Une querelle intestine semble s'être installée à la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH) qui fédère les 10 Associations régionales de l'industrie hôtelière (ARIH) du pays. Principale cause, le refus des ARIH de Marrakech-Safi et de Souss-Massa de la suppression de la limite de deux mandats présidentiels consécutifs du statut de la Fédération. Une disposition qui devait permettre à Lahcen Zelmat, président sortant de la FNIH, de rempiler pour un troisième mandat. Pourtant, cette disposition avait été validée en bonne et due forme par l’ensemble des membres lors de la dernière réunion du Conseil d’administration.
«La FNIH planche sur la révision de ses statuts depuis six mois, en collaboration avec toutes les parties concernées, et ces concertations ont débouché sur un consensus global. Nous avons été surpris par ce retournement de situation», déclare Nidal Lahlou, président délégué de la FNIH. Il explique que la seule pomme de discorde a été le critère de représentativité des associations régionales dans le Conseil d’administration. Un désaccord qui, selon la FNIH, relève de la cuisine interne et qui aurait pu être résolu sans tapage et sans faire planer le spectre d’une scission préjudiciable pour tous. Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui motive réellement le rétropédalage des deux ARIH ?
Cette dissension a poussé vers une réflexion autour d’une représentativité plus équilibrée, laquelle a débouché sur deux propositions de critères : la capacité d’hébergement qui, selon la FNIH, permettrait d’attribuer à chaque région la quote-part qu’elle mérite, ou bien la cotisation qui aboutirait à une mainmise totale des ARIH de Marrakech et d’Agadir sur toutes les décisions de la FNIH. On l’aura compris, ce dernier critère a été rejeté par les autres associations.
Les représentants de Marrakech-Safi ayant émis des réserves sur le critère retenu, un délai de 10 jours leur a été accordé pour consulter les autres membres de leur association. Seulement voilà, aucun retour n’a été fait par l’association marrakchie et le Conseil a dû adopter le projet des statuts à l’unanimité, y compris la validation des représentants de l’ARIH d’Agadir. Le Conseil a alors décidé de convoquer une Assemblée générale extraordinaire (AGE), seul organe habilité à entériner, amender ou rejeter les statuts en projet.
Le 24 novembre, les ARIH de Marrakech-Safi et Souss-Massa se sont fendues d’un communiqué conjoint, dans lequel ils reprochent aux membres du Conseil d’avoir fait la sourde oreille quant à leurs objections concernant le nombre de mandats ainsi que celui des voix à attribuer à chaque association. Pointant la gestion globale de la fédération, les deux ARIH ont annoncé leur boycott de l’assemblée générale prévue lundi 27 novembre, tout en proposant la création d’un comité transitoire, faisant appel à un juriste en charge d’assurer une procédure conforme à la législation. Le 25 novembre, la réponse de la FNIH tombe. La sortie inattendue des ARIH de Marrakech et d’Agadir a en effet poussé la Féfération à réagir via communiqué interposé dans une première du genre, selon des opérateurs touristiques. Dans ce communiqué adressé aux professionnels de l'hôtellerie et l'opinion publique, la Fédération a décomposé les accusations de ses deux membres réfractaires en donnant sa version détaillée des faits.
Le 27 octobre, l’assemblée générale extraordinaire se tient en l’absence des deux ARIH. Le quorum ayant été atteint, les nouveaux statuts de la Fédération ont été adoptés à l’unanimité au bout de deux longues heures pleines d’espoirs. En effet, la réunion a été mise en stand-by espérant que l’une ou les deux associations reviennent sur leur décision. Espoirs déçus, mais non déchus puisque la FNIH préfère privilégier, en substance, la voie de la sagesse et la politique de la main tendue.
«La porte ne leur a jamais été fermée et ne le sera jamais. C’est leur maison. Qu’ils viennent défendre leurs opinions et convaincre les autres membres de la légitimité de leurs revendications. Mais il n’est pas acceptable d’avoir des exigences en dehors du respect du jeu démocratique», renchérit Nidal Lahlou.
Sur cette question de mandats, ce dernier affirme que la décision a été prise à la demande de l’ensemble des régions, celles de Marrakech-Safi et de Souss-Massa comprises. Une proposition que M. Zelmat a accepté d’étudier et d’approuver. «Après toutes les crises que le secteur a traversées, nous n’avons malheureusement pas eu le temps de préparer la relève. C’est pour cela que, pour des raisons de sagesse, nous avons opté pour une modification de la disposition qui limite la présidence à deux mandats afin de permettre au président sortant de se représenter», nous explique-t-il.
Convaincu que l’union fait la force, le principal protagoniste a appelé, de son côté, à ne pas céder à une surenchère irrationnelle et à raison garder.
