Face à la montée des effets dévastateurs du changement climatique, la surpêche, la pollution marine galopante et l'acidification qui touchent particulièrement les espaces océaniques en Afrique, le Maroc lance une alerte à la communauté internationale et souligne l’urgence de renforcer la gouvernance océanique sur le continent et de promouvoir l’économie bleue comme véritable moteur du développement, tout en préservant l'intégrité des écosystèmes marins.
Lors de la conférence de consultation africaine, organisée le 9 octobre à Tanger dans le cadre de la Semaine des océans, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Mohammed Sadiki, a également estimé urgent de renforcer les capacités scientifiques et la collecte de données pour une meilleure compréhension des menaces qui pèsent sur les espaces océaniques du continent.
Pour l'Afrique, poursuit Sadiki, cela se traduit par la nécessité de stimuler la recherche marine, d'intensifier la coopération scientifique et d'impliquer pleinement les communautés locales dans la gestion des ressources marines. «Il nous appartient également de veiller à ce que les financements internationaux soient mobilisés et affectés à des projets bénéficiant directement à nos populations côtières, tout en préservant la biodiversité marine», lance le ministre devant un parterre constitué des ministres africains de la Pêche, de la représentante de l’Union africaine, Josefa Leonel Sacko, de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’océan, Peter Thomson et du Représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale.
Sadiki, qui a présidé les consultations africaines en préparation au Sommet des océans qui sera organisé par les Nations unies à Nice en France en juin 2025, précise, par ailleurs, que la gouvernance et la restauration des milieux marins doivent reposer sur le principe de la responsabilité commune, mais différenciée. Sans langue de bois, le ministre affirme que les pays développés, forts de leurs capacités technologiques et financières, ont le devoir d'assumer leurs responsabilités historiques dans la dégradation des écosystèmes marins. «Ils doivent impérativement être à l'avant-garde de cette transition vers une gestion plus durable des océans, tout en soutenant les autres pays dans leurs efforts.
Lors de la conférence de consultation africaine, organisée le 9 octobre à Tanger dans le cadre de la Semaine des océans, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Mohammed Sadiki, a également estimé urgent de renforcer les capacités scientifiques et la collecte de données pour une meilleure compréhension des menaces qui pèsent sur les espaces océaniques du continent.
Pour l'Afrique, poursuit Sadiki, cela se traduit par la nécessité de stimuler la recherche marine, d'intensifier la coopération scientifique et d'impliquer pleinement les communautés locales dans la gestion des ressources marines. «Il nous appartient également de veiller à ce que les financements internationaux soient mobilisés et affectés à des projets bénéficiant directement à nos populations côtières, tout en préservant la biodiversité marine», lance le ministre devant un parterre constitué des ministres africains de la Pêche, de la représentante de l’Union africaine, Josefa Leonel Sacko, de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’océan, Peter Thomson et du Représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale.
Sadiki, qui a présidé les consultations africaines en préparation au Sommet des océans qui sera organisé par les Nations unies à Nice en France en juin 2025, précise, par ailleurs, que la gouvernance et la restauration des milieux marins doivent reposer sur le principe de la responsabilité commune, mais différenciée. Sans langue de bois, le ministre affirme que les pays développés, forts de leurs capacités technologiques et financières, ont le devoir d'assumer leurs responsabilités historiques dans la dégradation des écosystèmes marins. «Ils doivent impérativement être à l'avant-garde de cette transition vers une gestion plus durable des océans, tout en soutenant les autres pays dans leurs efforts.
Une telle coopération, fondée sur la solidarité et l'équité, permettra de renforcer la capacité de tous les pays à relever les défis environnementaux et à préserver l'avenir des générations futures», soutient Sadiki. Il précise, en outre, que les consultations africaines de Tanger constituent une occasion unique de faire front commun et de préparer une participation forte et ambitieuse à la Conférence de Nice, pour que le continent parle d’une seule voix. «L'avenir de nos océans se joue aujourd'hui, et j'ai la ferme conviction que, grâce à nos efforts conjugués, nous saurons répondre aux attentes de nos populations et aux défis qui nous attendent», conclut le ministre.
