Vingt-deux ans après le Discours fondateur prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Oujda, le 18 mars 2003, la région de l’Oriental offre aujourd’hui le visage d’une métamorphose accomplie. C’est dans ce territoire, devenu laboratoire vivant de la régionalisation avancée, que la Fondation Startup Grow a choisi d’ancrer, pour la septième année consécutive, son rendez-vous phare de la communauté des «leaders du futur». Les 19 et 20 décembre 2025, le Centre d’études et de recherche humaine et sociale d’Oujda a ainsi accueilli de nombreux participants venus mesurer le chemin parcouru et, surtout, projeter les ambitions d’une région qui refuse de se contenter de ses acquis.
Cette montée en puissance ne relève pas du hasard. Elle procède d’une vision stratégique qui a su articuler infrastructures de base, zones industrielles et connectivité territoriale. Le ministre a d’ailleurs souligné que ces équipements ne constituent pas de simples points de passage, mais bien «des ponts qui relient notre communauté de Marocains, résidents et à l’étranger, une force vive qui participe activement au rayonnement de la région et à l’investissement dans son développement».
La dynamique s’est accélérée ces dernières années. Depuis 2021, cinq nouvelles zones industrielles ont été développées pour un montant de 260 millions de dirhams, mettant à disposition des investisseurs un potentiel de plus de 405 hectares. Une série de conventions mobilisant 27 milliards de dirhams vise désormais la création de 14.000 emplois, avec l’implantation notamment du premier équipementier du secteur automobile dans la région, aux côtés de projets dans la chimie, l’emballage et le recyclage plastique.
Anouar Alaoui Ismaili, directeur général de Maroc PME, a abondé dans le même sens, traduisant l’impact attendu en termes accessibles à la jeune génération présente dans la salle : «Un port, c’est tout un écosystème qui s’installe autour. Cet écosystème attire des investissements, et ces investissements créent des milliers d’emplois. Des milliers d’emplois, ce sont des milliers d’opportunités pour vous. Des opportunités d’émancipation, d’intégration dans le tissu économique et de contribution au développement de votre région».
Cette perspective portuaire parachève un dispositif territorial qui compte désormais tous les attributs d’un pôle économique intégré : infrastructures autoroutières, aéroports à dimension internationale, équipements hospitaliers et éducatifs, sans oublier un capital historique et touristique singulier.
Hanane Aït Aissa, présidente de la Fondation Startup Grow, a détaillé le dispositif d’accompagnement mis en place : «Des chèques ont été remis aux trois lauréats de ce hackathon, alors qu’une convention de partenariat a été signée avec l’incubateur de la Cité des métiers et des compétences de Nador afin d’assurer un suivi aux lauréats, mais aussi aux autres jeunes n’ayant pas remporté de Prix».
Ce programme d’accompagnement, d’une durée de douze mois, prévoit un encadrement pour l’élaboration du business plan, l’accès au FabLab pour le prototypage des produits, ainsi qu’un appui à la levée de fonds. L’objectif affiché est clair : permettre à ces jeunes de créer des projets générateurs d’emplois et de contribuer au développement de leur région.
Parallèlement au hackathon, l’Espace Job Day a organisé des rencontres entre jeunes demandeurs d’emploi et responsables des ressources humaines de grandes entreprises venues de Casablanca, Oujda, Berkane, Nador et d’autres villes du Royaume. Séances d’orientation individuelles, ateliers de simulation d’entretiens et conseils professionnels ont rythmé cette journée dédiée à l’insertion.
Le directeur général de Maroc PME a insisté sur cette évolution : «Il y a dix ou quinze ans, les jeunes devaient se déplacer pour poursuivre leurs études. Aujourd’hui, universités, facultés, écoles privées et écoles de commerce sont présentes en force dans la région». Cette densification du tissu académique répond à une logique implacable : les milliers d’emplois attendus dans le sillage de Nador West Med et des nouvelles zones industrielles seront d’abord pourvus à partir du capital humain régional.