«Nous avons intérêt à rester regroupés à un moment où le secteur a pu réaliser plusieurs acquis et qu’il est désormais placé parmi les priorités du gouvernement. Il n’est pas dans notre intérêt de ternir l’image du secteur, celle d’un secteur fort. Mais il n’y a pas de petites ou de grandes régions. Chacune a son rôle à jouer, ses spécificités et son poids», ajoute-t-il, exprimant son souhait de voir les deux parties mettre de côté leur «ego» afin de trouver un terrain d’entente. «Une politique de la terre brûlée ne peut que nuire au secteur. Les sages savent que plus on est unis, plus on est forts et plus on est audibles», insiste le professionnel.
«Nous pensions avoir résolu le problème puisque c’était le seul point de discorde. Puis il y a eu ce rétropédalage et pire, un étalage devant l’opinion publique de notre cuisine interne», regrette le professionnel. «Mais ce n’est qu’une AGE et il peut y en avoir d’autres. Dès demain, nous essayerons de prendre contact avec nos amis de Marrakech et d’Agadir pour les faire revenir à la maison», lance-t-il.
La FNIH espère pouvoir recoller les morceaux avant l’assemblée générale élective prévue d'ici le 31 décembre prochain, date butoir pour renouveler ses instances. Mais ce qui est sûr, c’est qu’une fédération amputée de deux de ses membres est un scénario inenvisageable. «C’est un scénario inimaginable à la fois de par la loi et de par notre volonté», déclare avec conviction Nidal Lahlou avant de lancer un appel aux deux ARIH d’écouter la voix de la raison et de retourner au bercail dans l’intérêt de tous. «Nous sommes prêts à travailler ensemble, prêts à trouver d’autres voies pour aller à la préparation de toutes les échéances qui viennent, notamment la CAN 2025 qui coïncide avec la première étape de la feuille de route pour le tourisme et le mondial 2030 qui coïncide avec la seconde étape. Ce n'est pas le moment d'être divisés. C’est un appel solennel à la raison et nous espérons arriver à nos fins très vite», nous déclare, optimiste, Nidal Lahlou.
«La FNIH planche sur la révision de ses statuts depuis six mois, en collaboration avec toutes les parties concernées, et ces concertations ont débouché sur un consensus global. Nous avons été surpris par ce retournement de situation», déclare Nidal Lahlou, président délégué de la FNIH. Il explique que la seule pomme de discorde a été le critère de représentativité des associations régionales dans le Conseil d’administration. Un désaccord qui, selon la FNIH, relève de la cuisine interne et qui aurait pu être résolu sans tapage et sans faire planer le spectre d’une scission préjudiciable pour tous. Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui motive réellement le rétropédalage des deux ARIH ?
Les nouveaux statuts adoptés, mais le dialogue est toujours ouvert
Flash-back : le 31 octobre dernier, dans la foulée d’une réunion du conseil d’administration de la FNIH, le projet de statuts de la fédération a été discuté et validé à l’unanimité, à l’exception d’un point sur la représentativité de ses membres au sein du Conseil, sachant que les statuts qui étaient alors en vigueur octroyaient à toutes les ARIH le même nombre de voix.Cette dissension a poussé vers une réflexion autour d’une représentativité plus équilibrée, laquelle a débouché sur deux propositions de critères : la capacité d’hébergement qui, selon la FNIH, permettrait d’attribuer à chaque région la quote-part qu’elle mérite, ou bien la cotisation qui aboutirait à une mainmise totale des ARIH de Marrakech et d’Agadir sur toutes les décisions de la FNIH. On l’aura compris, ce dernier critère a été rejeté par les autres associations.
Les représentants de Marrakech-Safi ayant émis des réserves sur le critère retenu, un délai de 10 jours leur a été accordé pour consulter les autres membres de leur association. Seulement voilà, aucun retour n’a été fait par l’association marrakchie et le Conseil a dû adopter le projet des statuts à l’unanimité, y compris la validation des représentants de l’ARIH d’Agadir. Le Conseil a alors décidé de convoquer une Assemblée générale extraordinaire (AGE), seul organe habilité à entériner, amender ou rejeter les statuts en projet.
Le 24 novembre, les ARIH de Marrakech-Safi et Souss-Massa se sont fendues d’un communiqué conjoint, dans lequel ils reprochent aux membres du Conseil d’avoir fait la sourde oreille quant à leurs objections concernant le nombre de mandats ainsi que celui des voix à attribuer à chaque association. Pointant la gestion globale de la fédération, les deux ARIH ont annoncé leur boycott de l’assemblée générale prévue lundi 27 novembre, tout en proposant la création d’un comité transitoire, faisant appel à un juriste en charge d’assurer une procédure conforme à la législation. Le 25 novembre, la réponse de la FNIH tombe. La sortie inattendue des ARIH de Marrakech et d’Agadir a en effet poussé la Féfération à réagir via communiqué interposé dans une première du genre, selon des opérateurs touristiques. Dans ce communiqué adressé aux professionnels de l'hôtellerie et l'opinion publique, la Fédération a décomposé les accusations de ses deux membres réfractaires en donnant sa version détaillée des faits.
