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Observatoire marocain de la TPME : les principales conclusions du rapport annuel 2021-2022

L’Observatoire marocain de la TPME a dévoilé son rapport annuel 2021-2022, qui dresse un diagnostic de la situation démographique, économique et financière des entreprises dans un contexte marqué par des crises successives. Il en ressort notamment que les dissolutions ont atteint un record de 9.740 entreprises en 2022. Les TPME restent, par ailleurs, le véritable moteur de la création d’emplois au Maroc, alors que l’entrepreneuriat féminin peine toujours à décoller. Enfin, les fonds propres demeurent la principale source de financement des entreprises devant les dettes auprès des associés.

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Les dissolutions d’entreprises ont atteint le record de 9.740 cas en 2022, en hausse de 18% par rapport à 2021 et de 27,8% comparé à 2019. C’est l’un des principaux résultats du rapport annuel 2021-2022 de l’Observatoire marocain de la TPME (OMTPME), présenté le 2 novembre à Casablanca. Il s’agit de la dissolution anticipée qui porte sur la cessation prématurée des activités d’une entreprise avant la fin de sa durée prévue.



L’évolution des dissolutions, entre 2021 et 2022, montre que les régions du Sud ont subi la hausse la plus importante, soit 91,2%, suivies des régions Marrakech-Safi (+80,4%) et Béni Mellal-Khénifra (+40,5%). Tanger-Tétouan-Al Hoceïma est la seule région où le nombre de dissolutions a baissé (-22,1%). Casablanca-Settat reste, néanmoins, la première région en termes de dissolutions avec une part de 29,6% du total, suivie par Rabat-Salé-Kénitra (16,2%) et Marrakech-Safi (14,9%).

Plus de la moitié des sociétés dissoutes ont moins de 5 ans

Au plan sectoriel, les dissolutions d’entreprises, en 2022, étaient plus nombreuses dans le «Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles» avec une part de 34,5% du nombre total, devant la «Construction» (18,4%). Toutefois, l’«Hébergement et Restauration» a connu l’évolution la plus importante (+37%), «ce secteur étant parmi ceux les plus impactés par les crises sanitaire et économique», précise Amal Idrissi, directrice exécutive de l’OMTPME. À noter que plus de la moitié des entreprises dissoutes ont moins de 5 ans.

Les TPME derrière 76,4% des emplois déclarés à la CNSS

Par ailleurs, le rapport montre que les TPME restent le véritable moteur de la création d’emplois au Maroc. Si les emplois déclarés à la CNSS en 2022 ont totalisé 3,8 millions (+8,9%), 76,4% émanent des TPME. Le nombre total d’entreprises déclarantes a également augmenté pour atteindre 315.453, en croissance de 7,3%. Casablanca occupe la 1re position avec une part de 32,5% du total de l’effectif des entreprises déclarantes, devant Rabat-Salé-Kénitra (14,4%) et Souss-Massa (10,9%). La hausse des emplois déclarés à la CNSS a été plus marquée dans l’«Hébergement et Restauration» et l’«Enseignement».

S’agissant de la masse salariale déclarée à la CNSS en 2022, elle s’est établie à 186,1 milliards de dirhams (+10,2%). Cette hausse est attribuable à l’évolution de la masse salariale dans les activités «Hébergement et Restauration» (+38,6%) et l’«Enseignement» (+19,8%). Cependant, 76% des employés déclarés à la CNSS ont perçu un salaire inférieur à 4.000 DH et 44% ont touché un salaire n’excédant pas 2.800 DH. À ce sujet, on note que 51,2% des femmes salariées perçoivent un salaire inférieur à 2.800 DH, contre 40,5% pour les employés hommes. «Cette situation serait principalement attribuable au caractère à temps partiel de ces emplois, ce qui empêche d’atteindre le salaire minimum requis», détaille le rapport.

49,2% des entreprises n’ont déclaré à la CNSS que des employés hommes

Et ce n’est pas tout. En termes d’analyses par genre, 49,2% des entreprises n’ont déclaré à la CNSS en 2022 que des employés hommes.

Les inégalités de genre sont également évidentes au niveau de l’entrepreneuriat. L’examen des données de 305.529 entreprises personnes morales actives, pour lesquelles le genre a été identifié par l’Observatoire, a fait ressortir que seulement 49.675 des entreprises sont dirigées par des femmes, soit 16,2% du total. Les microentreprises ont affiché la part de l’entrepreneuriat féminin la plus importante, soit 16,7% de l’effectif de cette catégorie de sociétés, contre 12,3% au niveau des TPE, 11,2% des PME et 12,7% pour les grandes entreprises (chiffres de 2021).

Les régions de Marrakech-Safi (19%) et Rabat-Salé-Kénitra (18,8%) enregistrent les niveaux les plus élevés de l’entrepreneuriat féminin, devant Casablanca-Settat (17%). L’entrepreneuriat féminin est plus développé dans les entreprises en démarrage, soit 18,1% dans l’effectif des entreprises ayant un âge de moins de 2 ans. Au plan sectoriel, les entreprises dirigées par des femmes sont plus nombreuses dans la «Santé humaine et Action sociale», l’«Enseignement» et la «Coiffure & Soins de beauté».

Financement : les fonds propres priment, le crédit bancaire en hausse

Par ailleurs, pour ce qui est du financement des entreprises personnes morales (chiffres de 2021), les fonds propres demeurent leur principale source avec une part de 26,3%, devant les dettes auprès des associés (23,4%). Quant aux dettes commerciales et aux dettes financières, elles affichent des proportions de 19,4 et 15,9%. La dette financière des entreprises se concentre principalement dans le crédit bancaire, représentant 99,5% à la fin de l’année 2021. «Cette prévalence du crédit bancaire met en évidence le faible recours des entreprises au marché de la dette privée», explique le rapport.

Le nombre des entreprises (personnes morales non financières), ayant bénéficié de crédits auprès des banques s’est élevé à 141.876 en 2022, soit une augmentation de 10,6% par rapport à l’année précédente. L’encours total de ces crédits s’est élevé à 609,8 milliards de dirhams (+8,1%), dont deux tiers sont alloués aux entreprises opérant dans la région de Casablanca-Settat. L’analyse sectorielle de l’encours des crédits fait ressortir que les entreprises relevant de la section du commerce (28,4%), de la construction (20,3%) et de l’industrie manufacturière (18,5%) ont bénéficié le plus de ces financements.

La répartition par classe d’âge montre que les entreprises âgées de plus de 10 ans ont bénéficié de 73,2% de l’encours global des crédits. Pour ce qui est des entreprises âgées de moins de 5 ans, elles ont disposé d’une part de 11,9% de cet encours. Sur un effectif de 117.520 entreprises ayant contracté un crédit en 2022, 15.725 sont dirigées par des femmes, soit 13,4%. Les sociétés dirigées par des femmes ont bénéficié d’un montant de crédit de 63,5 milliards de dirhams, représentant 13,6% de l’encours total.
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