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Recyclage de métaux : Samta s’apprête à construire son usine au Maroc pour 70 millions de dollars

Trois ans après l’annonce du projet, le groupe indien Samta finalise les préparatifs pour la construction de son complexe industriel dans la zone franche Atlantique à Kénitra. Avec un plan d’investissement de 70 millions de dollars, cette usine recyclera des déchets de cuivre et d’aluminium pour répondre aux besoins des secteurs automobile et aéronautique. Le projet, soutenu par un prêt potentiel de 20 millions de dollars de la BERD, créera 200 emplois locaux et renforcera les industries métallurgiques et l’économie circulaire au Maroc.

Le projet a fait l’objet d’un dialogue d’investissement plus large entre le groupe Samta et le ministère de l’Industrie
Le projet a fait l’objet d’un dialogue d’investissement plus large entre le groupe Samta et le ministère de l’Industrie
Trois ans après l’annonce du projet, le groupe indien Samta s’apprête à lancer son unité industrielle au Maroc. Il s’agit d’une usine de recyclage des métaux (principalement l’aluminium et le cuivre) à installer à Kénitra dans la zone franche Atlantique (AFZ), sur une parcelle de 30.235 m². Ce projet a fait l’objet d’un protocole d’accord signé avec le ministère de l’Industrie en septembre 2022. Il a été ensuite suivi par la conclusion d’une convention d’investissement. Le plan d’investissement (Capex) s’élève à 70 millions de dollars. Samta Metals et Alloys SA, la filiale du groupe Samta Mines au Maroc, est en train de finaliser le bouclage financier et technique. Selon nos informations, l’entreprise négocie des partenariats avec plusieurs bailleurs de fonds, notamment la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour un prêt de 20 millions de dollars.



Dans la phase préliminaire, Samta Metals et Alloys SA a été accompagnée par Deloitte pour évaluer la faisabilité du projet (évaluation du marché, paysage concurrentiel, fournisseurs de matières premières, cadre fiscal...) et définir la structure de l’entreprise.

Le projet de recyclage des métaux comprendra une production finale de 15.000 tonnes (t) par an de cathodes et de barres de cuivre (diamètre variant de 8 à 19 mm) et de 20.000 tonnes par an de lingots d’alliages d’aluminium. Il s’agira principalement d’alliages d’aluminium-silicium de différentes séries répondant aux besoins du secteur automobile, mais aussi aéronautique et énergétique du Maroc. La capacité prévue sera doublée après 3 ans à compter de la date de démarrage de la production, prévue en 2025.

Les activités de construction comprendront des travaux de terrassement, des travaux de génie civil et l’installation d’équipements et de structures de traitement. La mise en service comprendra des tests de mise en service à froid et à chaud, ainsi qu’un essai de production lié à la garantie de performance de l’usine.

Le complexe traitera des déchets industriels et de la ferraille (de cuivre-Cu et d’aluminium-Al) pour produire des lingots d’aluminium et des cathodes de cuivre/tiges laminées. En utilisant des matériaux secondaires, le projet permettra de réduire la consommation d’énergie et les émissions de dioxyde de carbone associées à la production de Cu et d’Al. L’emplacement du projet dans une zone industrielle existante permettra également des gains d’énergie puisque les industries automobiles à proximité pourront à la fois fournir des intrants de ferraille et utiliser les produits finis.

Le projet a fait l’objet d’un dialogue d’investissement plus large entre le groupe Samta et le ministère de l’Industrie. La justification du projet repose sur plusieurs considérations, entre autres, ajouter de la valeur dans le pays et assurer l’autonomie dans la production de certains métaux pour répondre aux besoins des industries automobile et aéronautique. Il s’agit aussi de développer un écosystème permettant d’attirer les industries aval pour le traitement des métaux ainsi que de faciliter l’économie circulaire en recyclant et valorisant les déchets métalliques. S’ajoutent le développement des compétences locales dans les industries métallurgiques ainsi que la création des emplois dans les industries du recyclage et de la fabrication. À noter qu’à son ouverture, le projet va générer un ensemble de 200 postes de travail, dont les contrats locaux à durée indéterminée vont représenter 80%. Ces contrats concernent des ingénieurs, des cadres supérieurs et des techniciens spécialisés (20%). La main-d’œuvre comprendra des ouvriers et des agents administratifs. En outre, cet important projet, d’un niveau technique et d’innovation très élevé, devra préserver les ressources naturelles, l’énergie et l’eau tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la production résultante de l’exploitation minière, de la fusion et du raffinage.

L’industrie manufacturière, un pilier fondamental de l’économie

Selon une note du projet, le secteur de l’industrie manufacturière est un pilier fondamental de l’économie de nombreux pays à travers le monde. Il englobe une vaste gamme d’activités de production et de transformation, allant de la fabrication de produits de base aux industries de pointe, telles que l’automobile, l’aérospatiale et la construction navale. Au sein de ce secteur, l’industrie de transformation métallurgique occupe une place de choix. La production de métal, de cuivre et d’alliage d’aluminium est l’une des principales activités de l’industrie de transformation métallurgique. Elle représente un enjeu économique majeur pour les pays producteurs, car elle permet de créer de la valeur ajoutée et de générer des emplois dans des secteurs clés tels que la construction, l’automobile et l’aéronautique. Les industries de transformation métallurgique sont également des consommateurs importants d’énergie et de matières premières, ce qui en fait des acteurs majeurs dans la chaîne de valeur globale de l’industrie. Cependant, comme toute activité industrielle, la production de métal, de cuivre et d’alliage d’aluminium peut avoir des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine. C’est pourquoi une étude d’impact environnemental et social (EIES) est nécessaire afin d’identifier ces impacts et de proposer des mesures d’atténuation appropriées pour les minimiser.

Le groupe Samta va ainsi implanter ce projet, en respectant des dispositions légales et réglementaires. Ainsi, une étude d’impact sur l’environnement (EIE) a été confiée au bureau d’étude Clean Tech. Elle a pour objet d’identifier et d’évaluer les impacts positifs et négatifs, pouvant être générés par ce projet et de déterminer les mesures d’atténuation recommandées et le programme de surveillance et de suivi environnemental requis par le projet. Les EIE concluent qu’avec la mise en œuvre des mesures d’atténuation recommandées, l’importance globale des impacts résiduels et cumulatifs sera mineure ou négligeable.
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