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Taxis vs Transport touristique : un différend sur fond de «concurrence déloyale»

Un incident étrange s’est récemment produit devant un hôtel de Casablanca, mettant en lumière les tensions entre les chauffeurs de taxi locaux et les transporteurs touristiques. Filmée par un taximan mécontent, la scène révèle des touristes prêts à embarquer dans un mini-van à destination de Marrakech. Cette vidéo soulève des questions sur la légitimité des opérations de transport touristique dans un contexte de «prétendue concurrence déloyale».

La scène a de quoi interpeller : un chauffeur de taxi casablancais dénonce la concurrence déloyale exercée par un transporteur touristique... qui s’apprête à embarquer des touristes ! L’incident se déroule devant un hôtel de la métropole. Capturée par le taximan mécontent lui-même, la vidéo montre des touristes sur le point de monter à bord d’un mini-van à destination de Marrakech. Dans cette séquence de moins d’une minute, le chauffeur, qui se présente comme un représentant syndical, exprime de vives critiques. Il dénonce le fait que le transport touristique empiète sur le travail des taxis, au mépris des lois en vigueur, avec la complicité, selon ses dires, des hôtels qui perçoivent des commissions sur ces opérations. Le transporteur, précise-t-il, ne dispose pas d’un voucher ou d’un manifeste de passager comme l’exige le cahier des charges relatif au transport touristique.

Qui empiète sur qui ? Mohamed Bamansour, président de la Fédération nationale du transport touristique au Maroc (FNTT), réagit aux accusations du taximan avec un mélange de fermeté et de légèreté. «C’est le monde à l’envers ! Ne devrait-on pas dire que ce sont les taxis qui nous font concurrence, étant donné qu’il s’agit de touristes ? N’est-ce pas plutôt à nous de nous plaindre ?» se demande-t-il, avec une pointe d’amusement. Il souligne que, loin d’être à l’origine d’un problème, le transport touristique a été conçu pour répondre aux besoins des touristes, qu’ils soient résidents ou étrangers. «Les taxis, faut-il le rappeler, sont un service public de transport en commun. Ils doivent respecter des lignes et ne peuvent pas dépasser certaines distances définies par la loi, en l’occurrence 50 km au maximum», insiste-t-il.



Il précise également que le système de «voucher» a été aboli, et que les transporteurs n’ont plus besoin de passer par des agences pour offrir leurs services. Cependant, ils doivent toujours fournir un manifeste de voyageur contenant les détails nécessaires sur les passagers et le voyage. «Nous n’empiétons sur le terrain de personne ! Nous respectons notre périmètre d’activité, nous avons investi dans ce secteur, nous avons créé des emplois et nous nous acquittons de nos taxes ! Ce serait plutôt à nous de nous plaindre des taxis, notamment avec la mise en place des guichets uniques de réservation des taxis aux aéroports. Ceci sans parler des applications de transport», conteste-t-il.

Élever le débat plutôt que d’élever la voix M. Bamansour invite tous les acteurs concernés à élever le débat sur la question des périmètres d’activité. Il affirme que les différends actuels sont dépassés et appelle à une collaboration pour le développement du tourisme national. Plutôt que de s’enliser dans débats stériles, le président de la FNTT préfère se concentrer sur la survie et la pérennité du secteur, en particulier face à une crise persistante. «Notre priorité aujourd’hui est de pérenniser les investissements des professionnels. Mais nous réfléchissons aussi à cette question de périmètres qu’il faut tracer clairement. C’est pour cela que notre fédération est activement impliquée dans l’élaboration de la charte nationale pour la mobilité, laquelle vise à établir des normes claires en matière de gouvernance des systèmes de transport. D’ailleurs, c’était l’objet de la dernière réunion que nous avons tenue avec notre ministère de tutelle le 7 août dernier», fait savoir le président de la FNTT.

Dans ce contexte, la FNTT a soumis au ministère de la tutelle plusieurs propositions, y compris des mesures pénalisant les professionnels qui ne respectent pas les limites imposées par les différents secteurs d’activité du transport. «N’oublions pas que le Maroc se prépare à accueillir des événements sportifs d’envergure mondiale. C’est pour cela que nous œuvrons pour qu’il n’y ait plus de conflit entre professionnels quand le regard du monde entier sera braqué sur nous», relève-t-il.

Relance de l’activité : légère reprise en perspective L’autre enjeu crucial pour les professionnels du transport touristique est la relance de l’activité, complètement à l’arrêt depuis le mois de juin. En effet, les transporteurs peinent à bénéficier du tourisme interne, tandis que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) préfèrent souvent recourir à la location de voitures. Toutefois, selon M. Bamansour, une légère reprise semble se dessiner depuis la deuxième semaine d’août, et des performances encourageantes sont attendues en septembre, coïncidant avec l’arrivée de nouveaux touristes.
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