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Croissance, inflation, exportations... l'essentiel des prévision économiques de l'OCDE pour le Maroc

Dans un contexte économique mondial complexe, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) joue un rôle central dans l'élaboration de prévisions et d'analyses pour le Maroc. Au cœur de cette collaboration, le bureau économique marocain apporte son expertise et contribue activement aux travaux de l'organisation. Ahmed Khalid Benomar, un fin connaisseur des relations économique du Royaume avec cette institution et responsable projets OCDE au ministère de l’Économie et des finances, revient dans cet entretien sur les principaux éléments de cette analyse et sur les perspectives pour le Royaume.

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Le Matin : Quels sont les principaux points saillants des prévisions économiques du bureau de l'OCDE pour le Maroc en 2023 ?

Ahmed Khalid Benomar : Pour l'année 2023, les prévisions de croissance économique au Maroc s'élevaient à 3,2%, et pour l'année 2024, elles sont de 3,5%. Concernant l’inflation, l'indice des prix à la consommation pour 2024 devrait être autour de 2,3%, avec une légère baisse à 2% prévue pour 2025. En février 2024, la note a souligné une amélioration de la confiance des entreprises, avec un taux d'utilisation des capacités industrielles se situant entre 71 et 79%, et une augmentation de 6,1% des exportations industrielles sur une base annuelle.

Quels sont les indicateurs positifs de l'économie marocaine mis en avant dans la note des prévisions de l’OCDE ?

Les indicateurs positifs incluent une hausse des exportations dans des secteurs industriels clés, tels que l'automobile, les engrais, l'aéronautique et le textile, ainsi qu'un retour de l'inflation à des niveaux normaux. Le déficit budgétaire se réduit, et la croissance économique est soutenue par la consommation et l'investissement intérieur. De plus, nous observons une augmentation significative des investissements directs étrangers par rapport à l'année précédente. La mise en œuvre de programmes sociaux destinés aux populations vulnérables, appuyée par des aides sociales directes et la généralisation de la protection sociale, joue également un rôle crucial.

Quelles seraient les réformes clés mentionnées dans la note de l’OCDE, notamment en matière de protection sociale et d'investissement ?

Les réformes clés en cours comprennent notamment la généralisation de la protection sociale, la couverture médicale universelle et les aides directes, visant à réduire la vulnérabilité des ménages. En matière d'investissement, la nouvelle Charte de l'investissement et ses dispositifs opérationnels avancent à un rythme soutenu depuis 2023, contribuant ainsi à une dynamique positive pour l'économie marocaine.

Quels étaient les objectifs et les résultats de la mission politique de l'OCDE au Maroc en mai dernier ? Quels ont été les départements rencontrés ?

La mission politique actuelle vise à présenter les grandes lignes des conclusions de l'étude économique du Maroc, élaborée pour la première fois pour le Royaume, en collaboration avec l'OCDE. Cette étude devrait constituer un rapport de référence pour notre pays comme pour les pays membres de l’OCDE. La mission politique vise à créer un dialogue de haut niveau permettant la finalisation du rapport et des recommandations. La délégation de l’OCDE a pu rencontrer plusieurs membres du gouvernement, de hauts responsables de plusieurs départements, mais aussi les présidents de quelques instances constitutionnelles telles que le Conseil économique, social et environnemental ou le Conseil de la concurrence.

Quelles sont les principales recommandations ou orientations que l'OCDE pourrait formuler à l'issue de cette mission au Maroc ?

Nous ne sommes pas encore à ce stade, car les recommandations doivent être finalisées d’ici l’été. Cela dit, et de manière générale, les défis et opportunités pour l'économie marocaine incluent la nécessité de continuer à attirer des investissements et de renforcer les politiques publiques pour soutenir la croissance économique inclusive, tout en faisant face aux défis sociaux et environnementaux. Les efforts continus pour améliorer l'environnement des affaires et intégrer davantage le Maroc dans l'économie mondiale sont essentiels pour réaliser ces objectifs. La question du capital humain et de sa mobilisation pour faire face aux besoins actuels et aux défis nouveaux est également primordiale. L’OCDE se focalise également sur la question de la productivité comme levier important pour réaliser cet objectif.

Comment les prévisions de l'OCDE s'alignent-elles avec les objectifs de croissance du gouvernement marocain ?

Les prévisions de l'OCDE, proches de celles du gouvernement marocain avec un écart de seulement 0,2%, reflètent une bonne compréhension des dynamiques de réforme nationales et une confiance dans notre système statistique. Ce sont les prévisions élaborées par un organisme international de référence, notamment en termes de croissance, les plus proches de celles du gouvernement, ce qui témoigne de la qualité du dialogue institutionnel.

Quels sont les défis et les opportunités qui se dégagent pour l'économie marocaine selon cette note de l'OCDE ?

Les principaux défis pour l'année en cours sont liés à la persistance de la sécheresse, qui affecte gravement la production agricole. Un autre défi notable est le ralentissement de l'activité économique chez nos principaux partenaires commerciaux, notamment en Europe, ainsi que la flambée des prix des matières premières et des coûts de transport maritime. Toutefois, ces défis s'accompagnent également d'opportunités. Par exemple, une augmentation des prix des phosphates sur les marchés internationaux stimulerait la production industrielle et accroîtrait les recettes de l'État. De plus, les crises offrent des occasions de renforcer notre participation dans les chaînes de valeur mondiales, particulièrement dans des secteurs comme l'industrie aéronautique et l'automobile, où la croissance reste soutenue. Il est également possible de tirer parti de ces défis pour améliorer notre résilience économique et développer de nouvelles compétences au sein de ces industries, ainsi que pour explorer de nouveaux marchés. Les chocs et les risques climatiques sont l’occasion pour le Maroc de poursuivre et d'accélérer sa transition verte, dans le cadre d’une feuille de route Royale ambitieuse. Ces chocs offrent également d'importantes opportunités industrielles avec l'hydrogène vert et la mobilité électrique.

Quel rôle joue le bureau économique marocain au sein de l'OCDE dans la production de ces analyses et prévisions ?

Le bureau économique joue un rôle crucial dans la production de prévisions économiques, tant pour le Maroc que pour l'OCDE et l'économie mondiale. Ces prévisions, élaborées deux fois par an, sont suivies de près par les acteurs économiques, les experts et les gouvernements. De plus, le bureau a contribué à la première étude pays du Maroc, offrant une analyse détaillée et comparative avec les pays membres de l'OCDE. Cette participation active aux travaux de l'OCDE est une opportunité unique pour le Maroc de valoriser ses compétences nationales et de contribuer aux analyses économiques mondiales. Le bureau économique marocain, par le biais de ses équipes mobilisées, permet au Maroc de participer pleinement aux échanges et aux évaluations entre pairs, ce qui renforce la crédibilité et l'influence du pays dans les instances économiques internationales.
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