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PLF 2025 : les détails des grandes priorités du gouvernement Akhannouch

Consolidation de l’État social, poursuite des réformes structurelles, dynamisation de l’investissement et de l’emploi et maintien de la soutenabilité des finances publiques. Telles sont les grandes priorités du gouvernement Akhannouch pour l’exercice budgétaire 2025. Dans la note d’orientation du projet de Budget de l’année prochaine, le Chef du gouvernement décline le périmètre global où devrait s’inscrire son action. L’exercice prochain serait ainsi particulièrement marqué par l’accélération des projets liés à la production de l’eau potable et d’irrigation, la poursuite de la réforme fiscale et de l’élargissement de la protection sociale, en plus de la mise en place d’une feuille de route dédiée à l’emploi et le lancement de nouveaux projets de production des énergies renouvelables.

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C’est fait. L’Exécutif Akhannouch a dévoilé ses grandes orientations pour l’exercice budgétaire de 2025. Dans la note de cadrage du projet de loi de Finances de l’année prochaine, le gouvernement fixe ainsi quatre priorités : poursuite du renforcement des fondements de l’État social, la consolidation de la dynamique d’investissement et la création d’emploi, la poursuite des réformes structurelles et le maintien de la durabilité des équilibres macro-économiques.



Concrètement, sur le chantier de l’État social, le gouvernement entend poursuivre la mise en œuvre de la réforme globale du système de santé. L’objectif étant de développer une offre de soins de qualité aux citoyens à travers la poursuite du processus de réhabilitation des établissements de santé provinciaux et régionaux. L’Exécutif procédera, en effet, au réaménagement du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina à Rabat en vue de doter cet établissement hospitalier universitaire d’une infrastructure et un design de nouvelle génération. De même, les villes d’Errachidia, Béni Mellal et Guelmim seront dotées de CHU.

Le gouvernement affiche ainsi l’ambition de permettre à chaque région de disposer de son infrastructure hospitalière universitaire. S’agissant du chantier de réhabilitation des centres de santé existants, le gouvernement compte poursuivre en 2025 son programme de restauration de près de 1.400 établissements de santé, dont près des deux tiers sont situés dans les zones reculées. Notons que jusqu’ici, quelque 872 centres de santés ont fait l’objet de réhabilitation tandis que pas moins de 524 autres sont en cours de requalification pour une entrée en service prévue pour avril 2025. En plus de la qualification de l’infrastructure de santé, le gouvernement confirme son engagement à valoriser le capital humain dédié au secteur de la santé.

L’Exécutif promet ainsi de mettre en œuvre à partir de l’année prochaine la loi sur la fonction dans le secteur de la santé. De même, les efforts seront consentis en vue de renforcer le niveau de formation médicale et paramédicale. Objectif : atteindre 25 professionnels pour 10.000 habitants à l’horizon 2026 et 45 pour 10.000 habitants d’ici 2030. Dans la foulée de cette mesure, de nouveaux postes budgétaires seront ouverts afin d’accompagner et répondre aux besoins du secteur en ressources humaines nécessaires. L’Exécutif planche, par ailleurs, sur la consolidation du système de gouvernance de la santé, et ce à travers la mise en place des groupements sanitaires territoriaux et l’installation de la fameuse Haute Autorité de santé, en plus de la mise en place de l’Agence marocaine des médicaments et produits de santé et de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés. Le tout assorti de l’opérationnalisation d’un schéma informatique intégré du système de santé avant la fin de 2025.

S’agissant du système des aides sociales directes, l’effort du gouvernement ira à la poursuite de ce processus avec la mise en œuvre de l’Agence nationale de l’aide sociale. Rappelons qu’à fin juin dernier, près de 3,8 millions de familles comprenant plus de 5 millions d’enfants ont bénéficié des aides directes, soit 25 milliards de dirhams. La bonne nouvelle selon la note de cadrage c’est qu’à partir de janvier prochain, ces aides seront portées à 250 dirhams pour chacun des trois premiers scolarisés ou de moins de 6 ans ou en situation de handicap (350 dirhams). Ce soutien atteindra 175 dirhams pour les enfants non scolarisés, tandis que pour les orphelins de père de moins de six ans ou poursuivant leurs études, ces aides atteindront 375 dirhams pour chacun des trois premiers enfants, sans que le minimum pour chaque famille ne soit inférieur à 500 dirhams par mois. Ce qui portera du coup l’enveloppe financière du programme à 26,5 milliards de dirhams en 2025.

