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Bourse : Les cours des banques devraient s'aligner sur leurs revenus performants

Les revenus du marché boursier ont renoué avec la reprise au terme du premier trimestre 2024. Ils ont ainsi grimpé de 4%, portés par le secteur bancaire dont le PNB agrégé affiche une progression de 21,6%. Hors ce secteur, le marché Actions accuse une baisse de ses revenus de -1,7% au terme de la même période. Mais en dépit de la qualité de ses réalisations au cours des derniers trimestres, le secteur bancaire se traite toujours à des multiples de valorisation inférieurs de plus de 30% à ceux des secteurs non financiers. Une situation paradoxale qui devrait, selon une analyse d’Attijari Global Research, se réajuster à travers un effet rattrapage de la performance des valeurs bancaires conjugué à un effet «prise de bénéfices» au niveau des secteurs non financiers.

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Le chiffre d’affaires de la cote renoue avec la croissance au premier trimestre de l’année. Il a grimpé de 4% à 77 milliards de dirhams. Selon une analyse d’Attijari Global Research (AGR), cette évolution cache tout de même des disparités. En effet, plus de 40% des sociétés cotées accuse une baisse de leur CA au premier trimestre, soit 28. Parallèlement, 57% des sociétés cotées affichent une progression de leur CA, soit 39, et une seule société enregistre des réalisations stables sur la même période. Dans ce tableau, deux secteurs se distinguent. Il s’agit des banques qui affichent une progression de 21,6% de leur PNB consolidé, arrivant pour le 4e trimestre consécutif en tête des secteurs ayant le plus contribué à la croissance des revenus du marché. Et le secteur de l’énergie qui continue de pâtir du repli des cours des intrants énergétiques à l’international, et ce depuis le deuxième trimestre de l’exercice écoulé. Soit une contre-performance de -15,2%. Il faut dire que le reflux de l’inflation depuis 2023 s’est traduit sur le profil de croissance des revenus des sociétés cotées. Celles-ci ont affiché leur plus faible croissance trimestrielle au cours des 3 dernières années, soit de 2,3% au quatrième trimestre de 2023.

56% de la capitalisation boursière réalisée par 8 secteurs

En variation relative, l’analyse de l’évolution des revenus des différents secteurs cotés fait ressortir que 8 secteurs cotés, représentant plus de 56% de la capitalisation boursière, affichent une appréciation de leurs CA au terme du premier trimestre de cette année. Il s’agit des banques (+21,6%), de l’immobilier (+21,6%), des ports (+13,5%), des BTP (+8,3%), de l’automobile (+7,4%), des assurances (+6,4%) et de la grande distribution (+1,3%). Par ailleurs, 2 secteurs cotés, dont le poids dans la capitalisation est de 13%, ont réalisé des revenus quasi stables. Il s’agit des secteurs Télécoms et Financement dont le chiffre d’affaires trimestriel affiche une légère baisse (-0,3%).

La résilience de la dynamique des crédits à l’origine de la surperformance des banques

En outre, 5 secteurs cotés accusent un repli de leurs revenus, à savoir l’Énergie (-15,2%), le Ciment (-9,7%), les Mines (-9,3%), l’Agro-alimentaire (-5,8%) et NTI (-1,9%). Ceux-ci pèsent près de 31% au niveau de la capitalisation boursière. AGR qui s’est prêtée à l’exercice d’analyser les réalisations trimestrielles de la cote depuis 2023, relève une forte contribution des banques. Sur la période étudiée, la croissance moyenne des revenus du marché de 3,8% a été portée par le secteur bancaire. Ce dernier affiche une moyenne de ses revenus de 17,5% contre -0,6% pour les secteurs non financiers. À l’origine de cette surperformance, la résilience de la dynamique des crédits face aux chocs inflationnistes. Paradoxalement, le secteur bancaire se traite à des multiples de valorisation nettement inférieurs à ceux des secteurs non financiers. AGR souligne toutefois un paradoxe. En effet, malgré la résilience de son profil de croissance, le secteur bancaire coté affiche une décote de valorisation non négligeable de près de 35% par rapport aux niveaux observés pour les secteurs non financiers. D’un point de vue boursier, l’indice «Banques» sous-performe l’indice des secteurs «non financiers», et ce depuis le deuxième trimestre 2024. «Une situation qui nous semble difficilement soutenable tenant compte des réalisations opérationnelles de la cote en 2024», font observer les experts d’AGR. Dans ces conditions, ses analystes s’attendent à un rééquilibrage en termes de valorisation entre le secteur bancaire d’une part, et les autres secteurs de la cote d’autre part. Concrètement, AGR croit en un effet de rattrapage de la performance des valeurs bancaires. Ce processus devrait s’accélérer par un mouvement de prise de bénéfices sur une bonne partie des secteurs non financiers.
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