Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a dévoilé les résultats de son Enquête Nationale sur le Niveau de Vie des Ménages, menée entre mars 2022 et mars 2023 auprès de 18.000 foyers à travers le Royaume. L’étude met en lumière une amélioration globale du niveau de vie, portée par une progression des revenus, mais souligne en parallèle un creusement des inégalités et une vulnérabilité accrue, notamment en milieu urbain.
Les habitudes de consommation ont également évolué : les ménages consacrent une part plus importante de leur budget à l’alimentation (38,2% contre 37% en 2014), au logement et à l’énergie (25,4% contre 23%), tandis que les dépenses de loisirs et de culture ont chuté à 0,5% du budget, contre 1,9% en 2014.
Les couches les plus pauvres et les plus riches ont vu globalement leur niveau de vie progresser alors que la classe moyenne n’a pas pu autant bénéficier ni des fruits de la croissance ni des politiques de redistribution. Dans ce contexte, les inégalités du niveau de vie, mesurées par l’indice de Gini, se sont creusées entre 2014 et 2022, passant de 39,5% à 40,5%, après avoir enregistré une diminution à 38,5% en 2019.
Par ailleurs, les disparités entre les milieux urbain et rural, mesurées par le rapport entre le niveau de vie moyen des citadins et celui des ruraux, sont restées stables à 1,9 fois entre 2014 et 2022, après avoir été réduit à 1,8 fois en 2019.
Le phénomène de vulnérabilité économique devient plus marqué dans les villes. En 2022, 47,2% des personnes vulnérables résident en milieu urbain, contre 36% en 2014. Au total, 4,75 millions de Marocains sont considérés comme économiquement vulnérables, répartis presque équitablement entre les villes (2,24 millions) et les campagnes (2,51 millions).
En revanche, la pauvreté multidimensionnelle – qui prend en compte l’accès aux services de base comme l’éducation et la santé – a nettement reculé, passant de 9,1% en 2014 à 5,7% en 2022, principalement grâce à l’amélioration des conditions de vie en milieu rural.
Les salaires constituent la principale source de revenu des ménages (35,1%), suivis des transferts publics et privés (21,3%). En milieu urbain, ces derniers représentent 22,8% du revenu total, contre 15,1% en milieu rural.
L’enquête du HCP met ainsi en évidence des tendances contrastées : malgré une amélioration globale du niveau de vie et un recul de la pauvreté, les inégalités persistent et la vulnérabilité s’accentue, notamment en zone urbaine. Une situation qui interroge sur la nécessité d’un renforcement des politiques sociales pour mieux protéger les populations les plus exposées aux aléas économiques.
"En conclusion, l’analyse des déterminants de la réduction de la pauvreté montre que les politiques sociales en faveur des plus pauvres, ont permis à ces couches de la population de mieux bénéficier des fruits de la croissance. L’accentuation de l’indice de Gini, et l’évolution à la marge du niveau de vie des classes intermédiaires, quant à elles, révèlent la nécessité de politiques publiques redistributives volontaristes à l’adresse de la classe moyenne pour répondre à l’enjeu de réduction des inégalités. A noter que l’inflexion dans la trajectoire d’amélioration des différents indicateurs à partir de 2019 jusqu’en 2022, une période marquée par la pandémie Covid-19, nécessite une nouvelle évaluation du niveau de vie des ménages afin de distinguer ce qui relève du structurel et ce qui relève du conjoncturel.", conclut le HCP.
Les dépenses annuelles ont diminuées de 3,1% entre 2019 et 2022
Le HCP a constaté une progression ralentie du niveau de vie entre 2014 et 2022. La dépense annuelle moyenne par ménage est passée de 76.317 DH à 83.713 DH, atteignant 95.386 DH en milieu urbain et 56.769 DH en milieu rural. Toutefois, la dynamique de croissance a marqué un coup d’arrêt entre 2019 et 2022, période marquée par la pandémie de Covid-19. Alors que la dépense annuelle moyenne par personne progressait de 3,1% entre 2014 et 2019, elle a reculé de 3,1% entre 2019 et 2022.Les habitudes de consommation ont également évolué : les ménages consacrent une part plus importante de leur budget à l’alimentation (38,2% contre 37% en 2014), au logement et à l’énergie (25,4% contre 23%), tandis que les dépenses de loisirs et de culture ont chuté à 0,5% du budget, contre 1,9% en 2014.
