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Le Maroc demeure le pays le plus résilient en Afrique du Nord (Coface)

Selon le dernier baromètre des risques pays et sectoriels publié par Coface, le Maroc confirme à nouveau sa résilience et se maintient dans le Top 10 des pays les mieux notés en Afrique. Le Royaume conserve également la meilleure note en Afrique du Nord. Le contexte international reste, néanmoins, incertain et la croissance de l’économie mondiale devra ralentir à 2,2% en 2024, après 2,6% l’an dernier. Les pressions inflationnistes et les taux toujours élevés vont maintenir les entreprises dans une situation difficile, particulièrement dans les économies avancées.

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Coface vient de publier le baromètre des risques pays et sectoriels au premier trimestre 2024. Il en ressort que l’année 2024 s’annonce à la fois décisive et indécise, tant sur le plan (géo)politique avec plus de 60 élections nationales – présidentielles et/ou législatives – qu’économique, avec des risques qui s’accumulent sur une économie mondiale qui continue de ralentir. Dans ce contexte, Coface modifie les évaluations de 13 pays (12 reclassements et 1 déclassement) et 22 secteurs (17 reclassements et 5 déclassements), traduisant une sensible amélioration des perspectives, dans un environnement qui demeure néanmoins incertain.



Concernant le Maroc, il confirme à nouveau sa résilience, selon la carte d’évaluation des risques pays publiée par Coface. L’assureur-crédit a ainsi maintenu la note «B» pour le Royaume, sur une carte mondiale et africaine sombre en notes C, D et E (soit risque élevé, très élevé et extrême). Même si sa note traduit un risque «assez élevé», le Maroc se maintient dans le Top10 des pays les moins risqués du continent. Il est également le pays le mieux noté en Afrique du Nord. En Afrique, Maurice se distingue avec une note améliorée de B à A4, soit d’un niveau de risque «assez élevé » à «convenable». Pour ce pays de l'océan Indien, Coface estime que les déséquilibres économiques causés par la pandémie semblent se résorber. La croissance du PIB revient à son rythme d’avant la pandémie, avec un taux de chômage en baisse et une accélération des politiques de diversification de l’économie, notamment dans le secteur sucrier, le textile et les services financiers.

À l’échelle mondiale, pour la troisième année consécutive, la croissance de l’économie va ralentir, à 2,2% en 2024 après 2,6% l’an dernier. Les pays émergents seront le principal moteur de l’économie mondiale, contribuant à hauteur de 1,7 point de pourcentage aux 2,2% de croissance. «Les trois quarts de la croissance mondiale seront donc imputables aux économies émergentes, un plus haut depuis 2013. Parmi les régions les plus dynamiques figurera, une fois encore, l’Asie du Sud-Est, avec une croissance de 4,6%, après déjà 4% l’an dernier», soulignent les experts de Coface. Par ailleurs, les pays les plus pauvres et les plus endettés connaîtront plus de difficultés. Avec des taux élevés et un dollar qui restera fort, une recrudescence des défauts souverains est à craindre, certains pays se trouvant déjà en situation de défaut, ou de quasi-défaut, comme le Ghana, l'Éthiopie et le Malawi en Afrique.

Pour ce qui est de la politique monétaire, malgré une baisse en 2023, et une dynamique de court terme plutôt rassurante, l’inflation sous-jacente demeure deux fois supérieure à la cible des Banques centrales dans la plupart des zones monétaires développées. «L’enjeu de 2024 sera de voir si le tour de vis monétaire engagé depuis plus de dix-huit mois par les Banques centrales est suffisant pour faire le “dernier kilomètre” et ramener l’inflation à 2%. Et surtout l’y maintenir», souligne Coface. Cet environnement économique adverse va maintenir les entreprises dans une situation difficile, aggravant le risque d’une forte accélération des défaillances.

Concernant l’instabilité dans la région de la mer Rouge, Coface estime qu’elle constitue une menace majeure pour le trafic maritime. Cette route commerciale, qui constitue la voie maritime la plus rapide pour relier l’Europe à l’Asie, voit transiter 12% du commerce mondial et 30% du trafic mondial de conteneurs. Face à la menace dans la région, la plupart des compagnies maritimes évitent d’ores et déjà le canal de Suez et optent pour le cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), rallongeant le parcours de plus d’une dizaine de jours et amenant des frais supplémentaires, notamment pour le carburant. Pour celles qui continuent de l’emprunter, les frais liés à la sécurité et aux assurances explosent.

Pour éviter ces frais, les transporteurs réorientent leurs navires vers les routes commerciales européennes et méditerranéennes, ce qui réduit l’espace disponible pour les marchandises circulant sur les routes transpacifiques et Nord Sud, entraînant également des tarifs plus élevés. Malgré des augmentations de taux de fret, ils restent, en moyenne, encore en deçà de leurs niveaux records de début 2022. «Pour l’heure, nous pensons que l’impact inflationniste sera contenu – de l’ordre de 0,1 point d’inflation au niveau mondial (0,2 point en Europe)», précise l’assureur-crédit.

À noter que les changements d’évaluation de risques sectoriels ont principalement lieu dans l’automobile, l’énergie et, dans une moindre mesure, le papier. Pour le secteur automobile, les récents événements en mer Rouge et les annonces faites par quelques constructeurs témoignent également qu’une certaine prudence reste de mise. Aussi, en dépit des 6 reclassements ce trimestre, le secteur demeure en risque élevé, voire très élevé, dans la grande majorité des pays évalués par Coface.
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