Hanane Aït Aissa a d’ailleurs tenu à adresser un message aux jeunes présents : «Le plus important, en réalité, c’est ce que nous faisons tous les jours. On peut ne pas exceller sur certains sujets, mais en étant engagé, en évoluant dans un environnement avec des personnes inspirantes, des personnes qui ont réussi, on peut aller de l’avant».
«Le Maroc a fait le choix du digital», a-t-il rappelé, avant d’expliquer que cette orientation nécessite la mise en place d’une «bulle de confiance» : «Un citoyen, un utilisateur, ne peut avancer dans le digital que s’il a confiance dans le fait que ses données ne seront pas utilisées à mauvais escient, mais uniquement pour répondre à ses besoins, et qu’elles seront respectées».
Au-delà de la dimension citoyenne, c’est l’attractivité économique qui est en jeu. Le président de la CNDP a souligné l’impératif de continuité juridique pour les investisseurs étrangers soumis à des obligations strictes dans leurs pays d’origine. La conformité aux standards internationaux de protection des données devient ainsi un argument de poids dans la compétition territoriale pour attirer les délocalisations et externalisations d’activités.
«Pour vivre digital, il faut respirer protection des données», a-t-il conclu, résumant en une formule la philosophie que la Commission entend diffuser auprès de l’écosystème entrepreneurial.
Maroc PME entend accompagner ces structures vers l’export. Anouar Alaoui Ismaili a tenu à démystifier cette perspective : «L’export n’est pas réservé uniquement aux grandes entreprises. Aujourd’hui, il peut être démocratisé grâce au réseau des coopératives». L’Agence mobilise notamment le programme «Power Export», porté par le secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur, pour faciliter l’accès des produits du terroir aux marchés internationaux.
Cette ouverture africaine, matérialisée par la participation d’intervenants venus du Gabon, du Libéria, de Guinée, de France et d’Angleterre, traduit l’ambition de positionner l’Oriental comme carrefour de la coopération Sud-Sud. Le Forum a ainsi réuni institutions gouvernementales, corps diplomatique, grandes entreprises et experts autour d’une vision partagée du développement territorial.
Le mot de la fin revient peut-être à Anouar Alaoui Ismaili, qui a su formuler l’équation fondamentale de cette septième édition : «Les politiques publiques sont là pour impulser, pour mettre en place des incitations, pour accompagner. Mais le développement réel repose sur les femmes et les hommes de cette région, et surtout sur vous, qui êtes la fierté et la relève». L’Oriental s’affirme désormais comme territoire d’avenir. À charge pour sa jeunesse de transformer cette promesse en réalité.
Une Initiative Royale aux retombées structurantes
Les chiffres avancés lors de cette édition donnent la mesure de la transformation opérée. Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, intervenant à cette occasion par visioconférence, a rappelé l’ampleur des investissements consentis depuis l’acte fondateur de 2003 : «Ce sont plus de 54 milliards de dirhams d’investissements engagés. Les résultats sont là, concrets et impressionnants : plus de 450 unités industrielles réparties sur l’ensemble de la région, un important réseau routier garantissant une connectivité logistique exemplaire pour nos opérateurs, ainsi qu’une ouverture aérienne assurée par trois aéroports».Cette montée en puissance ne relève pas du hasard. Elle procède d’une vision stratégique qui a su articuler infrastructures de base, zones industrielles et connectivité territoriale. Le ministre a d’ailleurs souligné que ces équipements ne constituent pas de simples points de passage, mais bien «des ponts qui relient notre communauté de Marocains, résidents et à l’étranger, une force vive qui participe activement au rayonnement de la région et à l’investissement dans son développement».
La dynamique s’est accélérée ces dernières années. Depuis 2021, cinq nouvelles zones industrielles ont été développées pour un montant de 260 millions de dirhams, mettant à disposition des investisseurs un potentiel de plus de 405 hectares. Une série de conventions mobilisant 27 milliards de dirhams vise désormais la création de 14.000 emplois, avec l’implantation notamment du premier équipementier du secteur automobile dans la région, aux côtés de projets dans la chimie, l’emballage et le recyclage plastique.
