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Hydrogène vert : Voici pourquoi le Maroc compte parmi les pionniers africains

Grâce à son potentiel en énergies renouvelables, son accès à l’eau et une stratégie nationale ambitieuse, le Maroc figure parmi les sept pays africains identifiés par la fondation allemande, H2Global Stiftung, comme précurseurs dans le développement de l’hydrogène vert. Avec des projets concrets, des investissements massifs et une offre structurée pour les investisseurs, le Royaume se positionne comme un futur hub de l’hydrogène propre sur le continent.

Aux côtés des autres pays du groupe, le Maroc se caractérise également par une demande locale potentielle solide, avec des industries telles que la production d’engrais, la fabrication d’acier et l’extraction minière
Aux côtés des autres pays du groupe, le Maroc se caractérise également par une demande locale potentielle solide, avec des industries telles que la production d’engrais, la fabrication d’acier et l’extraction minière
Le Maroc figure parmi un groupe de 7 pays en Afrique qui pourraient jouer le rôle de précurseur dans le secteur émergent de l’hydrogène vert. À l’instar des pays comme le Kenya, l’Égypte, la Namibie, l’Afrique du Sud et la Tunisie, le Royaume dispose d’un potentiel important en énergies renouvelables ainsi que d’un accès aux ressources en eau, soit à de l’eau douce soit à de l’eau de mer dessalée. L’analyse est de H2Global Stiftung, une fondation allemande à but non lucratif basée à Hambourg dont la mission est de promouvoir la protection de l’environnement et du climat en accélérant le développement de marchés pour l’hydrogène propre et d’autres carburants à faibles émissions.

Selon les experts de H2Global, le facteur clé qui distingue les 7 pays est la présence d’une stratégie nationale pour l’hydrogène et d’au moins un projet d’hydrogène renouvelable planifié ayant dépassé la phase conceptuelle pour atteindre celle de l’étude de faisabilité ou au-delà. Ce qui témoigne d’un engagement concret envers ce secteur, souligne la Fondation. Le Maroc a, en particulier, été pionnier dans sa planification du développement de sa filière d’hydrogène vert.



Sur Hautes Instructions Royales, l’Exécutif avait préparé et publié son offre en mars 2024. Il s’agit d’une offre concrète de motivation qui inclut toute la chaîne de valeur du secteur. Elle répond également aux besoins des investisseurs dans le but de faire du Royaume un acteur leader et compétitif dans ce secteur. Cette Feuille de route a prévu l'identification d'un parc immobilier total d'un million d'hectares, dont 300.000 hectares seront réservés au profit des investisseurs durant la première phase.

En mars dernier, le comité de pilotage chargé de l'«Offre Maroc» annonçait la sélection de cinq investisseurs nationaux et internationaux pour la réalisation de six projets dans les trois régions du sud du Royaume, en vue d’entamer des négociations. Ces projets, d’un investissement global de 319 milliards de dirhams, portent sur la production d’ammoniac, de carburant industriel et d’acier vert. Selon H2Global, aux côtés des autres pays du groupe, le Maroc se caractérise également par une demande locale potentielle solide, avec des industries telles que la production d’engrais, la fabrication d’acier et l’extraction minière qui créent des opportunités d’utilisation locale de l’hydrogène et partant de création de valeur.

Par ailleurs, souligne l’analyse, les 7 pays ont un accès à la mer, ce qui est vital pour les exportations potentielles d’hydrogène. Le Maroc, l’Égypte, l’Afrique du Sud et la Tunisie disposent déjà d’une infrastructure d’exportation pour les dérivés de l’hydrogène. L’Égypte possède des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) capables d’exporter de l’e-méthane, ainsi que des installations pour l’ammoniac et le méthanol.

Le Maroc et la Tunisie disposent, quant à eux, de terminaux pour l’ammoniac, et l’Afrique du Sud de terminaux pour l’ammoniac et le méthanol. En revanche, précise l’analyse, le Kenya, la Mauritanie et la Namibie ne disposent actuellement pas de terminaux pour les dérivés de l’hydrogène. Ce qui pourrait limiter leurs opportunités d’exportation à court terme. Pour capitaliser sur leur fort potentiel et leur ambition de développer une économie de l’hydrogène, les 7 pays précurseurs doivent relever les défis existants et prendre des mesures stratégiques pour renforcer leur position de leaders dans la transition vers l’hydrogène renouvelable en Afrique, recommandent les experts de H2Global.

En s’appuyant sur leurs forces communes, ces pays peuvent créer les conditions nécessaires au développement réussi d’un marché de l’hydrogène. «Un premier pas essentiel consiste à renforcer les cadres juridiques, réglementaires et institutionnels, afin de fournir des directives claires et cohérentes pour le développement des projets, tout en facilitant la coordination entre les parties prenantes clés», suggère la Fondation germanique.

Autre recommandation : bien que les stratégies nationales sur l’hydrogène constituent un point de départ important, elles doivent être suivies par des actions politiques concrètes pour garantir que les objectifs se traduisent en résultats tangibles. Ainsi, suggère H2 Global, la mise en place de guichets uniques pour simplifier les procédures d’approbation et administratives est l’une de ces actions, qui permettra d’améliorer l’efficacité des démarches de réalisation des projets et d’attirer davantage d’investissements. De même, poursuit la Fondation, soutenir la demande locale en hydrogène est tout aussi prioritaires pour les 7 pays, notamment dans des secteurs comme les engrais et l’exploitation minière, considérés comme des opportunités facilement accessibles.
Cette approche permettra, selon la réflexion de H2Global, de créer une demande immédiate, de générer de la valeur économique locale et de faire progresser l’industrialisation verte.
Sur un autre registre, la Fondation souligne que les principaux risques doivent aussi être atténués afin de réduire le coût souvent très élevé du capital. Ce qui aura la vertu d’encourager la confiance des investisseurs et améliorer la viabilité des projets. Le risque lié à la demande (offtake) peut être traité au moyen de mécanismes tels que des quotas, des obligations, des contrats pour différence, ou par l’adoption du mécanisme de double enchère.

Débloquer les investissements dans les infrastructures sera aussi essentiel afin de soutenir la production d’hydrogène, la demande domestique et les capacités d’exportation. Les partenariats public-privé (PPP) peuvent jouer un rôle important dans le financement et le développement d’infrastructures clés, comme les pipelines, les réseaux de transport d’électricité, les usines de dessalement et les terminaux d’exportation.

Parallèlement, l’accélération des procédures de permis sera déterminante pour raccourcir les délais de mise en œuvre des projets. H2 Global juge tout aussi prioritaire d’investir dans la formation et le renforcement des capacités pour développer une main-d'œuvre locale capable de mettre en œuvre et de maintenir les projets liés à l’hydrogène. La création de programmes de formation contribuera non seulement à la réalisation des projets, mais aussi à la création d’opportunités économiques pour les communautés locales.
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