Malgré l’inflexion à la baisse de la valeur ajoutée agricole, l’activité économique aurait poursuivi son amélioration, tirée principalement par la dynamique des branches secondaires et par l’affermissement continu des services, explique le HCP dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2024 et perspectives pour le T2-2024.
Les superficies semées de céréales auraient reculé de 42,5% par rapport à la moyenne quinquennale, se limitant principalement aux zones favorables dans le Saïs, le Loukkous et une partie du Gharb.
Les températures excessives enregistrées vers la mi-janvier 2024, conjuguées au déficit pluviométrique atteignant 46,2% à fin février par rapport à la même période d’une saison normale, auraient impacté le développement de la plupart des cultures pendant leurs stades végétatifs précoces et avancés, fait remarquer le HCP. Selon la note, le retour des pluies au mois de mars, limitant le déficit pluviométrique depuis le début de la campagne agricole à 20,6%, aurait été bénéfique pour les rosacés et les maraichères de saison, mais n’aurait pas compensé les pertes enregistrées au niveau des cultures précoces.
Dans la filière animale, l’effort de reconstitution du cheptel, après le repli sensible enregistré pendant les trois dernières années, aurait été, également, compromis par la dégradation des parcours végétatifs et le déficit pluviométrique prolongé sur les cinq premiers mois de la campagne.
La relance de la production locale de viande rouge aurait été différée et l'approvisionnement du marché local serait resté dopé, pour l’essentiel, par les importations de bovins et d'ovins.
A l’inverse, les perspectives de croissance de la viande blanche se seraient relativement améliorées dans un contexte de repli du prix des aliments composés, en ligne avec la baisse du cours international du maïs de 35,5% au premier trimestre 2024, au lieu de -2,4% une année plus tôt, en variations annuelles.
La production des viandes de poulet de chair se serait accrue de 2,5%, en variation annuelle, au premier trimestre 2024, au lieu de +2,4% la même période de l’année précédente.
En variation annuelle, la valeur ajoutée minière se serait accrue de 11,2%, après -11,8% une année plus tôt. Cette dynamique aurait été portée par une expansion de 28,3% de la production phosphatée, tiré par le renforcement de la demande des industries locales de transformation. Le bas niveau des stocks en engrais dans les pays de l’Amérique du Nord et la vigueur de la demande du Brésil auraient alimenté le regain du commerce international de fertilisants, favorisant une hausse des expéditions nationales de phosphate brut de 54,7% au premier trimestre 2024, en variation annuelle.
L’industrie manufacturière aurait, pour sa part, affiché une progression de 6,8%, en variation annuelle, au premier trimestre de 2024. Cette croissance, attribuable en partie à un effet de base mécanique, aurait été, principalement, le fait des filières de la chimie, du matériel de transport, du caoutchouc et des plastiques.
Dans les branches tertiaires, l’activité aurait retrouvé depuis la mi-2023 son régime de croissance modérée d’avant 2020, après la reprise vigoureuse qui avait marqué les trois dernières années. Les services aux entreprises auraient conservé de l’allant, dans le sillage du redressement des activités industrielles, mais les services liés aux particuliers et l’activité du commerce auraient connu une croissance modérée. Dans l’ensemble, la valeur ajoutée des branches tertiaires aurait crû de 3,1% au premier trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu de +5,4% une année plus tôt.
Dans le détail, l'institution prévoit des perspectives d’évolution de l’économie mondiale pour le deuxième trimestre 2024 avec une croissance modérée aux alentours de 2,5%. Les enquêtes de conjoncture, ainsi que les indices PMI, prévoient une activité plus rigoureuse dans les services par rapport au secteur manufacturier ; la production industrielle ayant stagné en dehors de la Chine au cours des derniers mois, avec des évolutions divergentes entre pays. La croissance économique continuerait d’être relativement forte dans la plupart des pays émergents et modérée dans les grandes économies. La confiance des consommateurs resterait dégradée par rapport à son niveau tendanciel dans de nombreuses économies avancées et en Chine, mais continuerait de mieux résister dans les économies émergentes. La croissance économique devrait s’établir à +2,4%, en rythme annuel, aux Etats-Unis, au deuxième trimestre 2024, portée par l’expansion des dépenses publiques, alors qu’en zone euro, la croissance s’accélérerait légèrement pour atteindre +0,6%, tirée par l’amélioration de l’activité en Allemagne et en France.
Les perspectives de croissance du commerce mondial resteraient mieux orientées, profitant du retournement à la hausse de la production de semi-conducteurs et de produits électroniques en Asie et du renforcement des ventes de véhicules automobiles. La demande étrangère adressée au Maroc s’améliorerait, ainsi, progressivement et les échanges extérieurs pèseraient moins lourdement sur la croissance économique nationale qu’au premier trimestre 2024, avec une contribution réduite à -3,1 points au lieu de -3,9 points le trimestre antérieur. Les exportations afficheraient une progression de 9,1%, profitant du regain de la demande étrangère, principalement européenne. Parallèlement, les importations conserveraient une vive allure, affichant une progression de 14,3%, sur fond d’alourdissement de la facture alimentaire et de la poursuite de la reprise de la demande d’équipement.
