À quel effet du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 sur l’économie marocaine doit-on attendre ? Permettra-t-il de renouer avec des niveaux de croissance supérieurs à 4% ? «Je ne le crois pas», répond d’emblée Mohammed Benmoussa, président du forum des économistes du Parti du progrès et du socialisme (PPS), invité de l’émission «L’Info en Face» de «Groupe Le Matin» du jeudi 14 novembre. Pourtant, l’hypothèse de croissance adoptée pour la confection du PLF 2025 est de 4,6% ! L’actuel gouvernement y croit donc et s’y attend. «Ce PLF est dans la continuité des trois précédentes lois de finances, une politique que je juge inefficace et injuste. Le gouvernement procède de la même manière. Et comme disait Einstein, “la folie, c'est de faire toujours la même chose et d'espérer des résultats différents”», explique notre professeur universitaire.
Même le bilan de mi-mandat, présenté par le gouvernement, censé mettre en avant certains indicateurs, comporterait des contre-vérités, estime l’invité de l’émission. D’ailleurs, le PPS et le Mouvement Damir ont publié des lettres ouvertes au Chef du gouvernement pour dénoncer les contre-vérités de ce bilan. Ces critiques se basent sur des données d'institutions indépendantes comme le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le CES et la Banque centrale, partage le vice-président du Mouvement Damir. Et d’avancer que le gouvernement s'appuie sur la théorie du ruissellement, une approche qui favorise les grandes entreprises et les classes aisées, au détriment des PME et des classes moyennes. Une stratégie aux limites évidentes !
Quant aux aides directes distribuées à 3 millions de ménages, elles ne sont pas une solution pour notre expert. Il rappelle dans ce sens que l'État social, tel qu'imaginé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, va bien au-delà. Il rappelle ainsi que l'État social, c'est faire fonctionner l'ascenseur social et permettre aux citoyens de progresser durablement. Et puis, fait-il remarquer, pour distribuer 36 milliards de DH (50 milliards dans les prochaines années), il faut des finances publiques solides, une stratégie économique ambitieuse et inclusive. Or, actuellement, les lacunes dans la mise en œuvre de ce projet freinent son potentiel transformateur.
La solution ? Elle est toute simple pour notre invité. Permettre aux citoyens de «voler de leurs propres ailes». Il faut ainsi «les former, leur permettre d’accéder au marché du travail, avoir un emploi décent et des rémunérations en phase avec le niveau de vie. Tout cela inclut aussi l’accès à l’enseignement et à la santé de qualité. C’est cela qui constitue un État social», préconise l’expert.
En attendant, croire que le financement trouvé par le gouvernement ces trois dernières années pour l’État social et les aides directes a été réalisé sans aggraver la situation financière ou creuser davantage les déficits est erroné. Dans les faits, avance notre invité, le financement de l’État social a été possible via 3 actions :
• Le démantèlement de la Caisse de compensation et la baisse importante de son déficit (aux alentours de 16 milliards de DH cette année, contre 58 milliards en 2012).
• La mise en place de la contribution de solidarité sur les bénéfices et les hauts revenus (environ 7 milliards de DH).
• L’aggravation significative de l’endettement public. Ce qui met en danger la souveraineté financière du pays, craint cet expert.
Il estime également que le gouvernement réduit artificiellement le déficit avec les «financements innovants». «Le déficit réel était de 7,4% en 2022 et 6,1% en 2023, contre les chiffres officiels de 5,4 et 4,4%», avance-t-il. Et d’ajouter que ces financements ne sont ni soutenables ni transparents.
Fiscalité : une injustice à la peau dure ! L’invité de l’émission refuse de se féliciter des augmentations fiscales. Il considère à la base que la TVA est un impôt injuste envers les plus fragiles. Même regard envers la mise en œuvre séquentielle de l’IS et l’IR. Pire, il pointe du doigt l’augmentation de l’IS pour les PME réalisant moins de 300.000 DH de résultats nets annuels (taux de 20% à l'horizon 2026, contre 10% auparavant). Opter pour un taux unifié serait donc un choix erroné, selon notre spécialiste.
En lieu et place, l’expert invite le gouvernement à mener de véritables réformes fiscales : les recommandations portées par les trois assises de la fiscalité et celles du nouveau modèle de développement, «ignorées par le gouvernement», regrette-t-il. Il penche également vers la suppression des systèmes de prélèvement à la source, à taux libératoire. Pourquoi ? Ce sont ces systèmes qui déstructurent le principe de l’impôt sur le revenu, à savoir la globalité des revenus, catégoriels quelles que soient leur nature, l’uniformité de la ponction fiscale et la progressivité de l’impôt. Et de se demander : «Que fait le gouvernement dans la Loi de Finances 2025 ? Il crée de nouveaux systèmes de prélèvement à la source, à taux libératoire. Alors que nous recommandons au contraire non seulement de ne pas en créer, mais de les supprimer tous progressivement».