Omar Hilale : «L’Afrique ne devrait plus se satisfaire des vœux pieux !»
Intervenant lors des consultations africaines, Omar Hilale, lui, souligne que le Sommet de Nice, prévu l’année prochaine, ne devrait pas être un bis repetita des Sommets de New York en 2017 et de Lisbonne en 2022. «L’Afrique ne devrait plus se satisfaire des voeux pieux, mais d’une conférence bilan sur la mise en œuvre des engagements volontaires pris aussi bien par les États membres que les partenaires institutionnels internationaux», alerte le Représentant permanent du Royaume auprès des Nations unies qui rappel au passage que le paragraphe préambulaire 12 de la résolution modalitaire 78/128 de la conférence de Nice, demande expressément à toutes les parties prenantes de mettre en œuvre d’urgence leurs engagements volontaires des deux précédentes conférences des Nations Unies destinées à appuyer la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD 14) de l’agenda 2030.
Aux yeux du diplomate marocain, le continent doit jouer un rôle moteur dans la gouvernance mondiale des océans. Hilal estime, en outre, qu’en adoptant une position consolidée et unifiée, les États africains ont la capacité de se positionner en tant que leader susceptible d’influencer les décisions concernant les ressources marines, la préservation de l'environnement marin et le partage équitable des bénéfices. «Les pays du continent ont tout à gagner s’ils réussissent à ancrer l’aspiration africaine sur l’économie bleue de l’Agenda 2063 dans les principales actions et recommandations prioritaires de la Conférence de Nice», suggère le diplomate. De même, poursuit le responsable, les capacités africaines devront être renforcées en vue de s’adapter aux défis actuels de la gouvernance des océans. «L’esprit de solidarité et de coopération, le transfert de technologies, le renforcement des capacités, notamment à travers la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire ainsi que la recherche océanique, devront figurer parmi les priorités d’action de cette Conférence», recommande Hilal. À ses yeux, la Conférence de Nice devrait lancer un appel fort et clair pour augmenter le financement en faveur des projets innovants qui permettent la résilience côtière et l’atténuation des effets des changements climatiques, tout en s’intégrant dans les économies locales et générant des avantages économiques et l’inclusion sociale des communautés insulaires.
Aux yeux du diplomate marocain, le continent doit jouer un rôle moteur dans la gouvernance mondiale des océans. Hilal estime, en outre, qu’en adoptant une position consolidée et unifiée, les États africains ont la capacité de se positionner en tant que leader susceptible d’influencer les décisions concernant les ressources marines, la préservation de l'environnement marin et le partage équitable des bénéfices. «Les pays du continent ont tout à gagner s’ils réussissent à ancrer l’aspiration africaine sur l’économie bleue de l’Agenda 2063 dans les principales actions et recommandations prioritaires de la Conférence de Nice», suggère le diplomate. De même, poursuit le responsable, les capacités africaines devront être renforcées en vue de s’adapter aux défis actuels de la gouvernance des océans. «L’esprit de solidarité et de coopération, le transfert de technologies, le renforcement des capacités, notamment à travers la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire ainsi que la recherche océanique, devront figurer parmi les priorités d’action de cette Conférence», recommande Hilal. À ses yeux, la Conférence de Nice devrait lancer un appel fort et clair pour augmenter le financement en faveur des projets innovants qui permettent la résilience côtière et l’atténuation des effets des changements climatiques, tout en s’intégrant dans les économies locales et générant des avantages économiques et l’inclusion sociale des communautés insulaires.
