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Le Maroc consolide la gouvernance de l’eau dans le bassin du Tensift

Projet ambitieux pour la consolidation de la gouvernance de l’eau dans le bassin du Tensift. Avec l’appui de la banque de développement allemande, l’Agence du bassin hydraulique de cette zone s’apprête à enclencher l’implémentation d’un système avancé de mesure, de contrôle et d’évaluation des données hydroclimatologiques dans le bassin du Tensift. Le projet prévoit, en effet, la mise à niveau et l’extension des réseaux de mesure hydrologiques, piézométriques et climatologiques, la modernisation des équipements de collecte de données, ainsi que l’intégration de systèmes numériques de traitement, de transfert et d’exploitation de l’information liée aux ressources hydriques de ce bassin.

Le projet à mettre en œuvre, baptisé «GIREau VI», vise l’implémentation d’un système avancé de mesure, de contrôle et d’évaluation des données hydro-climatologiques dans le bassin du Tensift.
Le projet à mettre en œuvre, baptisé «GIREau VI», vise l’implémentation d’un système avancé de mesure, de contrôle et d’évaluation des données hydro-climatologiques dans le bassin du Tensift.
À l’heure où le stress hydrique s’impose comme l’un des principaux risques macroéconomiques et sociaux du Royaume, le pays engage un chantier discret, mais structurant dans le bassin du Tensift. Avec l’appui de l’Allemagne, à travers sa banque de développement (KfW), un nouveau projet d’adaptation au changement climatique viendra renforcer l’architecture de gestion intégrée des ressources en eau dans l’une des régions les plus exposées aux aléas hydrologiques.



Ce projet, baptisé «GIREau VI», vise l’implémentation d’un système avancé de mesure, de contrôle et d’évaluation des données hydroclimatologiques dans le bassin du Tensift. Il s’inscrit dans une logique de montée en gamme de la gouvernance de l’eau, à un moment où la raréfaction de la ressource, l’irrégularité des précipitations et la multiplication des épisodes extrêmes imposent un pilotage beaucoup plus fin des politiques hydrauliques.

Portée par l’Agence du bassin hydraulique du Tensift (ABHT), la composante 1 de ce programme ne se limitera pas à une modernisation des infrastructures. Elle ambitionne de doter l’administration hydraulique d’outils décisionnels robustes, capables d’alimenter aussi bien la planification sectorielle que la prévention des risques d’inondation et de sécheresse.

Concrètement, le projet prévoit la mise à niveau et l’extension des réseaux de mesure hydrologiques, piézométriques et climatologiques, la modernisation des équipements de collecte de données, ainsi que l’intégration de systèmes numériques de traitement, de transfert et d’exploitation de l’information. Objectif : améliorer la connaissance en temps réel de la ressource en eau afin de mieux arbitrer entre usages agricoles, urbains et environnementaux. Dans un bassin comme celui du Tensift, où se croisent pression agricole, croissance urbaine et vulnérabilité climatique, l’enjeu dépasse largement la dimension technique. Il s’agit d’anticiper les crises hydriques plutôt que d’y répondre dans l’urgence, en renforçant la capacité de prévision et d’alerte, notamment face aux crues soudaines et aux sécheresses prolongées.

Le projet intègre ainsi la mise en place d’un système d’alerte aux crues reposant sur des modèles de simulation et de prévision, ainsi que le rodage de protocoles opérationnels d’alerte. Une orientation qui traduit un changement de paradigme : passer d’une gestion réactive de l’eau à une approche préventive, fondée sur la donnée et l’analyse.

Le financement des prestations d’ingénierie-conseil liées à ce projet est assuré par l’Allemagne, à travers la KfW, dans le cadre de la coopération financière avec le Maroc. Le projet prévoit le recours à des bureaux d’ingénierie disposant d’une expertise internationale et nationale, chargés d’assister l’ABHT dans l’ensemble du cycle de mise en œuvre : études préparatoires, passation des marchés, suivi des travaux, mise en service des installations et renforcement des capacités institutionnelles.

La durée indicative du projet est estimée à 30 mois, soulignant une volonté d’inscrire l’action dans le temps long, avec un accent particulier sur la pérennité des infrastructures et la maîtrise locale des systèmes mis en place. Au-delà du bassin du Tensift,

«GIREau VI» illustre une tendance de fond de la politique hydrique marocaine : faire de la donnée un pilier central de l’adaptation climatique. En améliorant la qualité, la fiabilité et l’exploitation des informations hydroclimatologiques, le Royaume se dote d’un levier stratégique pour sécuriser ses investissements hydrauliques, orienter ses politiques agricoles et renforcer la résilience des territoires. Dans un contexte marqué par l’accélération du changement climatique, ce type de projet rappelle que la transition hydrique ne repose pas uniquement sur de grands barrages ou des usines de dessalement, mais aussi – et surtout – sur des systèmes de gouvernance capables de lire, comprendre et anticiper les signaux faibles de la ressource.
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