Après un premier semestre 2024 marqué par des vents contraires, les prévisions de croissance économique du Maroc pour l’ensemble de l’année ont été révisées à la baisse. Néanmoins, 2025 s’annonce prometteuse, portée par une conjonction de facteurs favorables. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de Fitch Solutions, à travers son entité de recherche BMI.
Après +2,5% au premier semestre, la croissance devrait atteindre +2,7% en glissement annuel pour le second semestre 2024. Ainsi, la croissance pour l’année 2024 devrait s’établir à 2,6%, contre une prévision précédente de 3,0%. Selon Fitch, cette révision à la baisse fait suite à la publication du PIB du deuxième trimestre 2024, qui a été inférieur aux attentes avec une hausse de seulement 2,4% en glissement annuel. L’étude souligne que la croissance à fin juin a été freinée principalement par une flambée des importations, qui ont augmenté de 12,9% au deuxième trimestre, leur plus fort taux de croissance depuis la reprise post-pandémie au quatrième trimestre 2021. Cela s’explique principalement par une faible production agricole due à des conditions météorologiques défavorables, et une forte hausse des investissements (8,9% en glissement annuel), augmentant ainsi la demande en biens d’équipement.
Concernant 2025, les prévisions de Fitch pour la croissance sont plus optimistes que celles du gouvernement (+4,6%) et de Bank Al Maghrib (4,4%).
Ces prévisions reposent également sur l’hypothèse d’une saison agricole normale, ce qui entraînera une reprise de la croissance dans le secteur agricole après trois années consécutives de conditions météorologiques défavorables.
Dans le détail, alors que les exportations nettes bénéficieront d’une croissance plus forte en Europe, les importations connaîtront une croissance plus lente, à mesure que la production agricole se redressera. Les exportations continueront de tirer parti de la tendance structurelle positive du rapatriement des chaînes d’approvisionnement. Aux yeux de Fitch, le Maroc est devenu une destination clé pour les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ces dernières années, en raison de la construction d’une base industrielle orientée vers l’exportation et d’un environnement opérationnel favorable. En effet, les flux nets d’IDE vers le Maroc ont augmenté de 55,1% en glissement annuel entre janvier et août 2024, ce qui se traduira par une augmentation de la capacité de production, y compris dans les industries orientées vers l’exportation. Une accélération de la croissance dans la zone euro, passant de 1,0% en 2024 à 1,5% en 2025, renforcera également la demande déjà élevée pour les exportations marocaines. En outre, l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations par le Maroc entraînera une hausse des arrivées touristiques, ce qui stimulera encore davantage les exportations. Ces facteurs favorables permettront à la croissance des exportations de surpasser celle des importations, suite à une production agricole plus élevée.
La faible inflation et le chômage soutiendront la consommation privée en 2025. Tout d’abord, Fitch prévoit que l’inflation restera contenue à 1,9% en 2025, malgré une légère accélération par rapport à 1,3% en 2024, car la reprise de la production agricole limitera les prix des denrées alimentaires, tandis que la stabilité des prix des matières premières mondiales et un dirham légèrement plus fort garantiront une croissance modérée des prix. De plus, Fitch s’attend à ce que la reprise de la production agricole entraîne une amélioration du taux de chômage, puisque ce secteur emploie environ 27% de la population. Par ailleurs, une dynamique favorable des investissements favorisera la création d’emplois, ce qui améliorera la capacité des ménages à dépenser et soutiendra la consommation.
À noter que Fitch souligne également les risques pesant sur ses prévisions pour 2025. Si le Maroc devait subir une nouvelle année de sécheresse, cela aurait, un impact négatif sur les exportations nettes ainsi que sur la consommation, ce qui pousserait à revoir les prévisions à la baisse. De même, une inflation plus élevée que prévu, potentiellement due à une hausse des tensions géopolitiques affectant les prix des matières premières, notamment l’énergie, inciterait Bank Al Maghrib à être plus prudente dans son cycle de réduction des taux, ce qui réduirait l’effet bénéfique des coûts d’emprunt plus bas sur l’activité économique.
Après +2,5% au premier semestre, la croissance devrait atteindre +2,7% en glissement annuel pour le second semestre 2024. Ainsi, la croissance pour l’année 2024 devrait s’établir à 2,6%, contre une prévision précédente de 3,0%. Selon Fitch, cette révision à la baisse fait suite à la publication du PIB du deuxième trimestre 2024, qui a été inférieur aux attentes avec une hausse de seulement 2,4% en glissement annuel. L’étude souligne que la croissance à fin juin a été freinée principalement par une flambée des importations, qui ont augmenté de 12,9% au deuxième trimestre, leur plus fort taux de croissance depuis la reprise post-pandémie au quatrième trimestre 2021. Cela s’explique principalement par une faible production agricole due à des conditions météorologiques défavorables, et une forte hausse des investissements (8,9% en glissement annuel), augmentant ainsi la demande en biens d’équipement.
