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Prix en chute, récolte en pause... les producteurs marocains d’avocats attendent leur heure

Malgré le lancement officiel de la saison de l’avocat, les vergers marocains restent en grande partie silencieux. Confrontés à des prix d’achat jugés trop faibles dans un marché européen saturé, de nombreux producteurs refusent pour l’instant de récolter, misant sur une amélioration en janvier. Exportateurs et agriculteurs peinent à s’entendre, sur fond de tensions économiques.

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La campagne marocaine de l’avocat, et notamment de la variété Hass, a débuté il y a quelques semaines dans un climat de grande prudence. Si certaines exploitations ont commencé à expédier des fruits, il s’agit essentiellement de producteurs intégrés, capables de gérer leur propre logistique d’exportation. Pour la majorité des cultivateurs, la récolte est à l’arrêt.



« Le début de saison est compliqué. Les producteurs attendent des prix proches de ceux de l’an dernier, mais les exportateurs ne peuvent pas suivre, en raison d’un marché européen saturé », explique Youssef El Khlifi, exportateur chez Avonature à la plateforme FreshPlaza.

Prix bas, fruits gros : un paradoxe difficile à digérer pour les producteurs

Cet attentisme s’explique en partie par la qualité des fruits cette année. Les avocats sont en moyenne de plus gros calibre, conséquence directe des pertes de rendement dues aux fortes chaleurs de l’été dernier. Moins de fruits sur les arbres signifie davantage de nutriments par unité, donc une taille plus généreuse – un atout généralement apprécié sur le marché.

Mais dans un contexte de surabondance mondiale, cet avantage se transforme en frustration. « Nous avons beaucoup de gros calibres, qui se vendent mieux en temps normal. Mais cette année, les volumes venus du Pérou, du Chili et de la Colombie inondent déjà le marché européen. Les prix chutent », explique El Khlifi.

L’horizon de janvier, entre espoirs de reprise et incertitudes du marché

Traditionnellement, la commercialisation de l’avocat marocain ralentit en décembre, une période moins favorable à la consommation. Les producteurs comptent sur un retournement de tendance début janvier, lorsque les stocks étrangers devraient diminuer et la demande reprendre. Mais rien ne garantit ce scénario.

« Tout dépendra de l’évolution de l’offre mondiale. La concurrence est rude cette année, et les marges sont faibles pour tout le monde », souligne l’exportateur. D’ici là, le bras de fer se poursuit, dans un secteur sous tension, suspendu à la courbe des prix.
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