Nador West Med, le tournant géostratégique
Mais c’est vers l’horizon maritime que tous les regards convergent désormais. Le port Nador West Med cristallise les espoirs d’un basculement géostratégique majeur. Ryad Mezzour n’a pas mâché ses mots : «Avec plus de 200 kilomètres de littoral, ce projet va transformer l’Oriental en un pôle méditerranéen incontournable, connectant des industries aux grands flux et attirant des investissements structurants, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la logistique».Anouar Alaoui Ismaili, directeur général de Maroc PME, a abondé dans le même sens, traduisant l’impact attendu en termes accessibles à la jeune génération présente dans la salle : «Un port, c’est tout un écosystème qui s’installe autour. Cet écosystème attire des investissements, et ces investissements créent des milliers d’emplois. Des milliers d’emplois, ce sont des milliers d’opportunités pour vous. Des opportunités d’émancipation, d’intégration dans le tissu économique et de contribution au développement de votre région».
Cette perspective portuaire parachève un dispositif territorial qui compte désormais tous les attributs d’un pôle économique intégré : infrastructures autoroutières, aéroports à dimension internationale, équipements hospitaliers et éducatifs, sans oublier un capital historique et touristique singulier.
La génération Z au cœur du dispositif
Au-delà du bilan infrastructurel, «Meet the Lead 2025» a placé la jeunesse au centre de ses travaux. Le hackathon «Sawt Achabab» (Voix des jeunes) a constitué le temps fort de cette mobilisation générationnelle. Pendant deux jours, de jeunes participants ont planché sur des problématiques liées à la santé et à l’éducation, encadrés par des experts et mentors.Hanane Aït Aissa, présidente de la Fondation Startup Grow, a détaillé le dispositif d’accompagnement mis en place : «Des chèques ont été remis aux trois lauréats de ce hackathon, alors qu’une convention de partenariat a été signée avec l’incubateur de la Cité des métiers et des compétences de Nador afin d’assurer un suivi aux lauréats, mais aussi aux autres jeunes n’ayant pas remporté de Prix».
Ce programme d’accompagnement, d’une durée de douze mois, prévoit un encadrement pour l’élaboration du business plan, l’accès au FabLab pour le prototypage des produits, ainsi qu’un appui à la levée de fonds. L’objectif affiché est clair : permettre à ces jeunes de créer des projets générateurs d’emplois et de contribuer au développement de leur région.
Parallèlement au hackathon, l’Espace Job Day a organisé des rencontres entre jeunes demandeurs d’emploi et responsables des ressources humaines de grandes entreprises venues de Casablanca, Oujda, Berkane, Nador et d’autres villes du Royaume. Séances d’orientation individuelles, ateliers de simulation d’entretiens et conseils professionnels ont rythmé cette journée dédiée à l’insertion.
Le défi des compétences, nerf de la guerre
Lors de cet événement, Anouar Alaoui Ismaili a posé un diagnostic lucide sur l’enjeu central des années à venir : «Le défi numéro un aujourd’hui est un défi de ressources humaines et de compétences». Un défi que la région a anticipé, comme en témoigne la multiplication des établissements d’enseignement supérieur sur son territoire.Le directeur général de Maroc PME a insisté sur cette évolution : «Il y a dix ou quinze ans, les jeunes devaient se déplacer pour poursuivre leurs études. Aujourd’hui, universités, facultés, écoles privées et écoles de commerce sont présentes en force dans la région». Cette densification du tissu académique répond à une logique implacable : les milliers d’emplois attendus dans le sillage de Nador West Med et des nouvelles zones industrielles seront d’abord pourvus à partir du capital humain régional.
