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La dette financière des ménages et leur taux de défaut atteignent des records

En 2023, l'endettement des ménages marocains a atteint un montant record de 411,6 milliards de dirhams, représentant 28% du PIB, un niveau supérieur à celui des pays en développement. Bien que la croissance de la dette ait ralenti, les ménages ont cumulé un encours de créances en souffrance de 41,8 milliards de dirhams en hausse de 6,5% portant leur taux de défaut à 10,2%, soit le niveau le plus élevé observé historiquement au Maroc, selon le Rapport 2023 sur la stabilité financière.

Par type de crédit, les prêts à la consommation présentent le taux de défaut le plus élevé (13%), devant les crédits à l'habitat (8,5%).
Par type de crédit, les prêts à la consommation présentent le taux de défaut le plus élevé (13%), devant les crédits à l'habitat (8,5%).
La situation financière des ménages est plus que jamais sous pression. En 2023, leur endettement auprès des banques et des sociétés de financement a progressé de 3,2% sur un an, pour atteindre 411,6 milliards de dirhams, un record. Bien que cette croissance soit plus modérée par rapport à la moyenne annuelle de plus de 5% entre 2011 et 2021, la dette des ménages représentait environ 28% du PIB, un niveau supérieur à celui des pays en développement et de certains émergents.

De plus, la dégradation du taux de défaut des ménages a également atteint l’année dernière un niveau record. C’est ce qui ressort du Rapport 2023 sur la stabilité financière publié par Bank Al-Maghrib, l’ACAPS (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale) et l’AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux).



Dans le détail, les banques détiennent 82% de cette dette, dont près des deux tiers sont des crédits à l’habitat. La dette des ménages résidant au Maroc a maintenu son rythme de croissance autour de 3,1% à 391 milliards de dirhams, soit 27% du PIB. Celle des ménages marocains résidant à l’étranger a progressé de 2,9% après une stagnation l’année précédente.

Globalement, l’évolution de 3,2% de l’encours de la dette des ménages recouvre un redressement des crédits à la consommation et une forte décélération des prêts à l’habitat. «L’atonie des prêts au logement contractés par les ménages s’est accentuée en 2023, avec une hausse limitée à 1,5%, soit la progression la plus faible en vingt ans, reflétant la morosité du secteur et l’attentisme des consommateurs», souligne le rapport.

Source: BAM

L’encours global des crédits à l’habitat s’est ainsi élevé à 261,1 milliards de dirhams, soit un surplus de 3,4 milliards d’une année à l’autre. Sur ce total, le financement participatif dans le cadre du produit «Mourabaha immobilière» a totalisé 21,7 milliards de dirhams, contre 19 milliards au titre de l’année 2022.

Les prêts à taux fixe dominent toujours le marché, représentant 92% des crédits habitat. En termes de durée, la proportion de crédits accordés pour plus de 20 ans a augmenté de 2 points pour atteindre 67%, tandis que ceux d'une maturité entre 10 et 20 ans ont diminué à 28%. «Si le choix de la fixité du taux peut être synonyme de stabilité des échéances pour les emprunteurs désireux de se prémunir contre des hausses éventuelles, il n’en reste pas moins porteur de risques pour les banques», est-il précisé.

Pour ce qui est du crédit à la consommation, sa croissance s’est accélérée de 6,4%, après 3,7% enregistrés une année auparavant, pour s’établir à 150,4 milliards de dirhams. Cette dynamique a été portée par une hausse de 8,4% des financements accordés par les sociétés de crédit à la consommation et une augmentation de 4,6% de ceux octroyés par les banques.

L’analyse par objet de crédit révèle que 67% de ces prêts sont personnels, 17% sont destinés à l’achat de véhicules, et 12% à l’acquisition d’équipements domestiques. Les 4% restants concernent les cartes de crédit.

Par ailleurs, l’augmentation de l'endettement des ménages s'est accompagnée d'une hausse des défauts de paiement. Les ménages ont cumulé un encours de créances en souffrance de 41,8 milliards de dirhams en hausse de 6,5% en 2023, contre +1% une année auparavant. Ce qui a porté leur taux de défaut à 10,2% contre 9,8% enregistré en 2022, «soit le niveau le plus élevé observé historiquement, comparable à celui de 2021», est-il précisé. Par type de crédit, les prêts à la consommation présentent le taux de défaut le plus élevé, avoisinant 13%, tandis que les crédits à l'habitat montrent un taux de sinistralité plus faible, à 8,5%.

«Les créances en souffrance des résidents constituent 95% du total de ces créances, soit 40,1 milliards de dirhams, en hausse de 6,6%. Il en résulte un taux de défaut des résidents de l’ordre de 10,3%. Les Marocains résidant à l’étranger ont, pour leur part, maintenu un montant de créances en souffrance relativement stable d’environ 1,6 milliard de dirhams», détaille le Rapport.
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