Trois messages clés ressortent de la cinquième édition du rapport «Dynamiques du développement en Afrique : investir dans le développement durable» qui a été sous les feux des projecteurs mardi à Casablanca. Le premier est que le déficit durable de l’Afrique peut être comblé, malgré un environnement mondial turbulent. Le deuxième message de cette édition est que la faible confiance des investisseurs et le coût élevé du capital entravent l’investissement durable. Le troisième, lui, porte sur de meilleures données et un financement durable piloté par l’Afrique et des politiques régionales. Ces derniers peuvent, selon les auteurs, réduire le coût du capital et accélérer les investissements durables. Ce rapport a fait l’objet d’une conférence organisée, mardi à Casablanca, par Casablanca Finance City Authority (CFCA), en partenariat avec le Centre de développement de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).
Produit par la Commission de l'Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE, cette édition a été consacrée aux défis du financement des objectifs du développement durable (ODD) en Afrique, surtout que le continent fait face à un déficit de financement estimé à 1.600 milliards de dollars jusqu’en 2030. Un déficit qui pourrait être entièrement financé par les actifs disponibles, estime Arthur Minsat, Chef de l’Unité Europe, Moyen-Orient et Afrique, au Centre de développement de l’OCDE. En effet, lors de sa présentation, Minsat a rappelé que le déficit de financement pouvait être comblé moyennant une coordination internationale et régionale, soulignant que ce déficit représentait moins de 0,2% de la valeur des actifs financiers mondiaux et seulement 10,5% des actifs financiers détenus par les Africains. Ce qui permettrait à l’Afrique de jouer le rôle économique qui lui est destiné : «L’Afrique a tous les atouts pour devenir la solution aux grands défis du XXIe siècle», comme l’a mentionné Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable. D’ailleurs, Ragnheidur Elin Arnadottir, directrice du Centre de développement de l'OCDE, a insisté sur la nécessité de développer les chaînes de valeur régionales à la fois pour libérer le potentiel économique du continent, notamment dans le secteur énergétique, et le prémunir des chocs extérieurs. Pour sa part, Saïd Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City Authority, a mis en lumière le défi urgent du financement du développement durable sur le continent.
Par ailleurs, le rapport estime que le déficit de financements en Afrique du Nord ne permet pas de répondre à l’urgence de la crise climatique. En effet, estime le rapport, le changement climatique aura de fortes répercussions socio-économiques en Afrique du Nord. La perte annuelle de croissance du PIB par habitant due au changement climatique est évaluée entre 5% et 15% sur la période 1986-2015, selon la Banque africaine de développement. Le changement climatique affecte principalement les secteurs productifs. Agriculture, pêche, santé font partie des secteurs touchés, selon les auteurs, qui prévoient également un accroissement du nombre des populations vivant sous le seuil des 4 dollars par jour dans certains pays comme l’Égypte. La transition vers la neutralité carbone en Afrique du Nord est présentée comme l’une des solutions possibles par le rapport. Elle pourrait contribuer à la relance économique post-COVID-19 et renforcer la résilience de la région face aux crises. En outre, des investissements dans les énergies renouvelables pourraient contribuer à pallier la crise énergétique qui affecte notamment les pays européens, partage le document.
Pour renverser la vapeur, estiment les auteurs, diversifier les sources de financements en faveur de la lutte contre le changement climatique reste crucial : environ 85% des financements climatiques reçus en 2019-20 proviennent du secteur public, notamment des institutions financières de développement bilatérales et multilatérales, ainsi que des fonds climatiques multilatéraux. Parmi les financements évoqués, les financements durables. À cet effet, les réformes initiées lors de la COP 22 ont permis au Maroc d’ouvrir la voie dans la région d’Afrique du Nord avec l’émission de deux obligations vertes, souligne le rapport. Pour rappel, la première émission a été réalisée en 2016 par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) auprès de parties prenantes nationales (notamment la Caisse marocaine des retraites et la Société centrale de réassurance) et de banques commerciales (Al Barid Bank et Attijariwafa bank) pour cofinancer le projet solaire photovoltaïque Noor à hauteur de 1,15 milliard de DH.