D’autres mesures sont également à mettre en œuvre pour lutter contre l’évasion fiscale, la fraude fiscale et réduire le pouvoir de l’administration fiscale dans la négociation. Sans oublier l’institution d’un impôt de solidarité sur le patrimoine non productif, spéculatif. «Une mesure forte de financement de l’État social que le gouvernement refuse évidemment de mettre en œuvre», regrette Benmoussa.
Au passage, notre invité qualifie l'exonération des salaires inférieurs à 6.000 DH de plaisanterie et se demande pourquoi un salarié qui ne perçoit qu'un salaire de 10.000 paye 38% d’IR alors qu’une entreprise réalise 100 millions de DH de bénéfices paye seulement 20% d’IS. Il rappelle à ce propos que le principe est que chacun doit contribuer à hauteur de ses capacités contributives : la progressivité de l’impôt. Le deuxième principe est qu’un revenu, quelle que soit sa nature (salarial, professionnel, agricole, de capitaux mobiliers ou fonciers...), les contribuables doivent être traités de la même façon.
Même le bilan de mi-mandat, présenté par le gouvernement, censé mettre en avant certains indicateurs, comporterait des contre-vérités, estime l’invité de l’émission. D’ailleurs, le PPS et le Mouvement Damir ont publié des lettres ouvertes au Chef du gouvernement pour dénoncer les contre-vérités de ce bilan. Ces critiques se basent sur des données d'institutions indépendantes comme le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le CES et la Banque centrale, partage le vice-président du Mouvement Damir. Et d’avancer que le gouvernement s'appuie sur la théorie du ruissellement, une approche qui favorise les grandes entreprises et les classes aisées, au détriment des PME et des classes moyennes. Une stratégie aux limites évidentes !
Quant aux aides directes distribuées à 3 millions de ménages, elles ne sont pas une solution pour notre expert. Il rappelle dans ce sens que l'État social, tel qu'imaginé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, va bien au-delà. Il rappelle ainsi que l'État social, c'est faire fonctionner l'ascenseur social et permettre aux citoyens de progresser durablement. Et puis, fait-il remarquer, pour distribuer 36 milliards de DH (50 milliards dans les prochaines années), il faut des finances publiques solides, une stratégie économique ambitieuse et inclusive. Or, actuellement, les lacunes dans la mise en œuvre de ce projet freinent son potentiel transformateur.
La solution ? Elle est toute simple pour notre invité. Permettre aux citoyens de «voler de leurs propres ailes». Il faut ainsi «les former, leur permettre d’accéder au marché du travail, avoir un emploi décent et des rémunérations en phase avec le niveau de vie. Tout cela inclut aussi l’accès à l’enseignement et à la santé de qualité. C’est cela qui constitue un État social», préconise l’expert.
En attendant, croire que le financement trouvé par le gouvernement ces trois dernières années pour l’État social et les aides directes a été réalisé sans aggraver la situation financière ou creuser davantage les déficits est erroné. Dans les faits, avance notre invité, le financement de l’État social a été possible via 3 actions :
• Le démantèlement de la Caisse de compensation et la baisse importante de son déficit (aux alentours de 16 milliards de DH cette année, contre 58 milliards en 2012).
• La mise en place de la contribution de solidarité sur les bénéfices et les hauts revenus (environ 7 milliards de DH).
• L’aggravation significative de l’endettement public. Ce qui met en danger la souveraineté financière du pays, craint cet expert.
Il estime également que le gouvernement réduit artificiellement le déficit avec les «financements innovants». «Le déficit réel était de 7,4% en 2022 et 6,1% en 2023, contre les chiffres officiels de 5,4 et 4,4%», avance-t-il. Et d’ajouter que ces financements ne sont ni soutenables ni transparents.
Fiscalité : une injustice à la peau dure ! L’invité de l’émission refuse de se féliciter des augmentations fiscales. Il considère à la base que la TVA est un impôt injuste envers les plus fragiles. Même regard envers la mise en œuvre séquentielle de l’IS et l’IR. Pire, il pointe du doigt l’augmentation de l’IS pour les PME réalisant moins de 300.000 DH de résultats nets annuels (taux de 20% à l'horizon 2026, contre 10% auparavant). Opter pour un taux unifié serait donc un choix erroné, selon notre spécialiste.
