Le Matin : Une étude de l’École polytechnique fédérale de Lausanne révèle que l’IA peut répondre correctement à 85% des questions de tests universitaires. Avez-vous été surpris par ce chiffre et que signifie-t-il pour l’avenir de l’évaluation académique ?
Rachid Guerraoui : Oui, honnêtement, nous avons été surpris par ce chiffre. Avant de mener cette étude, nous nous attendions à des résultats qui tourneraient peut-être autour de 50 ou 60%, ce qui aurait été déjà impressionnant. Mais atteindre 85%, c’est effectivement remarquable. Cela démontre que l’intelligence artificielle a franchi une étape importante dans sa capacité à traiter et à comprendre des concepts académiques de manière très avancée. Cependant, il est crucial de préciser que cette étude se concentre principalement sur les résultats obtenus à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Ce taux pourrait varier considérablement en fonction des disciplines étudiées, des types de tests, ou encore des universités. Par exemple, dans des domaines plus créatifs ou nécessitant une pensée critique plus poussée, les performances de l’IA pourraient être moins impressionnantes. Mais ce qui est indéniable, c’est que l’IA s’affirme de plus en plus comme un outil capable de répondre efficacement à des besoins académiques complexes. Les tests standardisés, conçus pour mesurer des compétences académiques basiques, peuvent devenir obsolètes.
Partant de là, comment le système universitaire marocain peut-il tirer parti de l’IA, tout en évitant ses dérives dans les évaluations et l’apprentissage ?
Dans un premier temps, il faut impérativement couper internet des universités lors des examens afin de garantir l’intégrité des évaluations. Cela permettrait d’assurer que les résultats reflètent réellement les compétences et connaissances des étudiants et non les capacités d’une IA à répondre à leur place. Il faut également repenser la nature même des examens. Les tests traditionnels, qui se concentrent souvent sur la mémorisation ou la simple application de connaissances, deviennent moins pertinents face à des outils comme Chat-GPT ou autre. Il serait judicieux de privilégier des évaluations qui stimulent la créativité, l’esprit critique et la résolution de problèmes complexes, des compétences humaines uniques que l’IA ne peut pas imiter avec la même profondeur. Et surtout, il est crucial d’accompagner ces adaptations par des formations continues des enseignants et des étudiants.
Recourir à l’arrêt d’internet totalement... Est-ce que vous ne pensez pas que ce serait plutôt un retour en arrière ?
Ce n’est pas un retour en arrière, mais une mesure d’adaptation. L’objectif est de préserver des compétences essentielles comme la réflexion autonome et la mémorisation, qui risquent d’être négligées avec une utilisation excessive de l’IA. Les étudiants doivent d’abord apprendre à travailler de manière indépendante avant d’utiliser l’IA comme un outil complémentaire. L’intégration de l’IA dans l’éducation ne consiste pas à abandonner les méthodes traditionnelles, mais à les enrichir tout en veillant à un équilibre entre technologies modernes et compétences fondamentales.
Vous dites que l’IA pourrait freiner le développement de compétences critiques chez les étudiants, d’autres estiment qu’au contraire elle peut stimuler l’esprit d’analyse et la créativité. Que faut-t-il en penser ?
L’IA est un outil puissant, mais son impact dépend de la manière dont on l’intègre. Elle peut, en effet, poser des risques si elle remplace des compétences de base essentielles comme la mémorisation, la logique ou les fondements en mathématiques et en grammaire. Ces compétences sont cruciales pour structurer la pensée et doivent être solidement acquises. Cependant, l’IA peut également enrichir l’apprentissage en poussant les étudiants à analyser, innover et explorer des idées complexes, une fois les bases maîtrisées. L’essentiel est de l’utiliser pour compléter les compétences fondamentales, ce qui peut créer une expérience éducative équilibrée et dynamique.
Concrètement, comment les enseignants et les étudiants peuvent-ils avoir un usage éthique et efficace de l’IA dans le contexte académique ?
Pour réussir cette transition, il faut d’abord que les enseignants comprennent le fonctionnement de l’IA, ses capacités et ses limites. Ils doivent se former à l’utiliser comme un outil pédagogique pour enrichir leurs méthodes et non les remplacer. Du côté des étudiants, il est essentiel de leur apprendre d’abord à apprendre sans IA dans un premier temps, pour qu’ils développent des compétences fondamentales comme la réflexion autonome, la logique et l’analyse critique. Comme on interdit l’usage d’une calculatrice pour maîtriser les bases des mathématiques, l’IA doit être limitée lors des premières étapes d’apprentissage. Ensuite, il faut leur montrer comment utiliser cet outil de manière productive et responsable. Cela inclut une certaine maîtrise pour pouvoir poser des questions pertinentes, évaluer les réponses générées et identifier les biais ou erreurs potentiels. L’IA ne doit pas être un raccourci, mais un levier pour approfondir leur compréhension et explorer des problématiques complexes. L’objectif est d’amener les deux parties à considérer l’IA comme un partenaire dans l’apprentissage et non comme un recours facile pour les solutions.