Une croissance élevée des importations en 2024
Les experts de Fitch Solutions prévoient que ces vents contraires se poursuivront au second semestre 2024, maintenant ainsi une croissance élevée des importations. Néanmoins, les investissements et la consommation privée s’accéléreront pendant cette période. D’abord, la politique budgétaire expansionniste du gouvernement, qui alloue des investissements pour la reconstruction des zones touchées par le séisme d’Al Haouz en 2023, ainsi que pour les préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030, maintiendra une croissance soutenue des investissements. La réduction de 25 points de base du taux directeur en juin 2024 vient renforcer cette dynamique favorable en réduisant le coût de l’emprunt. La solide croissance des investissements depuis fin 2023 contribuera également à améliorer la consommation intérieure en réduisant le taux de chômage élevé au Maroc (13,1% au deuxième trimestre 2024). Les consommateurs bénéficieront, par ailleurs, d’une faible inflation, qui devrait en moyenne atteindre 1,5% au second semestre 2024.Concernant 2025, les prévisions de Fitch pour la croissance sont plus optimistes que celles du gouvernement (+4,6%) et de Bank Al Maghrib (4,4%).
Les leviers de croissance en 2025
«Nous sommes optimistes quant à la croissance en 2025 et prévoyons qu’elle s’accélérera pour atteindre 4,9%. Cette augmentation sera due à une confluence de facteurs favorables, notamment des baisses de taux, des investissements publics solides, une faible inflation, l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations et une reprise de la croissance en Europe», détaille l’étude.Ces prévisions reposent également sur l’hypothèse d’une saison agricole normale, ce qui entraînera une reprise de la croissance dans le secteur agricole après trois années consécutives de conditions météorologiques défavorables.
Dans le détail, alors que les exportations nettes bénéficieront d’une croissance plus forte en Europe, les importations connaîtront une croissance plus lente, à mesure que la production agricole se redressera. Les exportations continueront de tirer parti de la tendance structurelle positive du rapatriement des chaînes d’approvisionnement. Aux yeux de Fitch, le Maroc est devenu une destination clé pour les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ces dernières années, en raison de la construction d’une base industrielle orientée vers l’exportation et d’un environnement opérationnel favorable. En effet, les flux nets d’IDE vers le Maroc ont augmenté de 55,1% en glissement annuel entre janvier et août 2024, ce qui se traduira par une augmentation de la capacité de production, y compris dans les industries orientées vers l’exportation. Une accélération de la croissance dans la zone euro, passant de 1,0% en 2024 à 1,5% en 2025, renforcera également la demande déjà élevée pour les exportations marocaines. En outre, l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations par le Maroc entraînera une hausse des arrivées touristiques, ce qui stimulera encore davantage les exportations. Ces facteurs favorables permettront à la croissance des exportations de surpasser celle des importations, suite à une production agricole plus élevée.
Investissements publics importants
Par ailleurs, la croissance des investissements restera solide, soutenue par des baisses de taux et des dépenses publiques importantes. D’ailleurs, Bank Al Maghrib (BAM) devra réduire son taux directeur de 50 points de base en 2024 et de 25 points de base en 2025, ce qui diminuera les coûts d’emprunt et encouragera l’investissement. Cela viendra s’ajouter aux investissements publics importants, car le royaume cherche à soutenir l’activité économique et à développer sa base industrielle. «Nous prévoyons également que le gouvernement intensifiera les investissements pour préparer la Coupe du Monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal», estiment les experts de Fitch. En outre, la dynamique positive des flux d’IDE se poursuivra, le Maroc restant l’une des meilleures destinations pour les investissements directs étrangers en Afrique. «Il affiche, en effet, le quatrième score le plus bas dans notre indice de risque opérationnel (un score plus bas signifie un risque moindre) et bénéficie d’une position géographique avantageuse pour les secteurs orientés vers l’exportation, en raison de sa proximité avec l’Europe.» Est-il indiqué.La faible inflation et le chômage soutiendront la consommation privée en 2025. Tout d’abord, Fitch prévoit que l’inflation restera contenue à 1,9% en 2025, malgré une légère accélération par rapport à 1,3% en 2024, car la reprise de la production agricole limitera les prix des denrées alimentaires, tandis que la stabilité des prix des matières premières mondiales et un dirham légèrement plus fort garantiront une croissance modérée des prix. De plus, Fitch s’attend à ce que la reprise de la production agricole entraîne une amélioration du taux de chômage, puisque ce secteur emploie environ 27% de la population. Par ailleurs, une dynamique favorable des investissements favorisera la création d’emplois, ce qui améliorera la capacité des ménages à dépenser et soutiendra la consommation.
À noter que Fitch souligne également les risques pesant sur ses prévisions pour 2025. Si le Maroc devait subir une nouvelle année de sécheresse, cela aurait, un impact négatif sur les exportations nettes ainsi que sur la consommation, ce qui pousserait à revoir les prévisions à la baisse. De même, une inflation plus élevée que prévu, potentiellement due à une hausse des tensions géopolitiques affectant les prix des matières premières, notamment l’énergie, inciterait Bank Al Maghrib à être plus prudente dans son cycle de réduction des taux, ce qui réduirait l’effet bénéfique des coûts d’emprunt plus bas sur l’activité économique.