En lieu et place, l’expert invite le gouvernement à mener de véritables réformes fiscales : les recommandations portées par les trois assises de la fiscalité et celles du nouveau modèle de développement, «ignorées par le gouvernement», regrette-t-il. Il penche également vers la suppression des systèmes de prélèvement à la source, à taux libératoire. Pourquoi ? Ce sont ces systèmes qui déstructurent le principe de l’impôt sur le revenu, à savoir la globalité des revenus, catégoriels quelles que soient leur nature, l’uniformité de la ponction fiscale et la progressivité de l’impôt. Et de se demander : «Que fait le gouvernement dans la Loi de Finances 2025 ? Il crée de nouveaux systèmes de prélèvement à la source, à taux libératoire. Alors que nous recommandons au contraire non seulement de ne pas en créer, mais de les supprimer tous progressivement».
D’autres mesures sont également à mettre en œuvre pour lutter contre l’évasion fiscale, la fraude fiscale et réduire le pouvoir de l’administration fiscale dans la négociation. Sans oublier l’institution d’un impôt de solidarité sur le patrimoine non productif, spéculatif. «Une mesure forte de financement de l’État social que le gouvernement refuse évidemment de mettre en œuvre», regrette Benmoussa.
Au passage, notre invité qualifie l'exonération des salaires inférieurs à 6.000 DH de plaisanterie et se demande pourquoi un salarié qui ne perçoit qu'un salaire de 10.000 paye 38% d’IR alors qu’une entreprise réalise 100 millions de DH de bénéfices paye seulement 20% d’IS. Il rappelle à ce propos que le principe est que chacun doit contribuer à hauteur de ses capacités contributives : la progressivité de l’impôt. Le deuxième principe est qu’un revenu, quelle que soit sa nature (salarial, professionnel, agricole, de capitaux mobiliers ou fonciers...), les contribuables doivent être traités de la même façon.
Investissement public : un repli inquiétant !
Le maintien d'une cadence significative d'investissement public est un signe positif. Mais la réalité, que rappelle notre invité, est que l'investissement public a baissé. En 2023, le gouvernement a alloué 300 milliards de DH, avec une augmentation à 335 milliards en 2024, soit une croissance de plus de 10%. Cependant, en 2025, la projection est d'à peine 340 milliards, soit une augmentation de seulement 5 milliards ? «Ce qui représente un ralentissement considérable», fait remarquer notre invité. Ce montant provient de diverses sources : environ 138 milliards du Budget général de l'État, 108 à 110 milliards des entreprises publiques, 45 milliards du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, 22 milliards des collectivités locales et 15 milliards du Fonds de reconstruction du séisme. À ce titre, souligne Benmoussa, il y a aussi une répétition de 45 milliards du Fonds Mohammed VI, reportés depuis 2021 ! Ce qui soulève des questions sur l'utilisation réelle de ces Fonds.
Qu'en est-il de l'impact de ces investissements ? «Le bilan du Fonds Mohammed VI pour l’investissement reste insuffisant», répond notre expert. Et d’ajouter que les informations sur l’activité réelle sont limitées. Il appelle donc à des données précises sur les investissements réalisés et les résultats obtenus». En ce qui concerne le programme de reconstruction (120 milliards de DH), rappelle-t-il, 40% de cette somme seulement a été engagée. Et de poursuivre, «en 2024, le gouvernement n'a injecté que 8,8 milliards de DH, bien loin des 24 milliards annoncés pour cette année. De plus, bien que 60 milliards soient destinés à être levés auprès des donateurs internationaux, aucune mention n'est faite de cette levée de fonds dans le projet de loi de finances».
Qu'en est-il de l'impact de ces investissements ? «Le bilan du Fonds Mohammed VI pour l’investissement reste insuffisant», répond notre expert. Et d’ajouter que les informations sur l’activité réelle sont limitées. Il appelle donc à des données précises sur les investissements réalisés et les résultats obtenus». En ce qui concerne le programme de reconstruction (120 milliards de DH), rappelle-t-il, 40% de cette somme seulement a été engagée. Et de poursuivre, «en 2024, le gouvernement n'a injecté que 8,8 milliards de DH, bien loin des 24 milliards annoncés pour cette année. De plus, bien que 60 milliards soient destinés à être levés auprès des donateurs internationaux, aucune mention n'est faite de cette levée de fonds dans le projet de loi de finances».
Emploi : des résultats en deçà des attentes !
Par ailleurs, rappelle notre expert, le Chef du gouvernement a exprimé son ambition de lutter pour l'emploi. Cependant, souligne-t-il, jusqu'à présent, les résultats sur ce front ne sont pas à la hauteur des attentes. Les derniers chiffres du Haut-Commissariat au Plan font état d’une hausse du taux de chômage, avec 4,3 millions de Marocains. «Et on s'en rend compte seulement à mi-mandat !», s’étonne Benmoussa. Face à cette situation, le ministre en charge a fait savoir qu'il allait mettre en place une stratégie centrée sur les jeunes avec un plan d'accélération en matière de formation et d'encadrement. Il invite à ce propos les membres du gouvernement à agir plutôt que de formuler des intentions : «abandonner l’usage du futur pour commencer à utiliser le présent et le passé», conseille Benmoussa qui pointe un taux d’activité des plus faibles au monde.
