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FAO : environ 2% du rendement de la culture du blé au Maroc perdus à cause changement climatique

Le changement climatique a provoqué une baisse des rendements moyens de la culture du blé au Maroc de l’ordre de 0,1 tonne par hectare sur la période 2000-2019, soit environ 2% du rendement moyen observé au cours de cette période. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié par la FAO. La variabilité des rendements du blé observée au Maroc s’explique en grande partie par les variations de température, les températures élevées, la sécheresse et les fortes précipitations, indique le rapport qui livre la toute première estimation mondiale des conséquences des catastrophes sur la production agricole.

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Le changement climatique impacte négativement les rendements de la culture du blé au Maroc. Sur la période 2000-2019, ce phénomène a provoqué une baisse des rendements moyens de l’ordre de 0,1 tonne par hectare, soit environ 2% du rendement moyen observé au cours de cette période. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).



La variabilité des rendements du blé observée au Maroc s’explique, en grande partie, par les variations de température, les températures élevées, la sécheresse et les fortes précipitations, indique le rapport intitulé «L’Impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire», qui livre la toute première estimation mondiale des conséquences des catastrophes sur la production agricole.

Au niveau mondial, le rapport de la FAO indique qu’au cours des trois dernières décennies, les catastrophes – définies comme étant de graves perturbations du fonctionnement d’une communauté ou d’une société – ont causé des pertes de production végétale et animale de l’ordre de 3.800 milliards de dollars, ce qui correspond à des pertes moyennes de 123 milliards dollars par an, soit 5% du PIB agricole mondial annuel.

L'Asie détient le record mondial des pertes économiques causées par les catastrophes naturelles

La géographie de ces impacts montre que les pertes mondiales cachent des disparités importantes entre les régions, les sous-régions et les groupes de pays, relèvent les auteurs du rapport. L’Asie, notent-ils, est de loin la région où la part des pertes économiques totales est la plus élevée, suivie de l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Toutefois, nuancent-ils, les pertes ne représentent que 4% de la valeur ajoutée du secteur agricole en Asie, contre 8% en Afrique. Les disparités sont encore plus importantes entre les sous-régions. Le rapport relève également que ces catastrophes ont frappé le plus durement les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, avec des pertes représentant jusqu’à 15% du PIB agricole total de ces deux groupes de pays.

Par ailleurs, cet impact a touché, selon le rapport, les principales catégories de produits. Ainsi, les pertes annuelles dans la catégorie des céréales se sont élevées à 69 millions de tonnes en moyenne au cours des 30 dernières années, soit l’équivalent de l’ensemble de la production céréalière française en 2021, illustre le rapport. Viennent, ensuite, les pertes dans la catégorie des fruits et légumes et dans celle des plantes sucrières, qui se sont chiffrées en moyenne pour chacune d’elles à près de 40 millions de tonnes par an. S’agissant des fruits et les légumes, ce chiffre équivaut à la production totale du Japon et du Viet Nam pour cette catégorie de produits en 2021. Les pertes moyennes pour la viande, les produits laitiers et les œufs sont estimées, quant à elles, à 16 millions de tonnes par an, ce qui correspond à l’ensemble de la production réalisée en 2021 dans ces catégories par le Mexique et l’Inde réunis.

Comment gagner en résilience ?

Les auteurs du rapport notent que les agriculteurs, en particulier les petits exploitants qui n’irriguent pas leurs parcelles, sont les principales victimes des catastrophes. Ils indiquent que les efforts visant à faciliter l’adoption de bonnes pratiques en matière de réduction des risques de catastrophe au niveau des exploitations peuvent aider les petits agriculteurs à se prémunir des pertes et à gagner en résilience. Ils estiment que les investissements dans de bonnes pratiques de ce type produisent des avantages qui peuvent être en moyenne 2,2 fois supérieurs à ceux des pratiques qui étaient appliquées jusque-là. «Les interventions menées suffisamment tôt en amont pour parer aux aléas prévus sont indispensables pour renforcer la résilience, car elles permettent de prévenir et de réduire les risques dans l’agriculture», insistent-ils. Ainsi, selon les estimations contenues dans le rapport, pour chaque dollar investi dans des actions anticipées, les familles rurales peuvent gagner jusqu’à 7 dollars grâce aux avantages obtenus et aux pertes agricoles évitées.

Dans ce sens, trois grands axes d’action prioritaires sont mis en évidence dans le rapport : améliorer la qualité des données et des informations sur les conséquences des catastrophes dans tous les sous-secteurs de l’agriculture ; définir des approches multisectorielles et multi-aléas en matière de réduction des risques de catastrophe et les intégrer aux processus d’élaboration des politiques et de prise de décisions à tous les niveaux ; et engager des investissements plus importants en faveur de la résilience, qui permettent de réduire les risques de catastrophe dans l’agriculture et d’améliorer la production agricole et les moyens d’existence.

Les catastrophes dans le monde : la FAO pessimiste

Le nombre de catastrophes recensées chaque année dans le monde explose. Il est, en effet, passé d’une centaine dans les années 1970 à 400 environ au cours des deux dernières décennies, rapporte la FAO. «Non seulement les catastrophes sont plus fréquentes, plus intenses et plus complexes, mais on s’attend également à ce que leurs effets s’aggravent, dans la mesure où les catastrophes d’origine climatique amplifient les vulnérabilités sociales et écologiques existantes», prévient l’agence onusienne. Elle souligne que, lorsque des risques se matérialisent, ils peuvent entraîner des effets en cascade sur plusieurs systèmes et secteurs. Parmi les facteurs de risque sous-jacents, le rapport cite le changement climatique, la pauvreté et les inégalités, la croissance démographique, les situations d’urgence sanitaire causées par les pandémies, les pratiques non durables, notamment en matière d’utilisation et de gestion des terres, les conflits armés et la dégradation de l’environnement.
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