L’accès à une assurance maladie réduit significativement l’épargne des ménages marocains, particulièrement parmi les groupes vulnérables, tels que les familles à faible revenu, les ménages ruraux et ceux dirigés par des femmes.
C’est ce qu’indique un document de travail publié par Bank Al-Maghrib. Cette étude, menée par Sara Loukili et Patti Fisher, examine la relation entre la couverture d’assurance maladie et le comportement d’épargne des ménages au Maroc, en s’appuyant sur des données représentatives au niveau national issues de l’enquête sur la consommation et les dépenses des ménages.
annuellement. Ces paiements directs représentaient 38% des dépenses de santé totales, bien au-dessus du seuil de 25% recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À titre de comparaison, cette proportion dépasse la moyenne régionale MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord – 26%), celle des pays à revenu intermédiaire supérieur (31,7%) et la moyenne mondiale (17,2%).
C’est ce qu’indique un document de travail publié par Bank Al-Maghrib. Cette étude, menée par Sara Loukili et Patti Fisher, examine la relation entre la couverture d’assurance maladie et le comportement d’épargne des ménages au Maroc, en s’appuyant sur des données représentatives au niveau national issues de l’enquête sur la consommation et les dépenses des ménages.
Une baisse marquée de l’épargne de précaution
L’analyse révèle que les ménages disposant d’une assurance maladie affichent un taux d’épargne inférieur de 24,5 points de pourcentage en moyenne par rapport aux ménages non assurés. Cette différence substantielle soutient l’hypothèse selon laquelle l’assurance maladie pourrait influencer l’épargne de précaution, réduisant le besoin des ménages de maintenir des réserves liquides pour faire face aux chocs financiers, notamment ceux liés à la santé. Ce constat présente un intérêt dans le cadre des réflexions sur la protection sociale et l’inclusion financière. L’effet varie considérablement selon le niveau de revenu. Les ménages du quintile le plus pauvre sont les plus affectés, avec une probabilité d’épargner inférieure de 28 points de pourcentage. Cette proportion diminue progressivement : 9,9 points pour le deuxième quintile, 14,7 points pour le troisième, 14,4 points pour le quatrième, et seulement 5,9 points pour le quintile le plus riche.Les groupes vulnérables particulièrement concernés
L’étude identifie trois catégories de ménages où l’impact de l’assurance sur l’épargne est le plus prononcé. D’abord, les ménages dirigés par des femmes présentent une baisse de 21,2 points de pourcentage de leur taux d’épargne. Cette réduction modérée pourrait refléter une volatilité de revenus persistante et un accès limité aux outils financiers. Ensuite, pour les ménages ruraux, la baisse de l’épargne est plus marquée, atteignant 22,2 points de pourcentage. Cela confirme que l’assurance offre une protection financière dans les zones où l’accès aux soins de santé est limité et les coûts sont élevés. Enfin, les ménages en situation de contrainte de liquidité, avec un accès limité au crédit formel, notamment les travailleurs indépendants, affichent la plus forte baisse : 45,7 points de pourcentage.Un système de santé en pleine transformation, mais...
Selon l’étude, le Maroc a profondément restructuré son système d’assurance maladie au cours de la dernière décennie, visant une couverture santé universelle. Selon les données les plus récentes des Comptes nationaux de la santé, le système couvre environ 85% de la population en décembre 2022, contre moins de 25% en 2006. Malgré cette expansion significative de la couverture, les dépenses de santé à la charge des ménages demeurent considérablement élevées, représentant toujours une part substantielle des dépenses de santé totales. En 2022, les ménages marocains ont dépensé environ 31 milliards de dirhams (soit près de 3,2 milliards de dollars) de leur poche en 2022, soit approximativement 848 DH par habitantannuellement. Ces paiements directs représentaient 38% des dépenses de santé totales, bien au-dessus du seuil de 25% recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À titre de comparaison, cette proportion dépasse la moyenne régionale MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord – 26%), celle des pays à revenu intermédiaire supérieur (31,7%) et la moyenne mondiale (17,2%).
