Les travaux du séminaire sur «l’emploi et le fonctionnement du marché du travail au Maroc» se sont ouverts vendredi à Rabat.
Organisée par le Policy Center for the New South (PCNS) et la Banque mondiale, cette rencontre visait à examiner la question de l’emploi et à éclairer ses enjeux à la lumière des recherches les plus récentes sur le marché du travail. Ce séminaire était également une occasion de partager et d’examiner les résultats de politiques publiques et les recommandations issues des recherches académiques pour orienter vers les politiques les plus récentes s’attaquant à ces problématiques.
Les intervenants ont ainsi abordé la relation croissance-emploi, cruciale pour comprendre les dynamiques du marché du travail au Maroc et formuler des politiques publiques efficaces, ainsi que le défi de l’autonomisation économique des femmes. Il a été question également d’aborder les trois thématiques éducation-formation-emploi et de mener une réflexion sur le marché du travail à l’ère des transitions, c’est-à-dire des défis démographiques, technologiques et de durabilité.
Karim El Aynaoui, directeur exécutif du Policy Center for the South, a rappelé dans ce sens la réalité complexe du marché de travail qui se trouve à la jonction de différents phénomènes sociaux et économiques et de comportements sociologiques, relevant l’existence par ailleurs d’une dissension permanente entre les théories économiques et la réalité sur le plan empirique qui incitent à mener plus de recherche. Sur ce volet, l’intervenant a cité à titre d’exemple la contradiction existant entre l’augmentation de la participation des femmes aux cycles universitaires supérieurs et la baisse de leur participation au marché du travail, alors que cette participation devrait normalement augmenter, conformément aux théories économiques. Un phénomène dont l’étude ne peut se faire indépendamment des dimensions macroéconomique, de la croissance et de l’emploi, puisque cela relève des dynamiques macroéconomiques et des transformations plus large de l’économie marocaine.
Un autre «conundrum» à examiner de près, note M. El Aynaoui, est la relation mystérieuse entre la croissance et la création d’emploi, qui n’est pas automatique, bien que les théories économiques insistent sur ce fait. En effet, l’augmentation de la croissance n’entraîne pas systématiquement la création d’emploi. Un constat soutenu par Jesko Hentschel, directeur pays (Maghreb et Malte) au niveau de la Banque mondiale, qui a insisté sur l’existence de secteurs économiques plus productifs que d’autres et entraînant plus de croissance, d’où l’importance de s’intéresser à la question de la croissance en lien avec la création d’emploi, qui demeure un facteur clé pour la cohésion et la pérennité sociale.
Il convient de rappeler que la situation actuelle du marché du travail au Maroc alimente un débat national intense. Selon le Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage est estimé à 13,7% au premier trimestre de 2024, avec des écarts significatifs entre les zones urbaines et rurales, le taux atteignant 17,6% en milieu urbain et 6,8% en milieu rural. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont les plus touché, avec un taux de chômage de 35,9%, suivis par les diplômés (20,3%) et les femmes (20,1%).
Parallèlement, le taux d’activité des femmes a touché un point bas de 18,3% au premier trimestre de 2024. De plus, un jeune marocain sur quatre (26,1%), âgé de 15 à 24 ans, se retrouve dans la catégorie NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation), soit un peu plus de 1,5 million de jeunes, selon les dernières données disponibles en 2023. La création d’emplois a également ralenti, passant de 32.000 postes pour un point de croissance entre 2000 et 2009 à seulement 20.000 entre 2010 et 2019. De plus, l’économie nationale a perdu 181.000 emplois entre 2021 et 2023.
Par ailleurs, et malgré la hausse de l’emploi salarié ces dernières années, la qualité des emplois créés représente un défi majeur, notamment en raison du poids du secteur informel (un tiers des emplois non agricoles) et de l’inadéquation souvent relevée entre les programmes de formation et les besoins réels sur le marché de travail. Ces défis persistent en dépit des nombreux efforts consentis depuis une vingtaine d’année, notamment l’adoption d’un nouveau Code du travail, la restructuration du service public de l’emploi et des politiques du marché du travail et la mise à niveau continue du dispositif statistique.
