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Le FMI prépare un rapport sur l’impact du séisme d'Al Haouz pour renforcer les capacités de réponse du Maroc

Le Fonds monétaire International planche actuellement sur un rapport évaluant l’impact économique immédiat et à moyen terme du séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023. Sur la base de cette évaluation, le FMI travaillera avec le gouvernement afin de renforcer la capacité de réponse du Royaume, a déclaré Jihad Azour. Le directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI s’exprimait le 12 octobre à Marrakech lors d’une conférence sur les perspectives économiques régionales. Si le Maroc fait globalement preuve de résilience face à plusieurs chocs, Jihad Azour préconise au Royaume de poursuivre les différents programmes de réformes afin de renforcer les capacités de son économie. Il recommande aussi de renforcer la politique monétaire pour juguler l’inflation.

Ph. Saouri
Ph. Saouri
Le Fonds monétaire international prépare un rapport sur l’impact du séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023. Ce rapport évaluera les répercussions économiques immédiates et à moyen terme de ce choc sur le pays. Sur la base de cette évaluation, le FMI travaillera avec le gouvernement afin de renforcer la capacité de réponse du Royaume notamment pour la reconstruction et la préservation des équilibres macroéconomiques. C’est ce qu’a déclaré Jihad Azour. Le directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI s’exprimait le 12 octobre à Marrakech lors d’une conférence sur les perspectives économiques régionales. Déjà, rappelle Jihad Azour, le FMI a approuvé fin septembre dernier une Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) d’environ 1,3 milliard de dollars en faveur du Maroc.



Cet accord soutiendra la transition du Maroc vers une économie plus verte mais aussi renforcer sa préparation et sa résilience face aux catastrophes naturelles, y compris le changement climatique. Au moment de la rédaction de ces perspectives régionales (Moyen-Orient, Afrique du Nord et Asie centrale), le FMI n’avait pas encore réalisé une évaluation complète de l’impact du séisme sur les perspectives économiques du pays.

Rappelons que le Fonds monétaire international table sur une croissance de 2,4% pour le Maroc en 2023, soit un rebond par rapport à 2022 (+1,3%). Cette accélération est attendue sous l’effet de la vigueur des flux touristiques et des exportations et de la normalisation de l’activité agricole à mesure que les effets de la sécheresse de l’an dernier s’estomperont.

Les réformes structurelles menées par le Maroc lui permettent de renforcer sa résilience

Aux yeux de Jihad Azour, le Maroc fait preuve de résilience en dépit de plusieurs chocs rencontrés ces dernières années. Cette solidité se doit à un nouveau train de réformes structurelles qu’à entreprises le Maroc pour remédier au repli de la croissance observé depuis le milieu des années 2000. La situation financière et monétaire a été également bien gérée et la solidité bancaire renforcée. Cependant, précise Jihad Azour, le Royaume doit poursuivre les différents programmes de réformes pour renforcer les capacités de son économie « Résilience aujourd’hui, oui, mais il ne faut pas lâcher prise, car les réformes déjà réalisées ne représentent pas une garantie pour l’avenir », alerte le responsable. Selon lui, il faudra continuer à améliorer le climat des affaires, les finances publiques, les capacités d’entreprises, notamment face à l’augmentation des taux, ainsi que la gestion des risques climatiques vu leurs impacts sur le secteur agricole et le milieu rural.

En outre, « le Maroc doit également renforcer sa politique monétaire pour juguler l’inflation », estime Jihad Azour. D’après les prévisions du FMI, les tensions sur les prix au Maroc continueront à s’apaiser, l’inflation devant s’approcher des niveaux antérieurs à la pandémie dès l’an prochain. Globalement dans les pays où l’inflation a renoué avec les objectifs ou s’en approche et où les tensions inflationnistes sous-jacentes se sont apaisées, un assouplissement monétaire peut avoir lieu en cas de croissance médiocre. Toutefois, si la demande reste forte, il faudrait agir avec prudence afin d’éviter de raviver les tensions sur les prix. Outre le Maroc, le FMI demeure résolu à soutenir toute la région MENA- Asie centrale en prodiguant des conseils de politique économique, en favorisant le développement des capacités et en apportant une assistance financière.

Selon Jihad Azour, depuis le début de la pandémie, le FMI a accordé de nouveaux financements à hauteur de 34 milliards de dollars à 15 pays de la région MENA- Asie centrale. Au cours de l’année dernière close en juin dernier, des programmes du FMI ont été notamment approuvés pour le Maroc (ligne de crédit modulable et facilité pour la résilience et la durabilité), l’Égypte (mécanisme élargi de crédit) et la Mauritanie (facilité élargie de crédit et mécanisme élargi de crédit). Si le FM confirme pour 2024 la poursuite de son soutien aux pays de la région, Jihad Azour les appelle aussi à poursuivre les réformes surtout que la croissance devra chuter à +2,0% en 2023 (contre 5,6 % l’année dernière) avant d’augmenter à 3,4 % en 2024. Et c’est principalement dans la région MENA où se trouvent les origines du ralentissement de cette année. Dans cette région, la croissance économique devrait nettement ralentir cette année à 2,0%, contre 5,6 % l’an dernier, en raison de la baisse de la production pétrolière dans les pays exportateurs de pétrole, des politiques restrictives menées dans les pays émergents et les pays à revenu intermédiaire et de différents obstacles propres à chaque pays.

Selon Jihad Azour, la nécessité de faire face aux chocs récurrents a réduit la marge de manœuvre nécessaire pour soutenir l’activité économique dans de nombreux pays, et la lenteur des progrès dans la mise en œuvre de réformes globales freine l’investissement, la création d’emplois et l’inclusion, tout en sapant la résilience face à l’adversité. « Pour cela, de vastes réformes structurelles doivent être lancées en vue de soutenir la création d’emplois en faveur de quelque 100 millions de personnes qui seront en âge de travailler au cours de la prochaine décennie. », explique Jihad Azour. Ce dernier cite surtout les réformes de la gouvernance, des marchés du travail et de la réglementation des affaires, afin de renforcer la résilience et garantir la stabilité économique. L’enchaînement et l’articulation stratégiques de ces réformes pourraient amplifier leur efficacité.
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