Le 27 octobre, l’assemblée générale extraordinaire se tient en l’absence des deux ARIH. Le quorum ayant été atteint, les nouveaux statuts de la Fédération ont été adoptés à l’unanimité au bout de deux longues heures pleines d’espoirs. En effet, la réunion a été mise en stand-by espérant que l’une ou les deux associations reviennent sur leur décision. Espoirs déçus, mais non déchus puisque la FNIH préfère privilégier, en substance, la voie de la sagesse et la politique de la main tendue.
FNIH : «Il faut raison garder»
«Même si les statuts ont été adoptés, nous allons poursuivre le dialogue qui n’a jamais été interrompu, contrairement à ce qui se dit», nous déclare Lahcen Zelmat, président de la FNIH en marge de l'AGE.«La porte ne leur a jamais été fermée et ne le sera jamais. C’est leur maison. Qu’ils viennent défendre leurs opinions et convaincre les autres membres de la légitimité de leurs revendications. Mais il n’est pas acceptable d’avoir des exigences en dehors du respect du jeu démocratique», renchérit Nidal Lahlou.
Sur cette question de mandats, ce dernier affirme que la décision a été prise à la demande de l’ensemble des régions, celles de Marrakech-Safi et de Souss-Massa comprises. Une proposition que M. Zelmat a accepté d’étudier et d’approuver. «Après toutes les crises que le secteur a traversées, nous n’avons malheureusement pas eu le temps de préparer la relève. C’est pour cela que, pour des raisons de sagesse, nous avons opté pour une modification de la disposition qui limite la présidence à deux mandats afin de permettre au président sortant de se représenter», nous explique-t-il.
Convaincu que l’union fait la force, le principal protagoniste a appelé, de son côté, à ne pas céder à une surenchère irrationnelle et à raison garder.
«Nous avons intérêt à rester regroupés à un moment où le secteur a pu réaliser plusieurs acquis et qu’il est désormais placé parmi les priorités du gouvernement. Il n’est pas dans notre intérêt de ternir l’image du secteur, celle d’un secteur fort. Mais il n’y a pas de petites ou de grandes régions. Chacune a son rôle à jouer, ses spécificités et son poids», ajoute-t-il, exprimant son souhait de voir les deux parties mettre de côté leur «ego» afin de trouver un terrain d’entente. «Une politique de la terre brûlée ne peut que nuire au secteur. Les sages savent que plus on est unis, plus on est forts et plus on est audibles», insiste le professionnel.
Une fédération amputée de deux membres, un scénario inenvisageable
Malgré l’absence de l’ARIH de Marrakech-Safi à l’AGE, deux propositions d’amendements qu’elle avait formulées auparavant ont été adoptées dans les nouveaux statuts, dont celle relative au plafonnement du nombre de sièges attribués aux régions au sein du Conseil d’administration. «Nous avions proposé un plafonnement qui limiterait à 5 le nombre de représentants par région et nous avons aussi fixé un seuil minimum qui est de 1 siège. Les représentants de Marrakech ont rejeté tout plafonnement et cela leur a été accordé», nous explique Nidal Lahlou.«Nous pensions avoir résolu le problème puisque c’était le seul point de discorde. Puis il y a eu ce rétropédalage et pire, un étalage devant l’opinion publique de notre cuisine interne», regrette le professionnel. «Mais ce n’est qu’une AGE et il peut y en avoir d’autres. Dès demain, nous essayerons de prendre contact avec nos amis de Marrakech et d’Agadir pour les faire revenir à la maison», lance-t-il.
La FNIH espère pouvoir recoller les morceaux avant l’assemblée générale élective prévue d'ici le 31 décembre prochain, date butoir pour renouveler ses instances. Mais ce qui est sûr, c’est qu’une fédération amputée de deux de ses membres est un scénario inenvisageable. «C’est un scénario inimaginable à la fois de par la loi et de par notre volonté», déclare avec conviction Nidal Lahlou avant de lancer un appel aux deux ARIH d’écouter la voix de la raison et de retourner au bercail dans l’intérêt de tous. «Nous sommes prêts à travailler ensemble, prêts à trouver d’autres voies pour aller à la préparation de toutes les échéances qui viennent, notamment la CAN 2025 qui coïncide avec la première étape de la feuille de route pour le tourisme et le mondial 2030 qui coïncide avec la seconde étape. Ce n'est pas le moment d'être divisés. C’est un appel solennel à la raison et nous espérons arriver à nos fins très vite», nous déclare, optimiste, Nidal Lahlou.