Rachid Guerraoui : Oui, honnêtement, nous avons été surpris par ce chiffre. Avant de mener cette étude, nous nous attendions à des résultats qui tourneraient peut-être autour de 50 ou 60%, ce qui aurait été déjà impressionnant. Mais atteindre 85%, c’est effectivement remarquable. Cela démontre que l’intelligence artificielle a franchi une étape importante dans sa capacité à traiter et à comprendre des concepts académiques de manière très avancée. Cependant, il est crucial de préciser que cette étude se concentre principalement sur les résultats obtenus à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Ce taux pourrait varier considérablement en fonction des disciplines étudiées, des types de tests, ou encore des universités. Par exemple, dans des domaines plus créatifs ou nécessitant une pensée critique plus poussée, les performances de l’IA pourraient être moins impressionnantes. Mais ce qui est indéniable, c’est que l’IA s’affirme de plus en plus comme un outil capable de répondre efficacement à des besoins académiques complexes. Les tests standardisés, conçus pour mesurer des compétences académiques basiques, peuvent devenir obsolètes.
Partant de là, comment le système universitaire marocain peut-il tirer parti de l’IA, tout en évitant ses dérives dans les évaluations et l’apprentissage ?
Dans un premier temps, il faut impérativement couper internet des universités lors des examens afin de garantir l’intégrité des évaluations. Cela permettrait d’assurer que les résultats reflètent réellement les compétences et connaissances des étudiants et non les capacités d’une IA à répondre à leur place. Il faut également repenser la nature même des examens. Les tests traditionnels, qui se concentrent souvent sur la mémorisation ou la simple application de connaissances, deviennent moins pertinents face à des outils comme Chat-GPT ou autre. Il serait judicieux de privilégier des évaluations qui stimulent la créativité, l’esprit critique et la résolution de problèmes complexes, des compétences humaines uniques que l’IA ne peut pas imiter avec la même profondeur. Et surtout, il est crucial d’accompagner ces adaptations par des formations continues des enseignants et des étudiants.
Recourir à l’arrêt d’internet totalement... Est-ce que vous ne pensez pas que ce serait plutôt un retour en arrière ?
Ce n’est pas un retour en arrière, mais une mesure d’adaptation. L’objectif est de préserver des compétences essentielles comme la réflexion autonome et la mémorisation, qui risquent d’être négligées avec une utilisation excessive de l’IA. Les étudiants doivent d’abord apprendre à travailler de manière indépendante avant d’utiliser l’IA comme un outil complémentaire. L’intégration de l’IA dans l’éducation ne consiste pas à abandonner les méthodes traditionnelles, mais à les enrichir tout en veillant à un équilibre entre technologies modernes et compétences fondamentales.
Vous dites que l’IA pourrait freiner le développement de compétences critiques chez les étudiants, d’autres estiment qu’au contraire elle peut stimuler l’esprit d’analyse et la créativité. Que faut-t-il en penser ?
L’IA est un outil puissant, mais son impact dépend de la manière dont on l’intègre. Elle peut, en effet, poser des risques si elle remplace des compétences de base essentielles comme la mémorisation, la logique ou les fondements en mathématiques et en grammaire. Ces compétences sont cruciales pour structurer la pensée et doivent être solidement acquises. Cependant, l’IA peut également enrichir l’apprentissage en poussant les étudiants à analyser, innover et explorer des idées complexes, une fois les bases maîtrisées. L’essentiel est de l’utiliser pour compléter les compétences fondamentales, ce qui peut créer une expérience éducative équilibrée et dynamique.
Concrètement, comment les enseignants et les étudiants peuvent-ils avoir un usage éthique et efficace de l’IA dans le contexte académique ?
Pour réussir cette transition, il faut d’abord que les enseignants comprennent le fonctionnement de l’IA, ses capacités et ses limites. Ils doivent se former à l’utiliser comme un outil pédagogique pour enrichir leurs méthodes et non les remplacer. Du côté des étudiants, il est essentiel de leur apprendre d’abord à apprendre sans IA dans un premier temps, pour qu’ils développent des compétences fondamentales comme la réflexion autonome, la logique et l’analyse critique. Comme on interdit l’usage d’une calculatrice pour maîtriser les bases des mathématiques, l’IA doit être limitée lors des premières étapes d’apprentissage. Ensuite, il faut leur montrer comment utiliser cet outil de manière productive et responsable. Cela inclut une certaine maîtrise pour pouvoir poser des questions pertinentes, évaluer les réponses générées et identifier les biais ou erreurs potentiels. L’IA ne doit pas être un raccourci, mais un levier pour approfondir leur compréhension et explorer des problématiques complexes. L’objectif est d’amener les deux parties à considérer l’IA comme un partenaire dans l’apprentissage et non comme un recours facile pour les solutions.