeurs des huiles d’olive extra vierge de 53%, malgré la baisse des volumes de 21%.
«Les efforts de diversification des marchés et de valorisation ont été constatés durant l’année 2024, enregistrant à fin septembre 2024 une augmentation de 1% en termes de volume par rapport à la même période de 2023, et par rapport à la valeur des exportations une augmentation de 67% par rapport à 2023», indiquent les services du ministère. Et d’ajouter que «ceci est dû essentiellement à l’augmentation des exportations des huiles d’olive extra vierge, 52% de parts en 2024 (de janvier à septembre), de 150% en termes de volume et 186% en termes de valeur, notamment au marché nord-américain qui a enregistré une hausse de 225% en termes de volume, et 230% en termes de valeur».
Notons également le début de la conquête de nouvelles opportunités en Asie, le cas de la Malaisie, pour laquelle les exportations ont enregistré une hausse en volume de 56%. Les efforts fournis, notamment pour les catégories hautement valorisées, par exemple au marché des États-Unis, ainsi que les alternatives de diversification des marchés, ont engendré un impact favorable en termes de valeur des exportations suite aux exportations des huiles d’olive à haute valeur commerciale.