L'Alliance des ingénieurs istiqlaliens propose un plan d'actions pour renforcer la Souveraineté alimentaire du Royaume en matière de viandes rouges. Formulé sous la forme d'une trentaine de recommandations, ce plan vise à rétablir les niveaux de production et stabiliser les prix à la consommation, selon ses auteurs.
1. Orienter et renforcer l’aide de l’Etat vers les petits éleveurs qui constituent les principaux fournisseurs du marché national en matière de viandes rouges ;
2. Soutenir l’importation de la viande congelée Halal afin d’améliorer l’offre sur le marché national, tout en renforçant les mesures de contrôle de qualité et de salubrité de cette viande importée ;
3. Encourager la diversification des sources de viandes (viandes blanches, poisson, cuniculture...) pour réduire la dépendance sur les quelques sources principales de viande
4. Mise en place de mécanismes de régulation des prix pour éviter les fluctuations extrêmes et assurer une rémunération équitable aux producteurs tout en maintenant des prix abordables pour les consommateurs. En effet, la fixation des prix des viandes rouges n’est pas réglementée, obéissant à la loi de l’offre et de la demande, ce qui laisse une grande marge aux spéculateurs du marché essentiellement
pendant les périodes de forte demande (aid al adha, ramadan, festivités...). De ce fait, l’Etat pourrait jouer un rôle important dans la réglementation régissant la fixation des prix des viandes rouges ;
5. Réhabilitation des marchés de bétail et développement de circuits courts pour réduire les coûts de transport et de distribution comme contribution à la stabilisation des prix ;
6. Soutenir d’avantage les professionnels du transport des marchandises suite à l’augmentation des coûts des carburants et de l’énergie, afin de réduire le coût de production des viandes et stabiliser les prix ;
7. La suppression des droits de douane à l’importation de bétail pour l’abattage doit être raisonnée pour ne pas donner des avantages fiscaux aux grands importateurs qui monopolisent le marché et portent préjudice aux producteurs nationaux .
8. Les coopératives peuvent jouer un rôle crucial en regroupant et mutualisant les ressources et les efforts des petits éleveurs pour améliorer la productivité et la commercialisation. Ainsi, il est nécessaire de redynamiser les organisations professionnelles à travers notamment, l’appui à la création de nouveaux groupements d’éleveurs ovins et caprins non adhérents aux programmes de sélection, afin d’augmenter le taux d’encadrement de nos élevages et d’améliorer la productivité animale ;
9. Augmenter le taux de présentation des animaux aux commissions de sélection à 60% du total des troupeaux à encadrer ;
10. Mise en place d’un nouveau cadre d’encadrement, de conseil des producteurs et de formation des éleveurs sur les meilleures pratiques d’élevage et de soins des animaux visant l’amélioration de la productivité et de la rentabilité.
11. Renforcement des programmes d’amélioration génétique et de développement des races locales ayant développé un potentiel de rusticité face aux conditions difficiles d’élevages (ovines, bovines, caprines et camelines) et relance du programme d’identification du cheptel ;
12. Développement des petits élevages laitier autour des centres de collecte et appui des industries laitières ;
13. Relever les niveaux d’incitation pour la production des génisses et leur importation pour reconstituer le cheptel animal national ;
14. Interdiction de l’abattage de femelles de moins de 5 ans sur au moins une période de 5 années ;
15. Mettre en place des programmes réguliers de vaccination et de traitement pour prévenir et contrôler la propagation des maladies, réduisant ainsi les pertes et les coûts associés et offrir des services vétérinaires mobiles pour encadrer l’ensemble des élevages, y compris dans les zones excentriques, afin de garantir la santé des troupeaux ;
16. Création des nouvelles structures spécialisées dans la bonne gestion des abattoirs, toute en encourageant l’investissement privé dans l’abattage et la transformation. A ce niveau, il est nécessaire de déployer des programmes d’appui et d’encouragement concernant les investissements dans la valorisation de la production de viande rouge ;
17. Renforcement de la capacite de valorisation des produits animaux principalement la production du lait en poudre et son appui par l’Etat au profit des industriels et encouragement de la collecte de la totalité de la production laitière en période de haute lactation afin de contribuer au maintien des troupeaux de vaches ;
18. Accorder une attention particulière aux filières camelines en zones sud et caprines en zones de montagnes afin de contribuer à l’amélioration de l’offre nationale en viandes rouges.