La classe moyenne reste à l'écart de l'amélioration du niveau de vie
L’enquête met en évidence un accroissement des inégalités économiques. Si les 20% des ménages les plus pauvres ont vu leur niveau de vie progresser de 1,1% par an entre 2014 et 2022, cette progression masque une chute de 4,6% entre 2019 et 2022. De même, la classe moyenne a vu son niveau de vie reculer de 4,3% sur la même période. En revanche, les 20% les plus aisés ont enregistré une baisse plus modérée de 1,7%, après une forte progression entre 2014 et 2019.Les couches les plus pauvres et les plus riches ont vu globalement leur niveau de vie progresser alors que la classe moyenne n’a pas pu autant bénéficier ni des fruits de la croissance ni des politiques de redistribution. Dans ce contexte, les inégalités du niveau de vie, mesurées par l’indice de Gini, se sont creusées entre 2014 et 2022, passant de 39,5% à 40,5%, après avoir enregistré une diminution à 38,5% en 2019.
Par ailleurs, les disparités entre les milieux urbain et rural, mesurées par le rapport entre le niveau de vie moyen des citadins et celui des ruraux, sont restées stables à 1,9 fois entre 2014 et 2022, après avoir été réduit à 1,8 fois en 2019.
Une pauvreté en recul mais une vulnérabilité croissante en milieu urbain
Le taux de pauvreté absolue a diminué, passant de 4,8% en 2014 à 3,9% en 2022. Toutefois, après avoir atteint un niveau historiquement bas en 2019 (1,7%), la tendance s’est inversée, notamment en milieu urbain où la pauvreté a légèrement progressé (2,2% en 2022 contre 1,6% en 2014).Le phénomène de vulnérabilité économique devient plus marqué dans les villes. En 2022, 47,2% des personnes vulnérables résident en milieu urbain, contre 36% en 2014. Au total, 4,75 millions de Marocains sont considérés comme économiquement vulnérables, répartis presque équitablement entre les villes (2,24 millions) et les campagnes (2,51 millions).
En revanche, la pauvreté multidimensionnelle – qui prend en compte l’accès aux services de base comme l’éducation et la santé – a nettement reculé, passant de 9,1% en 2014 à 5,7% en 2022, principalement grâce à l’amélioration des conditions de vie en milieu rural.
Un revenu majoritairement issu des salaires et des transferts
Le revenu annuel moyen des ménages s’établit à 89.170 DH, avec de fortes disparités entre les villes (103.520 DH) et les campagnes (56 047 DH). Près de 72% des ménages perçoivent un revenu inférieur à cette moyenne.Les salaires constituent la principale source de revenu des ménages (35,1%), suivis des transferts publics et privés (21,3%). En milieu urbain, ces derniers représentent 22,8% du revenu total, contre 15,1% en milieu rural.
L’enquête du HCP met ainsi en évidence des tendances contrastées : malgré une amélioration globale du niveau de vie et un recul de la pauvreté, les inégalités persistent et la vulnérabilité s’accentue, notamment en zone urbaine. Une situation qui interroge sur la nécessité d’un renforcement des politiques sociales pour mieux protéger les populations les plus exposées aux aléas économiques.
"En conclusion, l’analyse des déterminants de la réduction de la pauvreté montre que les politiques sociales en faveur des plus pauvres, ont permis à ces couches de la population de mieux bénéficier des fruits de la croissance. L’accentuation de l’indice de Gini, et l’évolution à la marge du niveau de vie des classes intermédiaires, quant à elles, révèlent la nécessité de politiques publiques redistributives volontaristes à l’adresse de la classe moyenne pour répondre à l’enjeu de réduction des inégalités. A noter que l’inflexion dans la trajectoire d’amélioration des différents indicateurs à partir de 2019 jusqu’en 2022, une période marquée par la pandémie Covid-19, nécessite une nouvelle évaluation du niveau de vie des ménages afin de distinguer ce qui relève du structurel et ce qui relève du conjoncturel.", conclut le HCP.