Créations d’emplois : une feuille de route dédiée dans le pipe

L’un ne va pas sans l’autre. L’instauration d’un État social solide ne peut se faire sans un climat des affaires sain, clair et attrayant pour les investisseurs. Cela semble être la conviction du gouvernement Akhannouch qui affirme être pleinement conscient que la consolidation des piliers de l’État social, qui requiert des ressources financières, humaines, logistiques et organisationnelles importantes, ne pourra atteindre ses objectifs sans la création d’un environnement propice à l’investissement, garantissant ainsi une croissance économique durable. Cela permettra d’établir un équilibre stratégique entre les dimensions sociale et économique, conformément à la Vision Royale. Le projet de Budget 2025 devra ainsi constituer une phase essentielle pour concrétiser cette orientation. Le gouvernement mettra en œuvre une feuille de route claire dédiée à l’emploi. Cette stratégie sera fondée sur une analyse approfondie des données du marché du travail et de tous les éléments qui y sont directement liés, notamment les mécanismes de l’offre et de la demande, l’intermédiation en matière d’emploi, ainsi que la législation et les procédures relatives au marché du travail. La feuille de route comprendra des plans d’action sur cinq et dix ans, incluant des mesures concrètes qui seront mises en œuvre dans le cadre du projet de Loi de Finances 2025. Ces mesures seront spécifiquement destinées à soutenir l’emploi en milieu rural, la refonte des programmes d’emploi et le soutien aux petites, moyennes et très petites entreprises, tout en se concentrant sur le soutien à l’activité économique des femmes. L’objectif est de garantir des opportunités d’emploi via des mécanismes opérationnels importants afin d’assurer la protection sociale et renforcer les moyens de transport public en partenariat avec les communautés rurales.

L’Exécutif s’attellera, par ailleurs, à soutenir l’investissement public et privé, conformément aux Orientations Royales visant à porter la part de l’investissement privé du tiers à deux tiers de l’investissement total à l’horizon 2035. Ainsi, le gouvernement affirme s’être engagé à mettre en œuvre ces Orientations Royales, afin de permettre au pays de disposer d’un nouveau pacte de l’investissement, capable de créer des opportunités d’emploi, d’assurer une valeur ajoutée plus importante et de réduire les disparités territoriales. Cela passera, selon l’Exécutif, par la mise en œuvre d’importantes réformes législatives afin d’encadrer l’acte d’investir et renforcer les mécanismes de gouvernance publique et installer un système d’investissement durable. Ces réformes comprennent également l’amélioration de l’action des centres régionaux d’investissement pour qu’ils puissent piloter et superviser le processus d’investissement, ce qui les rend plus proches des investisseurs régionaux. Pour consolider les acquis réalisés depuis le début de son mandat, le gouvernement compte poursuivre les efforts afin de mettre en œuvre les actions introduites dans sa feuille de route stratégique 2023-2026, visant à améliorer l’environnement des affaires.

Stress hydrique : l’exécution du PNAEPI, une urgence !

Face à la montée du stress hydrique, l’année 2025 sera marquée par l’accélération du rythme d’exécution des chantiers prévus par le Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027 (PNAEPI). L’objectif étant de couvrir les besoins du pays en eau potable et garantir au moins 80% des besoins en irrigation. L’Exécutif poursuivra ainsi la construction des grandes infrastructures hydrauliques à l’instar des barrages en particulier dans les zones qui connaissent une plus forte pluviométrie. Autre chantier à mettre en œuvre en 2025, la connexion des bassins hydrauliques. Il s’agit notamment de l’autoroute de l’eau qui devra relier le bassin Oued Laou, le Loukkos et l’Oum Er-Rabiâ. Un projet de taille qui devra permettre de disposer de 1 milliard de m³ supplémentaire. Le dessalement de l’eau de mer figure également parmi les priorités du gouvernement en 2025. Ainsi, toutes les stations de dessalements programmées devront être aménagées selon les plannings fixés. Une fois en service, les plateformes de dessalement projetées devraient permettre au Royaume de mobiliser annuellement quelque 1,7 milliard de m³. L’objectif étant d’assurer pratiquement la moitié des besoins en eau potable du pays via le dessalement à l’horizon 2030.

