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Grande étude chez l’ANGSPE pour mettre de l’ordre parmi les acteurs publics de la logistique

L’État veut instaurer plus de synergies entre ses mammouths logistiques. Ils sont très nombreux, mais peu efficients. Entreprises publiques, structures institutionnelles de régulation, ministères, collectivités… Bref, le secteur de la logistique est opéré par l’État à travers mille et une entités et structures. Et pourtant, le Maroc est très mal classé à l’échelle internationale. Ses coûts logistiques représentent 20 % du PIB, contre 13 % dans la moyenne mondiale. Des disparités criantes en termes de couverture du territoire national sont également constatées. Une grande étude sera ainsi menée par l’ANGSPE afin de renforcer les synergies entre les différents opérateurs et institutionnels publics. Le privé sera grandement impliqué dans cette nouvelle vision qui ambitionne d’enclencher un véritable décollage logistique du Royaume.

Abdellatif Zaghnoun, DG de l’Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l’Etat.
Abdellatif Zaghnoun, DG de l’Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l’Etat.
L’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE) s’apprête à commanditer une grande étude sur les opérateurs publics de la logistique au Maroc. À travers cette consultation, l’Agence entend explorer les pistes de renforcement des synergies entre les différentes entreprises et établissements publics (EEP) de ce secteur. L’étude, à laquelle l’ANGSPE réserve un budget de 9 millions de dirhams, s’inscrit dans le cadre de l’établissement d’une vision holistique destinée à renforcer la coordination, la complémentarité et les synergies entre les EEP du périmètre de l’Agence, l’amélioration de leur gouvernance et de leur efficience économique et sociale, et leur coopération avec les autres parties prenantes du secteur, qu’elles soient publiques ou privées.



La consultation cartographiera les EEP et parties prenantes d’intervention et leurs rôles respectifs, en définissant leur périmètre, et inclura un diagnostic des stratégies, activités et synergies existantes aux niveaux national et international. De même, il sera question d’évaluer la rentabilité des activités logistiques des EEP du périmètre de l’étude par maillon de la chaîne de valeur, afin d’identifier les segments à fort potentiel d’optimisation, de mutualisation ou de restructuration. Il s’agira également d’analyser les freins et leviers à la création de synergies (juridiques, institutionnels, économiques, etc.) et de proposer des scénarios de synergies concrètes, réalistes et opérationnelles, incluant des actions à court terme (quick wins) et à moyen terme. Le processus aboutira à la définition d’une feuille de route structurée pour la mise en œuvre des synergies identifiées, ainsi que des plans d’action et des recommandations pour son opérationnalisation.

Le périmètre de l’étude devra inclure les différentes parties prenantes intervenant dans le secteur de la logistique, à savoir les EEP du périmètre de l’ANGSPE, les acteurs institutionnels (ministères, collectivités et agences) et les acteurs privés (entreprises privées et confédérations). La consultation s’étendra à l’ensemble des EEP du périmètre de l’ANGSPE opérant directement dans le secteur de la logistique, y compris leurs filiales. Il s’agit de la Société nationale du transport et de la logistique (SNTL), l’Agence nationale des ports (ANP), l’Agence spéciale Tanger Med (TMSA), l’Autorité du port Tanger Med (TMPA), Marsa Maroc, Nador West Med, l’Office national des aéroports (ONDA), la RAM, l’ONCF, Barid Al-Maghrib, le groupe Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et Al Omrane.

Une démarche participative devra être menée avec les ministères de tutelle de ces EEP, notamment les ministères du Transport et de la Logistique, de l’Équipement et de l’Eau, de l’Industrie et du Commerce, et d’autres acteurs institutionnels dont l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), en plus des collectivités territoriales. L’ANGSPE entend ainsi assurer une cohérence stratégique avec les politiques publiques en matière de logistique et favoriser une coordination optimale entre les différents acteurs du secteur. Le privé devra également être impliqué dans cette étude afin d’identifier ses attentes et ses contraintes pour le développement du secteur de la logistique, ainsi que les potentielles synergies public/privé. En complément de la consultation de la CGEM, les entreprises privées représentatives du secteur devront également être sollicitées. La sélection de ces entreprises fera l’objet d’une proposition qui sera soumise à l’approbation de l’ANGSPE dans le cadre de cette étude afin de garantir une consultation pertinente et représentative des enjeux du secteur.

Le paysage de la logistique au Maroc se compose de divers acteurs privés, institutionnels et publics couvrant l’ensemble des volets du secteur, de la régulation aux prestations logistiques, en passant par l’immobilier et le transport. Cependant, précise l’ANGSPE, la performance de ce secteur reste en deçà des standards internationaux et des objectifs de développement du Royaume. En effet, le Nouveau Modèle de Développement (NMD), les audits de la Cour des comptes et du ministère de l’Économie et des Finances ainsi que différentes études stratégiques ont relevé plusieurs faiblesses. Le fait est que les coûts logistiques représentent 20 % du PIB, contre 13 % dans la moyenne mondiale.

La Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique (SNDCL) tarde à donner les résultats escomptés. D’ailleurs, rappelle l’ANGSPE, le Maroc est passé de la 50ᵉ place mondiale au LPI (Logistics Performance Index) de la Banque mondiale en 2012, à la 109ᵉ position en 2018. Des problématiques de positionnement existent entre les acteurs publics opérant dans le secteur de la logistique, à l’instar de la multiplicité d’acteurs publics intervenant dans le secteur avec des risques de chevauchements : SNTL, ONCF, TMSA, mais aussi l’AMDL, Barid Al-Maghrib, MedZ, etc. Autre défi, une couverture géographique disparate et inégale sur le territoire national, avec une concentration au niveau du corridor Atlantique (Tanger-Agadir) au détriment des zones continentales. Le tout assorti d’un manque de synergie sur les différents maillons de la chaîne de valeur logistique.
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