Produit par la Commission de l'Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE, cette édition a été consacrée aux défis du financement des objectifs du développement durable (ODD) en Afrique, surtout que le continent fait face à un déficit de financement estimé à 1.600 milliards de dollars jusqu’en 2030. Un déficit qui pourrait être entièrement financé par les actifs disponibles, estime Arthur Minsat, Chef de l’Unité Europe, Moyen-Orient et Afrique, au Centre de développement de l’OCDE. En effet, lors de sa présentation, Minsat a rappelé que le déficit de financement pouvait être comblé moyennant une coordination internationale et régionale, soulignant que ce déficit représentait moins de 0,2% de la valeur des actifs financiers mondiaux et seulement 10,5% des actifs financiers détenus par les Africains. Ce qui permettrait à l’Afrique de jouer le rôle économique qui lui est destiné : «L’Afrique a tous les atouts pour devenir la solution aux grands défis du XXIe siècle», comme l’a mentionné Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable. D’ailleurs, Ragnheidur Elin Arnadottir, directrice du Centre de développement de l'OCDE, a insisté sur la nécessité de développer les chaînes de valeur régionales à la fois pour libérer le potentiel économique du continent, notamment dans le secteur énergétique, et le prémunir des chocs extérieurs. Pour sa part, Saïd Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City Authority, a mis en lumière le défi urgent du financement du développement durable sur le continent.
Les investissements durables inéquitablement répartis en Afrique du Nord
À ce propos, le rapport estime que les investissements durables restent inégalement répartis en Afrique du Nord et que les financements pour le développement de l’Afrique du Nord ont souffert des crises récentes. Ses principaux constats : la contribution des investissements à la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique du Nord a diminué malgré une demande régionale dynamique, les recettes intérieures se sont contractées en raison de la pandémie de la Covid-19, dans un contexte de hausse des niveaux d’endettement et les entrées financières extérieures ont diminué en 2020, à l’exception des envois de fonds. Pour finir, l’allocation des investissements reste inégale dans les secteurs durables. À ce propos, les participants à cette rencontre sont tous d’accord que les opportunités d’investissement sont sous-évaluées et les risques surévalués. C’est l’une des principales raisons pour lesquels l’investissement reste faible malgré le potentiel du continent. Et c’est aussi dans cet esprit que la plateforme du Centre de développement de l’OCDE a vu le jour initialement : apprécier les opportunités à leur juste valeur et évaluer les risques avec exactitude.Par ailleurs, le rapport estime que le déficit de financements en Afrique du Nord ne permet pas de répondre à l’urgence de la crise climatique. En effet, estime le rapport, le changement climatique aura de fortes répercussions socio-économiques en Afrique du Nord. La perte annuelle de croissance du PIB par habitant due au changement climatique est évaluée entre 5% et 15% sur la période 1986-2015, selon la Banque africaine de développement. Le changement climatique affecte principalement les secteurs productifs. Agriculture, pêche, santé font partie des secteurs touchés, selon les auteurs, qui prévoient également un accroissement du nombre des populations vivant sous le seuil des 4 dollars par jour dans certains pays comme l’Égypte. La transition vers la neutralité carbone en Afrique du Nord est présentée comme l’une des solutions possibles par le rapport. Elle pourrait contribuer à la relance économique post-COVID-19 et renforcer la résilience de la région face aux crises. En outre, des investissements dans les énergies renouvelables pourraient contribuer à pallier la crise énergétique qui affecte notamment les pays européens, partage le document.
Déficit de financement climatique accru
En attendant, font remarquer les auteurs, les pays d’Afrique du Nord orientent principalement leurs stratégies d’atténuation vers le secteur des énergies renouvelables. Or, ces pays «estiment que 73% des besoins de financement proviennent des projets d’atténuation et ne réservent que 27% des financements à l’investissement dans les actions d’adaptation», souligne le document. Au Maroc, par exemple, l’exposition directe et indirecte des banques aux risques liés aux sécheresses et inondations est estimée à 35% du total des actifs, majoritairement dans les secteurs agricoles, touristiques et immobiliers, précise le rapport. Ainsi, le déficit de financements climatiques entrave la réalisation des objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique en Afrique du Nord. Le déficit de financement est de ce fait important.Pour renverser la vapeur, estiment les auteurs, diversifier les sources de financements en faveur de la lutte contre le changement climatique reste crucial : environ 85% des financements climatiques reçus en 2019-20 proviennent du secteur public, notamment des institutions financières de développement bilatérales et multilatérales, ainsi que des fonds climatiques multilatéraux. Parmi les financements évoqués, les financements durables. À cet effet, les réformes initiées lors de la COP 22 ont permis au Maroc d’ouvrir la voie dans la région d’Afrique du Nord avec l’émission de deux obligations vertes, souligne le rapport. Pour rappel, la première émission a été réalisée en 2016 par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) auprès de parties prenantes nationales (notamment la Caisse marocaine des retraites et la Société centrale de réassurance) et de banques commerciales (Al Barid Bank et Attijariwafa bank) pour cofinancer le projet solaire photovoltaïque Noor à hauteur de 1,15 milliard de DH.