Organisée par le Policy Center for the New South (PCNS) et la Banque mondiale, cette rencontre visait à examiner la question de l’emploi et à éclairer ses enjeux à la lumière des recherches les plus récentes sur le marché du travail. Ce séminaire était également une occasion de partager et d’examiner les résultats de politiques publiques et les recommandations issues des recherches académiques pour orienter vers les politiques les plus récentes s’attaquant à ces problématiques.
Les intervenants ont ainsi abordé la relation croissance-emploi, cruciale pour comprendre les dynamiques du marché du travail au Maroc et formuler des politiques publiques efficaces, ainsi que le défi de l’autonomisation économique des femmes. Il a été question également d’aborder les trois thématiques éducation-formation-emploi et de mener une réflexion sur le marché du travail à l’ère des transitions, c’est-à-dire des défis démographiques, technologiques et de durabilité.
Karim El Aynaoui, directeur exécutif du Policy Center for the South, a rappelé dans ce sens la réalité complexe du marché de travail qui se trouve à la jonction de différents phénomènes sociaux et économiques et de comportements sociologiques, relevant l’existence par ailleurs d’une dissension permanente entre les théories économiques et la réalité sur le plan empirique qui incitent à mener plus de recherche. Sur ce volet, l’intervenant a cité à titre d’exemple la contradiction existant entre l’augmentation de la participation des femmes aux cycles universitaires supérieurs et la baisse de leur participation au marché du travail, alors que cette participation devrait normalement augmenter, conformément aux théories économiques. Un phénomène dont l’étude ne peut se faire indépendamment des dimensions macroéconomique, de la croissance et de l’emploi, puisque cela relève des dynamiques macroéconomiques et des transformations plus large de l’économie marocaine.
Un autre «conundrum» à examiner de près, note M. El Aynaoui, est la relation mystérieuse entre la croissance et la création d’emploi, qui n’est pas automatique, bien que les théories économiques insistent sur ce fait. En effet, l’augmentation de la croissance n’entraîne pas systématiquement la création d’emploi. Un constat soutenu par Jesko Hentschel, directeur pays (Maghreb et Malte) au niveau de la Banque mondiale, qui a insisté sur l’existence de secteurs économiques plus productifs que d’autres et entraînant plus de croissance, d’où l’importance de s’intéresser à la question de la croissance en lien avec la création d’emploi, qui demeure un facteur clé pour la cohésion et la pérennité sociale.
Il convient de rappeler que la situation actuelle du marché du travail au Maroc alimente un débat national intense. Selon le Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage est estimé à 13,7% au premier trimestre de 2024, avec des écarts significatifs entre les zones urbaines et rurales, le taux atteignant 17,6% en milieu urbain et 6,8% en milieu rural. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont les plus touché, avec un taux de chômage de 35,9%, suivis par les diplômés (20,3%) et les femmes (20,1%).
Parallèlement, le taux d’activité des femmes a touché un point bas de 18,3% au premier trimestre de 2024. De plus, un jeune marocain sur quatre (26,1%), âgé de 15 à 24 ans, se retrouve dans la catégorie NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation), soit un peu plus de 1,5 million de jeunes, selon les dernières données disponibles en 2023. La création d’emplois a également ralenti, passant de 32.000 postes pour un point de croissance entre 2000 et 2009 à seulement 20.000 entre 2010 et 2019. De plus, l’économie nationale a perdu 181.000 emplois entre 2021 et 2023.
Par ailleurs, et malgré la hausse de l’emploi salarié ces dernières années, la qualité des emplois créés représente un défi majeur, notamment en raison du poids du secteur informel (un tiers des emplois non agricoles) et de l’inadéquation souvent relevée entre les programmes de formation et les besoins réels sur le marché de travail. Ces défis persistent en dépit des nombreux efforts consentis depuis une vingtaine d’année, notamment l’adoption d’un nouveau Code du travail, la restructuration du service public de l’emploi et des politiques du marché du travail et la mise à niveau continue du dispositif statistique.