La demande intérieure resterait le socle de la croissance économique nationale au deuxième trimestre 2024. Les gains de pouvoir d’achat, permis par le reflux de l’inflation, et le recours intensifié à l’épargne soutiendraient une augmentation de 2,6% de la consommation des ménages. Les dépenses d’investissement conserveraient leur dynamique grâce au renforcement des dépenses publiques et à la poursuite de l’effort d’équipement des entreprises, dans un contexte de reflux des prix à l’import des biens d’équipement industriel. A l’inverse, les investissements des ménages en logement resteraient en reflux, dans un contexte de persistance des coûts élevés de crédit comparativement à la période d’avant 2022.
Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait un accroissement de 3,7%, en glissement annuel. Les branches secondaires poursuivraient leur regain au rythme de 5,3%, grâce notamment à la poursuite du rétablissement des industries extractives et de la construction. La production manufacturière devrait demeurer bien orientée, profitant d’une demande extérieure plus vigoureuse pour les branches de la chimie et du matériel de transport. Le rythme de croissance de l’activité industrielle pourrait, néanmoins, s’infléchir comparativement au début de l’année, du fait de la faible dynamique du textile et de l’agroalimentaire. Quant aux services, leur rythme de croissance se maintiendrait aux environs de 3%, tiré principalement par les activités de l’hébergement et des services non marchands.
Retournement à la baisse de l’activité agricole
Les activités agricoles auraient connu une régression de 3,9% au premier trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 6,9% une année auparavant, fait savoir le HCP, notant que cette contreperformance aurait été attribuable aux conditions climatiques défavorables qui auraient entravé l’installation des cultures automnales et hivernales.Les superficies semées de céréales auraient reculé de 42,5% par rapport à la moyenne quinquennale, se limitant principalement aux zones favorables dans le Saïs, le Loukkous et une partie du Gharb.
Les températures excessives enregistrées vers la mi-janvier 2024, conjuguées au déficit pluviométrique atteignant 46,2% à fin février par rapport à la même période d’une saison normale, auraient impacté le développement de la plupart des cultures pendant leurs stades végétatifs précoces et avancés, fait remarquer le HCP. Selon la note, le retour des pluies au mois de mars, limitant le déficit pluviométrique depuis le début de la campagne agricole à 20,6%, aurait été bénéfique pour les rosacés et les maraichères de saison, mais n’aurait pas compensé les pertes enregistrées au niveau des cultures précoces.
Dans la filière animale, l’effort de reconstitution du cheptel, après le repli sensible enregistré pendant les trois dernières années, aurait été, également, compromis par la dégradation des parcours végétatifs et le déficit pluviométrique prolongé sur les cinq premiers mois de la campagne.
La relance de la production locale de viande rouge aurait été différée et l'approvisionnement du marché local serait resté dopé, pour l’essentiel, par les importations de bovins et d'ovins.
A l’inverse, les perspectives de croissance de la viande blanche se seraient relativement améliorées dans un contexte de repli du prix des aliments composés, en ligne avec la baisse du cours international du maïs de 35,5% au premier trimestre 2024, au lieu de -2,4% une année plus tôt, en variations annuelles.
La production des viandes de poulet de chair se serait accrue de 2,5%, en variation annuelle, au premier trimestre 2024, au lieu de +2,4% la même période de l’année précédente.
L’activité économique hors agriculture tient le coup
Au niveau du secteur secondaire, la hausse de la valeur ajoutée aurait atteint +6,3% au premier trimestre 2024, dopée par les effets d’entraînement du rebond technique des industries extractives sur les autres branches.En variation annuelle, la valeur ajoutée minière se serait accrue de 11,2%, après -11,8% une année plus tôt. Cette dynamique aurait été portée par une expansion de 28,3% de la production phosphatée, tiré par le renforcement de la demande des industries locales de transformation. Le bas niveau des stocks en engrais dans les pays de l’Amérique du Nord et la vigueur de la demande du Brésil auraient alimenté le regain du commerce international de fertilisants, favorisant une hausse des expéditions nationales de phosphate brut de 54,7% au premier trimestre 2024, en variation annuelle.
L’industrie manufacturière aurait, pour sa part, affiché une progression de 6,8%, en variation annuelle, au premier trimestre de 2024. Cette croissance, attribuable en partie à un effet de base mécanique, aurait été, principalement, le fait des filières de la chimie, du matériel de transport, du caoutchouc et des plastiques.
En revanche, l'activité de l'industrie agroalimentaire aurait poursuivi son déclin, bien qu’à un rythme moins prononcé que la période précédente (-2,2%). L’industrie du textile aurait maintenu sa trajectoire de baisse pour le troisième trimestre consécutif, en raison de la faible dynamique de ses ventes.