Quelles solutions alors pour résorber le chômage et augmenter la productivité ?
Pas en tout cas celles proposées par les institutions internationales, prévient Benmoussa. Des solutions Made in Morocco (le Nouveau modèle de développement en est un exemple) sont nécessaires. Car il n'y a pas de solution magique, mais plutôt une politique économique globale à mettre en œuvre, avec des réformes structurelles nécessaires. Pour réussir, il faut déconstruire l’économie de rente, soutenir les PME, les régions, et ouvrir les marchés publics, tout en restaurant la confiance.
Que pense-t-il alors des 14 milliards de DH alloués par le gouvernement pour soutenir l’emploi ? Une étude approfondie a été annoncée, rappelle notre invité. La confier à un cabinet de consulting international est une démarche peu pertinente, estime-t-il, car les problèmes économiques de l’emploi sont largement connus. Ensuite, aucune information sur l’état d’avancement de cette étude ou sur ses résultats n’a été rendue publique ! «Si cette étude existe, pourquoi le gouvernement ne la publie-t-il pas et ne crée-t-il pas un débat public sur le diagnostic et le plan d’action ?», se demande-t-il.
Le marché de l'emploi marocain est sous pression face à l'afflux annuel de 315.000 jeunes qui entrent dans des formations professionnelles ou s'inscrivent dans les universités publiques et privées. Les dispositifs actuels peinent à absorber ces nouveaux arrivants, aggravant les déséquilibres structurels du marché du travail. Les 14 milliards de DH seraient donc insuffisants, selon notre invité. En outre, les 29.000 prévus dans la fonction publique en 2025 seraient marginaux au regard des besoins du pays. Depuis fin 2021, le Maroc a perdu 110.000 emplois nets, selon les données du HCP. À la fin de septembre 2024, le pays comptait 10,66 millions d’emplois, contre 10,77 millions au début du mandat actuel.
Que pense-t-il alors des 14 milliards de DH alloués par le gouvernement pour soutenir l’emploi ? Une étude approfondie a été annoncée, rappelle notre invité. La confier à un cabinet de consulting international est une démarche peu pertinente, estime-t-il, car les problèmes économiques de l’emploi sont largement connus. Ensuite, aucune information sur l’état d’avancement de cette étude ou sur ses résultats n’a été rendue publique ! «Si cette étude existe, pourquoi le gouvernement ne la publie-t-il pas et ne crée-t-il pas un débat public sur le diagnostic et le plan d’action ?», se demande-t-il.
Le marché de l'emploi marocain est sous pression face à l'afflux annuel de 315.000 jeunes qui entrent dans des formations professionnelles ou s'inscrivent dans les universités publiques et privées. Les dispositifs actuels peinent à absorber ces nouveaux arrivants, aggravant les déséquilibres structurels du marché du travail. Les 14 milliards de DH seraient donc insuffisants, selon notre invité. En outre, les 29.000 prévus dans la fonction publique en 2025 seraient marginaux au regard des besoins du pays. Depuis fin 2021, le Maroc a perdu 110.000 emplois nets, selon les données du HCP. À la fin de septembre 2024, le pays comptait 10,66 millions d’emplois, contre 10,77 millions au début du mandat actuel.
Bien que le secteur public ait généré 75.000 postes sur trois ans, cela ne compense pas les pertes enregistrées par le secteur privé, qui a détruit environ 200.000 emplois sur la même période. Par ailleurs, le gouvernement met en avant la création de 600.000 emplois dans l’industrie. Toutefois, les chiffres officiels montrent que l’emploi dans l’industrie et l’artisanat reste stable depuis 2021, à 1,26 million d’emplois, sans distinction claire entre les deux secteurs.
En outre, l’invité assure que la situation économique est aggravée par une augmentation rapide de la dette publique : en tenant compte de toutes ses composantes (Trésor, garanties d’État, dettes extérieures et intérieures), elle représenterait 84% du PIB, bien au-dessus des 69,5% annoncés officiellement ! Depuis 2021, cette dette aurait augmenté de 300 milliards de DH, atteignant 1.280 milliards de DH fin 2023.
En outre, l’invité assure que la situation économique est aggravée par une augmentation rapide de la dette publique : en tenant compte de toutes ses composantes (Trésor, garanties d’État, dettes extérieures et intérieures), elle représenterait 84% du PIB, bien au-dessus des 69,5% annoncés officiellement ! Depuis 2021, cette dette aurait augmenté de 300 milliards de DH, atteignant 1.280 milliards de DH fin 2023.