A l'occasion du 15e anniversaire de la banque au Maroc, son Président-directeur général, Gonzalo Gortázar, a réaffirmé son engagement à investir davantage dans le Royaume. Parmi les secteurs dans lesquels il voit les plus grandes opportunités pour l'avenir au Maroc, on trouve l'énergie et l'environnement, en particulier la collaboration dans les énergies renouvelables et les projets environnementaux ; l'infrastructure ; le transport ; les ressources en eau ; l'agriculture durable ; le tourisme durable, les services numériques et la Coupe du monde 2030, en tant que catalyseur pour de nombreux investissements futurs. L’idée est de doubler les investissements de la banque au Maroc, passant de 250 millions à 500 millions d’euros dans deux ans.
Au cours de sa visite au Maroc, M. Gortázar a rencontré la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Barake, des représentants d'entreprises et d'institutions financières présentes au Maroc, l'équipe du bureau de CaixaBank à Casablanca, ainsi que des représentants de la presse marocaine. L’occasion pour « Le Matin » de l’interpeller sur l’intérêt de la banque pour le Maroc et ses projets futurs.
- Le Matin : Quels sont les secteurs que vous visez pour investir au Maroc ? Et qu’en est-il des lignes de crédit accordées au pays et votre degré d’exposition au risque ?
- Gonzalo Gortázar : Les secteurs d'intérêt, qui ne vous surprendront pas, sont les infrastructures, en général. Par exemple, les transports, évidemment le train à grande vitesse, les liaisons routières, et l'eau. Nous finançons également le plan de dessalement actuellement mis en place par Actiona. L'énergie est aussi un grand besoin partout, y compris les énergies renouvelables, et nous avons de solides capacités dans ce domaine. Si nous nous projetons dans 5 ans, il existe une large gamme d’options. Vous avez aussi mentionné le secteur du tourisme, où nous avons la capacité d'aider les Espagnols à investir, car c'est un secteur en plein essor avec un avenir prometteur.
Le Maroc est dans une phase de développement très positive, et il existe d'importantes opportunités à venir. Notre appétit pour le pays est beaucoup plus grand que ce que nous avons pour l'instant. Évidemment, toute institution financière doit avoir un portefeuille très large et diversifié, c'est ainsi que nous opérons de manière saine. Nous avons encore beaucoup de marge pour croître en prenant davantage de risques au Maroc. Notre capitalisation boursière s'élève à 40 milliards d’euros. Nous sommes le numéro 8 de la zone euro. Nous sommes donc capables de prendre plus de risques. Mais en tant que banque, nous fonctionnons au cas par cas. Le fait que nous ayons de la marge ne signifie pas que nous ferons n’importe quelle transaction, mais notre appétit pour la croissance est très clair.
L’exposition au marché marocain et la taille des lignes de crédit sont très importantes. 500 millions d’euros représentent un chiffre élevé mais c’est une petite partie du marché. Nous avons également des lignes avec les banques marocaines qui atteignent des montants beaucoup plus importants. Nous travaillons en partenariat avec toutes les banques marocaines.
- Quel regard portez-vous sur l’économie marocaine ?
- Nous voyons un grand potentiel au Maroc et beaucoup de travail déjà accompli. J’ai rencontré des entrepreneurs, des représentants gouvernementaux, des clients, d’autres institutions bancaires, et je constate une grande convergence d’idées. Il y a une vision claire de l’avenir du pays, et les acteurs clés partagent cette vision et sont prêts à la réaliser.
Je vois des signaux très positifs en termes de croissance structurelle. La Coupe du monde 2030 a été un catalyseur et elle a agi comme un outil d'attraction pour les investissements étrangers et les initiatives. Mais malgré les fluctuations économiques à court terme, je vois une tendance structurelle à long terme très positive.
- En tant que grande banque, comment voyez-vous le développement en l’Afrique ?
- Nous sommes pleinement conscients de l'importance du continent africain et des problèmes qu'il rencontre. Il est également essentiel que d'autres pays, notamment l'Espagne, et évidemment le Maroc, qui se trouve dans une position clé, jouent un rôle majeur pour soutenir le développement du reste de l'Afrique. Nous avons une responsabilité. C'est un défi majeur et le Maroc agit comme un leader régional notamment avec l’Initiative Atlantique qui a été lancée pour continuer à soutenir le continent.
Il est clair qu'en Europe, avoir une Afrique prospère et riche ferait une grande différence pour de nombreuses raisons. Parfois, nous avons tendance à nous concentrer sur des problèmes à court terme, mais à moyen et long terme, il est difficile de trouver un sujet plus crucial que de réduire les inégalités et d'aider l'Afrique à se développer.
Nous sommes la seule institution espagnole présente en Afrique avec une présence au Maroc, en Egypte et en Afrique du Sud, ainsi que des initiatives avec des partenaires d’autres pays africains et nous pouvons aider comme nous le faisons ici.