Vu l’importance des énergies renouvelables pour le fonctionnement des stations de dessalement, le gouvernement entend accélérer le chantier de connexion électrique entre le sud du Royaume et le centre et le Nord. Cette connexion sera ainsi dotée d’une capacité de 3.000 mégawatts (MW) à l’horizon 2027. De même, l’exercice 2025 devrait constituer une nouvelle phase d’accélération de la transition énergétique du Royaume. Ainsi, plusieurs parcs éoliens devront entrer en service en plus du lancement de nouveaux projets solaires notamment celui de Nour Midelt dont la capacité de production devrait atteindre 800 MW et Nour Atlas (300 MW).

Une croissance de 4,5% en 2025

Dans le projet de Budget 2025, le gouvernement entend poursuivre le renforcement de la soutenabilité des finances publiques. «Conscient que la soutenabilité des finances publiques, par l’amélioration de l’équilibre budgétaire et la récupération des marges budgétaires pour réduire le volume de l’endettement, est essentielle au succès des grands chantiers de développement, le gouvernement s’engage à faire du Projet de Loi de Finances (PLF 2025) une nouvelle étape dans le processus de renforcement de cette soutenabilité, amorcé au cours des trois dernières années», indique la note de cadrage. Un processus qui a été, d’ailleurs, salué par les différentes institutions financières mondiales, qui ont exprimé leur assurance quant aux perspectives de la politique économique du Maroc. Dans ce contexte, l’Exécutif intensifiera ses efforts en vue d’atteindre l’équilibre nécessaire entre l’amélioration des marges budgétaires et la soutenabilité des finances publiques, tout en continuant à faire face aux défis de la conjoncture actuelle. Il s’agit également de la poursuite de la mise en œuvre de diverses réformes socio-économiques qui créeront des opportunités d’emploi et consolideront les fondements du développement général du pays. Ainsi, le gouvernement mettra en œuvre, durant l’année 2025, une série de réformes «ambitieuses», dont la poursuite de la réforme de la loi organique relative à la loi de Finances afin d’atteindre la soutenabilité des finances publiques et l’inclusion des institutions publiques qui exercent des activités non commerciales dans le champ d’application de la loi organique de Finances, étant donné qu’elles constituent une extension des compétences de l’État.

Globalement, le gouvernement compte rationaliser les dépenses publiques, d’une part, et accroître les ressources de l’État pour financer les politiques publiques, d’autre part, notamment le développement des financements innovants, la rationalisation de la gestion des deniers publics et la réforme des établissements et entreprises publiques conformément aux orientations stratégiques de la politique actionnariale de l’État.

En outre, l’Exécutif envisage la réforme du système fiscal en adoptant des mesures concrètes pour réaliser la justice fiscale et l’établissement d’un système fiscal stable et transparent qui offre une vision claire aux investisseurs et à toutes les parties prenantes. Le gouvernement veillera, en 2025 et au cours des années suivantes, à maintenir les finances publiques sur une trajectoire soutenable, visant un déficit budgétaire de 4% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, quelque 3,5% en 2025 et 3% en 2026. Il surveillera également le volume de l’endettement, en visant son maintien en dessous de 70% du PIB d’ici 2026. Cette approche permettra de retrouver les marges financières nécessaires pour poursuivre les différents chantiers de développement, tout en préservant la dynamique de l’investissement public, levier essentiel pour la consolidation des piliers de l’État social. Ainsi, et en application des priorités fixées, il est prévu d’atteindre un taux de croissance de près de 4,6% en 2025 contre 3,3% en 2024.
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