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Lundi 20 Mai 2024
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Habillement : le Maroc conserve son rang de 8e fournisseur de l'UE malgré la baisse de ses exportations

2023 reste une année relativement difficile pour les exportateurs marocains d’habillement. Après une hausse annuelle de 24% en 2021 et de 19,6% en 2022, leurs livraisons vers l’Union européenne (UE), leur principal marché, ont chuté de 15,3% à fin septembre, par rapport à la même période de 2022, pour atteindre 1,93 milliard d’euros. C’est ce qui ressort des derniers chiffres publiés par Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement (Cedith). En dépit de cette évolution, le Maroc maintient son rang de huitième fournisseur d’habillement de l’UE.

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Globalement, les importations d’habillement de l’Union européenne sont en forte baisse à fin septembre à 63,51 milliards d’euros, soit un recul de 14,1% par rapport à leur niveau de l’année dernière à la même époque. «Cette situation n’est pas étonnante et reflète l’état dépressif du marché européen de l’habillement dans un environnement économique morose, marqué par une forte inflation qui plombe la consommation vestimentaire», explique Jean-François Limantour, président du Cedith.

>>Lire aussi : Habillement : Début d’année difficile pour les exportateurs marocains

Selon cet expert, tous les principaux fournisseurs à l’exception de la Tunisie enregistrent des baisses significatives de leurs exportations vers l’UE, notamment le Top 3 : la Chine (-20,2%), le Bangladesh (-17,7%) et la Turquie (-12,7%). Côté méditerranéen, contrairement au Maroc et la Turquie, la Tunisie affiche une croissance, à 7,1%. «Cette performance n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un positionnement sur le haut/moyen de gamme, seul créneau dans lequel les consommateurs européens continuent à acheter des vêtements avec une certaine vigueur», estime Limantour.

Ce segment se porte bien, car pour l’essentiel, il s’adresse à des consommateurs aisés, qui n’ont pas de telles contraintes budgétaires face à la montée des prix. Ainsi, la Tunisie produit et exporte vers l’Europe des vêtements dont la valeur ajoutée équivaut jusqu’à trois fois celle des producteurs asiatiques et est 30% supérieure à celles de Turquie et du Maroc, ce qui lui donne un avantage concurrentiel décisif en cette période inflationniste qui comprime le marché du bas de gamme et encore plus du milieu de gamme. «Au-delà de cet aspect conjoncturel, on observera que les importations européennes d’habillement de 2023 sont à peine supérieures à celles d’avant-Covid et que certains fournisseurs tels que la Chine, le Cambodge et le Maroc ne sont même pas encore revenus à leur niveau de 2019», précise Limantour.
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