L’activité de la construction aurait, également, renoué avec une croissance plus robuste au premier trimestre 2024, enregistrant une progression de 3,7%, au lieu d’une baisse de 3,4% durant la même période de l'année précédente. Cette dynamique, impulsée principalement par les travaux publics, notamment les programmes de préparation pour la CAN 2025 et la coupe du monde 2030, ainsi que par les initiatives de reconstruction et de réhabilitation des zones affectées par le séisme d'EL Haouz, aurait été corroborée par une augmentation de l'utilisation des matériaux de construction, avec une hausse des ventes de ciment de 7,5%. Ce regain d’activité serait resté, toutefois, fragile, au regard du ralentissement continu de la demande des ménages.Dans les branches tertiaires, l’activité aurait retrouvé depuis la mi-2023 son régime de croissance modérée d’avant 2020, après la reprise vigoureuse qui avait marqué les trois dernières années. Les services aux entreprises auraient conservé de l’allant, dans le sillage du redressement des activités industrielles, mais les services liés aux particuliers et l’activité du commerce auraient connu une croissance modérée. Dans l’ensemble, la valeur ajoutée des branches tertiaires aurait crû de 3,1% au premier trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu de +5,4% une année plus tôt.
La croissance économique continuera à s'améliorer au deuxième trimestre 2024
Dans l’ensemble et compte tenu d’une baisse de 4,1% de la valeur ajoutée agricole, l’activité économique nationale afficherait une croissance de 2,7%, au deuxième trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu de +2,3% une année plus tôt, indique le HCP.Dans le détail, l'institution prévoit des perspectives d’évolution de l’économie mondiale pour le deuxième trimestre 2024 avec une croissance modérée aux alentours de 2,5%. Les enquêtes de conjoncture, ainsi que les indices PMI, prévoient une activité plus rigoureuse dans les services par rapport au secteur manufacturier ; la production industrielle ayant stagné en dehors de la Chine au cours des derniers mois, avec des évolutions divergentes entre pays. La croissance économique continuerait d’être relativement forte dans la plupart des pays émergents et modérée dans les grandes économies. La confiance des consommateurs resterait dégradée par rapport à son niveau tendanciel dans de nombreuses économies avancées et en Chine, mais continuerait de mieux résister dans les économies émergentes. La croissance économique devrait s’établir à +2,4%, en rythme annuel, aux Etats-Unis, au deuxième trimestre 2024, portée par l’expansion des dépenses publiques, alors qu’en zone euro, la croissance s’accélérerait légèrement pour atteindre +0,6%, tirée par l’amélioration de l’activité en Allemagne et en France.
Les perspectives de croissance du commerce mondial resteraient mieux orientées, profitant du retournement à la hausse de la production de semi-conducteurs et de produits électroniques en Asie et du renforcement des ventes de véhicules automobiles. La demande étrangère adressée au Maroc s’améliorerait, ainsi, progressivement et les échanges extérieurs pèseraient moins lourdement sur la croissance économique nationale qu’au premier trimestre 2024, avec une contribution réduite à -3,1 points au lieu de -3,9 points le trimestre antérieur. Les exportations afficheraient une progression de 9,1%, profitant du regain de la demande étrangère, principalement européenne. Parallèlement, les importations conserveraient une vive allure, affichant une progression de 14,3%, sur fond d’alourdissement de la facture alimentaire et de la poursuite de la reprise de la demande d’équipement.
La demande intérieure resterait le socle de la croissance économique nationale au deuxième trimestre 2024. Les gains de pouvoir d’achat, permis par le reflux de l’inflation, et le recours intensifié à l’épargne soutiendraient une augmentation de 2,6% de la consommation des ménages. Les dépenses d’investissement conserveraient leur dynamique grâce au renforcement des dépenses publiques et à la poursuite de l’effort d’équipement des entreprises, dans un contexte de reflux des prix à l’import des biens d’équipement industriel. A l’inverse, les investissements des ménages en logement resteraient en reflux, dans un contexte de persistance des coûts élevés de crédit comparativement à la période d’avant 2022.
Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait un accroissement de 3,7%, en glissement annuel. Les branches secondaires poursuivraient leur regain au rythme de 5,3%, grâce notamment à la poursuite du rétablissement des industries extractives et de la construction. La production manufacturière devrait demeurer bien orientée, profitant d’une demande extérieure plus vigoureuse pour les branches de la chimie et du matériel de transport. Le rythme de croissance de l’activité industrielle pourrait, néanmoins, s’infléchir comparativement au début de l’année, du fait de la faible dynamique du textile et de l’agroalimentaire. Quant aux services, leur rythme de croissance se maintiendrait aux environs de 3%, tiré principalement par les activités de l’hébergement et des services non marchands.