19. Développer des systèmes de productions résilients et efficaces pour une utilisation durable des ressources naturelles afin de réduire les coûts de production des élevages ;
20. Adopter des pratiques agricoles durables pour préserver la fertilité des sols et prévenir la dégradation environnementale, assurant ainsi une production stable à long terme en zone d’élevages ;
21. Mettre en place des incitations financières pour permettre l’adhésion des agriculteurs aux produits d’assurance, et en particulier les petits éleveurs qui constituent les principaux fournisseurs du marché national en matière de viandes rouges afin de réduire leur vulnérabilité face aux risques d’élevages.
22. Incitation et appui aux éleveurs pour l’adoption de technologies modernes tels que les systèmes d’alimentation automatisés et les systèmes de surveillance à distance pour le suivi de la santé des animaux. Ceci pourrait améliorer significativement la productivité et la durabilité
23. Gestion moderne et efficace des fermes, réduisant ainsi les coûts de main d’œuvre et d’entretien ;
24. Amélioration des infrastructures de valorisation avec un équipement moderne et innovant;
25. Poursuite de la réalisation des programmes de formation au profit des opérateurs dans la chaine de valeur de la viande rouge, notamment à travers la création de centres de formation innovants aux métiers de l’élevage ;
26. Accélérer les efforts de Recherche Développement en matière d’élevage (Alimentation, techniques d’élevage...).
27. Repenser la méthodologie de déclinaison de la nouvelle stratégie «Génération Green», en tenant compte des enseignements conclus du Plan Maroc Vert.
28. Sensibiliser le consommateur à l’importance d’une alimentation équilibrée et variée, incluant des alternatives aux protéines animales ;
29. Lancer un dialogue national sur les priorités nationales en matière de souveraineté alimentaire ;
30. Œuvrer pour la création d’une organisation nationale suprême plus efficace, chargée du rôle de formulation, suivi et évaluation des politiques publiques en matière de souveraineté alimentaire nationale.
Actions immédiates pour palier à la hausse des prix des viandes rouges
L'alliance a identifié une série de leviers à actionner dans l'immédiat pour réagir à la tendance haussière des prix des viandes rouges au Maroc. Il s'agit de propositions pour :1. Orienter et renforcer l’aide de l’Etat vers les petits éleveurs qui constituent les principaux fournisseurs du marché national en matière de viandes rouges ;
2. Soutenir l’importation de la viande congelée Halal afin d’améliorer l’offre sur le marché national, tout en renforçant les mesures de contrôle de qualité et de salubrité de cette viande importée ;
3. Encourager la diversification des sources de viandes (viandes blanches, poisson, cuniculture...) pour réduire la dépendance sur les quelques sources principales de viande
4. Mise en place de mécanismes de régulation des prix pour éviter les fluctuations extrêmes et assurer une rémunération équitable aux producteurs tout en maintenant des prix abordables pour les consommateurs. En effet, la fixation des prix des viandes rouges n’est pas réglementée, obéissant à la loi de l’offre et de la demande, ce qui laisse une grande marge aux spéculateurs du marché essentiellement
pendant les périodes de forte demande (aid al adha, ramadan, festivités...). De ce fait, l’Etat pourrait jouer un rôle important dans la réglementation régissant la fixation des prix des viandes rouges ;
5. Réhabilitation des marchés de bétail et développement de circuits courts pour réduire les coûts de transport et de distribution comme contribution à la stabilisation des prix ;
6. Soutenir d’avantage les professionnels du transport des marchandises suite à l’augmentation des coûts des carburants et de l’énergie, afin de réduire le coût de production des viandes et stabiliser les prix ;
7. La suppression des droits de douane à l’importation de bétail pour l’abattage doit être raisonnée pour ne pas donner des avantages fiscaux aux grands importateurs qui monopolisent le marché et portent préjudice aux producteurs nationaux .
Actions pour le développement durable des productions animales (Viandes rouges et lait)
Dans la continuité des premières propositions, l'alliance cible le développement de la production des viandes rouges. Selon les ingénieurs istiqlaliens, une série de mesures peuvent être mises en place pour rebooster la filière :8. Les coopératives peuvent jouer un rôle crucial en regroupant et mutualisant les ressources et les efforts des petits éleveurs pour améliorer la productivité et la commercialisation. Ainsi, il est nécessaire de redynamiser les organisations professionnelles à travers notamment, l’appui à la création de nouveaux groupements d’éleveurs ovins et caprins non adhérents aux programmes de sélection, afin d’augmenter le taux d’encadrement de nos élevages et d’améliorer la productivité animale ;
9. Augmenter le taux de présentation des animaux aux commissions de sélection à 60% du total des troupeaux à encadrer ;
10. Mise en place d’un nouveau cadre d’encadrement, de conseil des producteurs et de formation des éleveurs sur les meilleures pratiques d’élevage et de soins des animaux visant l’amélioration de la productivité et de la rentabilité.