Ainsi, fait-il observer, le financement des actions recommandées par les deux précédents Sommets des Nations Unies sur les océans ne devrait plus être perçu comme «un serpent de mer», mais plutôt comme le nerf de l’action, la solidarité et le partenariat en faveur de la réalisation de l’ODD 14, et ce conformément au paragraphe opératif de la résolution modalitaire de la Conférence. En effet, explique Hilal, ce paragraphe stipule que la Conférence étudiera les moyens de promouvoir le financement et les innovations à l’appui de la réalisation de l’objectif 14, y compris par la mobilisation de ressources auprès de toutes les sources possibles.
L’océan déclaré en état d’urgence depuis 2022
Notons que les discussions, lors des consultations africaines de Tanger, ont porté sur quatre thématiques majeures : La gouvernance des océans et les cadres politiques, l'importance des données scientifiques pour la prise de décision, la coopération et la mobilisation des financements pour soutenir l'économie bleue, ainsi que le développement des capacités et l’engagement des parties prenantes, en particulier des jeunes et des communautés côtières. Dans le but de faire entendre la voix africaine dans les instances internationales, ces consultations visent à aligner les priorités des États membres des Nations unies africains avec l'Agenda international, à créer une dynamique propre à l'Afrique et à renforcer la gouvernance inclusive des espaces marins en tenant compte des spécificités régionales. Le Maroc aspire, également, à travers ces consultations à unir les efforts des États africains pour aborder de manière collective et efficace les enjeux liés aux océans.
Cette initiative représente ainsi une opportunité stratégique pour l'Afrique, favorisant un développement durable et inclusif, tout en marquant une réforme des mécanismes de coopération vers une plus grande solidarité. Les recommandations, cristallisées à l’issue des consultations de Tanger, seront portées par l’Afrique lors de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans. Le continent entend ainsi se positionner pour jouer un rôle clé lors de ce Sommet mondial, en mettant l’accent sur la coopération Sud-Sud, la mobilisation des ressources et le développement des compétences et des capacités dans la gestion des océans et des affaires maritimes.
Rappelons que lors de la dernière Conférence des Nations unies sur les océans tenue à Lisbonne en 2022, l'océan a été déclaré en état d'urgence en raison d'une myriade de menaces (changement climatique, pollution marine, acidification et désoxygénation) qui aggravent ses conditions. De même, la situation est fortement exacerbée par le problème persistant de la surexploitation des stocks de poissons. La Conférence soulignait également la nécessité d'investir dans la réalisation des cibles de l'ODD 14 «vie aquatique» pour un océan plus sain, en levant des fonds, en transférant des technologies marines et en renforçant les capacités, ainsi qu'en multipliant les partenariats et en mobilisant toutes les parties prenantes. Dans le but d'accélérer l'action en faveur de l'océan, il a également été recommandé de tenir compte de la nature indivisible des ODD et de la nécessité de faire le lien entre les cibles associées à un même objectif et entre les ODD, en général.
En Afrique, les espaces océaniques jouent un rôle vital dans la subsistance des populations du continent. Concrètement, près de 38% des populations vivant à moins de 100 km des côtes dépendent des ressources maritimes pour leur alimentation, leurs emplois et leurs revenus. La pêche en Afrique est un secteur tout aussi stratégique puisqu’il emploie plus de 12 millions de personnes et contribue chaque année au PIB du continent à hauteur de 10 milliards de dollars. La gestion durable des pêcheries et la protection des habitats marins sont donc essentielles pour maintenir la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières africaines. Sauf que l'exploitation de plus en plus intensive des océans et des mers dans plusieurs secteurs économiques, combinée aux impacts du changement climatique, a accru la pression sur l'environnement marin.
Dans les pays africains en particulier, une grande partie de la population vit dans des pays côtiers qui connaissent une croissance démographique rapide, l'urbanisation, la migration vers les côtes et la croissance socio-économique qui en découle. Le changement climatique et les défis de la gestion environnementale affectent également les moyens de subsistance, la santé, l'eau, la sécurité énergétique et la capacité du continent africain à assurer sa sécurité alimentaire et nutritionnelle, les produits de la mer contribuant dans de nombreux pays africains à plus de 20% de l'apport en protéines provenant d'aliments d'origine animale.