Hanane Aït Aissa a d’ailleurs tenu à adresser un message aux jeunes présents : «Le plus important, en réalité, c’est ce que nous faisons tous les jours. On peut ne pas exceller sur certains sujets, mais en étant engagé, en évoluant dans un environnement avec des personnes inspirantes, des personnes qui ont réussi, on peut aller de l’avant».
La protection des données, nouveau levier de compétitivité
L’édition 2025 a, également, mis en lumière une dimension souvent négligée du développement territorial : la souveraineté numérique. Omar Seghrouchni, président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), a explicité les enjeux pour les entrepreneurs et investisseurs.«Le Maroc a fait le choix du digital», a-t-il rappelé, avant d’expliquer que cette orientation nécessite la mise en place d’une «bulle de confiance» : «Un citoyen, un utilisateur, ne peut avancer dans le digital que s’il a confiance dans le fait que ses données ne seront pas utilisées à mauvais escient, mais uniquement pour répondre à ses besoins, et qu’elles seront respectées».
Au-delà de la dimension citoyenne, c’est l’attractivité économique qui est en jeu. Le président de la CNDP a souligné l’impératif de continuité juridique pour les investisseurs étrangers soumis à des obligations strictes dans leurs pays d’origine. La conformité aux standards internationaux de protection des données devient ainsi un argument de poids dans la compétition territoriale pour attirer les délocalisations et externalisations d’activités.
«Pour vivre digital, il faut respirer protection des données», a-t-il conclu, résumant en une formule la philosophie que la Commission entend diffuser auprès de l’écosystème entrepreneurial.
L’économie sociale et solidaire en vitrine
«Meet the Lead 2025» a également offert une tribune aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Des coopératives de l’Oriental et du Grand Casablanca ont exposé leurs produits, créant selon les organisateurs «une véritable passerelle de coopération dans le cadre de l’ESS».Maroc PME entend accompagner ces structures vers l’export. Anouar Alaoui Ismaili a tenu à démystifier cette perspective : «L’export n’est pas réservé uniquement aux grandes entreprises. Aujourd’hui, il peut être démocratisé grâce au réseau des coopératives». L’Agence mobilise notamment le programme «Power Export», porté par le secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur, pour faciliter l’accès des produits du terroir aux marchés internationaux.
Une dimension africaine affirmée
Pour la première fois, les Africa Impact Awards ont été décernés à Oujda, consacrant des initiatives à fort impact social et technologique sur le continent. Le projet «Awochi» du Libéria a été récompensé dans la catégorie «Éducation, Jeunesse et Inclusion sociale», tandis que la CNDP a reçu le Trophée de la Souveraineté numérique. La Fondation Abdelkader Bensalah et le Digital Orange Center ont également été distingués.Cette ouverture africaine, matérialisée par la participation d’intervenants venus du Gabon, du Libéria, de Guinée, de France et d’Angleterre, traduit l’ambition de positionner l’Oriental comme carrefour de la coopération Sud-Sud. Le Forum a ainsi réuni institutions gouvernementales, corps diplomatique, grandes entreprises et experts autour d’une vision partagée du développement territorial.
Un Maroc à une seule vitesse
En clôture de son intervention exprimée à distance, Ryad Mezzour a replacé la dynamique de l’Oriental dans la perspective nationale tracée par le Souverain : «Toutes ces réalisations répondent à l’Injonction de Sa Majesté le Roi de bâtir un Maroc à une seule vitesse. La régionalisation avancée permet d’offrir à chaque province les moyens de son ambition. Elle a permis de transformer les spécificités locales en avantages comparatifs».Le mot de la fin revient peut-être à Anouar Alaoui Ismaili, qui a su formuler l’équation fondamentale de cette septième édition : «Les politiques publiques sont là pour impulser, pour mettre en place des incitations, pour accompagner. Mais le développement réel repose sur les femmes et les hommes de cette région, et surtout sur vous, qui êtes la fierté et la relève». L’Oriental s’affirme désormais comme territoire d’avenir. À charge pour sa jeunesse de transformer cette promesse en réalité.