11. Renforcement des programmes d’amélioration génétique et de développement des races locales ayant développé un potentiel de rusticité face aux conditions difficiles d’élevages (ovines, bovines, caprines et camelines) et relance du programme d’identification du cheptel ;
12. Développement des petits élevages laitier autour des centres de collecte et appui des industries laitières ;
13. Relever les niveaux d’incitation pour la production des génisses et leur importation pour reconstituer le cheptel animal national ;
14. Interdiction de l’abattage de femelles de moins de 5 ans sur au moins une période de 5 années ;
15. Mettre en place des programmes réguliers de vaccination et de traitement pour prévenir et contrôler la propagation des maladies, réduisant ainsi les pertes et les coûts associés et offrir des services vétérinaires mobiles pour encadrer l’ensemble des élevages, y compris dans les zones excentriques, afin de garantir la santé des troupeaux ;
16. Création des nouvelles structures spécialisées dans la bonne gestion des abattoirs, toute en encourageant l’investissement privé dans l’abattage et la transformation. A ce niveau, il est nécessaire de déployer des programmes d’appui et d’encouragement concernant les investissements dans la valorisation de la production de viande rouge ;
17. Renforcement de la capacite de valorisation des produits animaux principalement la production du lait en poudre et son appui par l’Etat au profit des industriels et encouragement de la collecte de la totalité de la production laitière en période de haute lactation afin de contribuer au maintien des troupeaux de vaches ;
18. Accorder une attention particulière aux filières camelines en zones sud et caprines en zones de montagnes afin de contribuer à l’amélioration de l’offre nationale en viandes rouges.
Actions résilientes en faveur de la gestion des ressources naturelles
Pour faire face à l’impact du changement climatique, les ingénieurs istiqlaliens recommandent de renforcer les actions résilientes à même de garantir la durabilité de la filière. Il s'agit de :19. Développer des systèmes de productions résilients et efficaces pour une utilisation durable des ressources naturelles afin de réduire les coûts de production des élevages ;
20. Adopter des pratiques agricoles durables pour préserver la fertilité des sols et prévenir la dégradation environnementale, assurant ainsi une production stable à long terme en zone d’élevages ;
21. Mettre en place des incitations financières pour permettre l’adhésion des agriculteurs aux produits d’assurance, et en particulier les petits éleveurs qui constituent les principaux fournisseurs du marché national en matière de viandes rouges afin de réduire leur vulnérabilité face aux risques d’élevages.
Actions d’intégration des producteurs éleveurs pour l’accès aux nouvelles technologies
Le rapport de l'Alliance des ingénieurs istiqlaliens prévoit également une ouverture sur les nouvelles technologies comme une opportunité de développement de la filière. Cinq actions sont ainsi proposées :22. Incitation et appui aux éleveurs pour l’adoption de technologies modernes tels que les systèmes d’alimentation automatisés et les systèmes de surveillance à distance pour le suivi de la santé des animaux. Ceci pourrait améliorer significativement la productivité et la durabilité
23. Gestion moderne et efficace des fermes, réduisant ainsi les coûts de main d’œuvre et d’entretien ;
24. Amélioration des infrastructures de valorisation avec un équipement moderne et innovant;
25. Poursuite de la réalisation des programmes de formation au profit des opérateurs dans la chaine de valeur de la viande rouge, notamment à travers la création de centres de formation innovants aux métiers de l’élevage ;
26. Accélérer les efforts de Recherche Développement en matière d’élevage (Alimentation, techniques d’élevage...).
Actions transversales
Il existent par ailleurs des actions transverses à mener pour permettre de développer la filière des viandes rouges au Maroc. L'Alliance des ingénieurs istiqlaliens les résume comme suit :27. Repenser la méthodologie de déclinaison de la nouvelle stratégie «Génération Green», en tenant compte des enseignements conclus du Plan Maroc Vert.
28. Sensibiliser le consommateur à l’importance d’une alimentation équilibrée et variée, incluant des alternatives aux protéines animales ;
29. Lancer un dialogue national sur les priorités nationales en matière de souveraineté alimentaire ;
30. Œuvrer pour la création d’une organisation nationale suprême plus efficace, chargée du rôle de formulation, suivi et évaluation des politiques publiques en matière de souveraineté alimentaire nationale.