Au moment où le Conseil du gouvernement s’apprêtait à examiner jeudi le projet de loi 59.24 régissant l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et l'innovation, la riposte des étudiants à ce texte avait déjà franchi un stade avancé. Regroupés dans le cadre d'une coordination nationale unifiée, composée de la Coordination nationale des étudiants ingénieurs du Maroc, du Comité national des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc, ainsi que de l'Union nationale des étudiants du Maroc, les étudiants ne cachent pas leur colère, adoptant une position ferme contre ce projet de loi.
Dans un communiqué publié mercredi soir, ils affirment suivre avec une profonde inquiétude les développements liés à ce texte. Selon eux, le projet de loi 59.24 intervient dans un «contexte mouvementé» marqué par «l’absence de toute volonté politique de réformer le secteur de l’enseignement supérieur». Ils déplorent l'absence d’une approche participative intégrant les acteurs essentiels que sont les étudiants, les professeurs et le personnel universitaire.
Dans un communiqué publié mercredi soir, ils affirment suivre avec une profonde inquiétude les développements liés à ce texte. Selon eux, le projet de loi 59.24 intervient dans un «contexte mouvementé» marqué par «l’absence de toute volonté politique de réformer le secteur de l’enseignement supérieur». Ils déplorent l'absence d’une approche participative intégrant les acteurs essentiels que sont les étudiants, les professeurs et le personnel universitaire.
Des acquis menacés par le nouveau texte
Pour les étudiants, le projet de loi en question porte atteinte à des acquis considérables, contrairement la loi 01.00, promulguée en 2000 qui contenait des articles explicites (71 et 72) garantissant aux étudiants le droit de s’organiser dans leurs établissements et de gérer leurs affaires internes via des organes représentatifs (associations, conseils, bureaux d’étudiants, etc.). Or, selon eux, les récentes modifications apportées par le projet de loi 59.24 suppriment délibérément ces acquis, sachant que la Constitution de 2011 reconnaît clairement la liberté d’expression, de réunion et d’association. Une démarche jugée en contradiction avec l’esprit et les dispositions de la nouvelles Loi fondamentale qui a permis au Maroc de faire une grand pas en avant en matière de garantie des droits et libertés.
Un précédent accord balayé d’un revers
Le communiqué rappelle également que le ministère de l’Enseignement supérieur avait signé, il y a moins d’un an, un procès-verbal d’accord officiel avec les instances représentatives nationales des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie. Cet accord reconnaissait la légitimité de ces structures et invitait les facultés à les activer dans leurs règlements intérieurs, consolidant ainsi l’approche participative. «Si ce modèle traduit une orientation positive et une volonté de renforcer la confiance institutionnelle, il serait logique de le généraliser à tous les établissements d’enseignement supérieur, et non de le supprimer», soulignent les étudiants.
Le collectif étudiant critique par ailleurs le timing choisi pour l’adoption du projet de loi, en pleine période estivale coïncidant avec les vacances universitaires. Cette démarche priverait, selon eux, les instances étudiantes élues et les conseils pédagogiques de leur droit de s’exprimer sur cette réforme. Ils estiment que ce calendrier vise à contourner le débat public, au détriment d’un dialogue constructif sur un dossier stratégique pour l’avenir de l’université marocaine.
Le collectif étudiant critique par ailleurs le timing choisi pour l’adoption du projet de loi, en pleine période estivale coïncidant avec les vacances universitaires. Cette démarche priverait, selon eux, les instances étudiantes élues et les conseils pédagogiques de leur droit de s’exprimer sur cette réforme. Ils estiment que ce calendrier vise à contourner le débat public, au détriment d’un dialogue constructif sur un dossier stratégique pour l’avenir de l’université marocaine.
La représentativité étudiante comme pilier démocratique
Pour la Coordination nationale unifiée, l’existence d’instances représentatives légitimes et actives ne constitue pas seulement un droit constitutionnel : elle représente un levier essentiel pour développer la pratique démocratique au sein des établissements universitaires. «Les étudiants ne sont pas de simples récepteurs, mais de véritables partenaires dans la prise de décision et l’amélioration des conditions de formation», insistent-ils. Leur implication renforce la cohésion entre les composantes universitaires et contribue à bâtir une université publique forte, inclusive et ouverte sur les aspirations de la société.
La coordination alerte en outre sur le risque d’une «privatisation déguisée» de l’enseignement supérieur. Selon elle, certaines dispositions du projet de loi, bien que formulées de manière indirecte, ouvrent la voie à une «marchandisation» de l’université. Une telle orientation, affirment-ils, menace le principe constitutionnel de gratuité de l’enseignement, exclut une large frange d’étudiants aux moyens financiers limités et réduit l’université à une logique commerciale, en rupture avec sa mission scientifique, humaine et sociale.
La coordination alerte en outre sur le risque d’une «privatisation déguisée» de l’enseignement supérieur. Selon elle, certaines dispositions du projet de loi, bien que formulées de manière indirecte, ouvrent la voie à une «marchandisation» de l’université. Une telle orientation, affirment-ils, menace le principe constitutionnel de gratuité de l’enseignement, exclut une large frange d’étudiants aux moyens financiers limités et réduit l’université à une logique commerciale, en rupture avec sa mission scientifique, humaine et sociale.
Un rejet catégorique et un appel à la mobilisation
Partant de là, les étudiants annoncent leur rejet total de l’approche unilatérale qui a marqué l’élaboration du projet de loi 59.24. Ils réclament l’adoption d’une approche participative, l’abandon de toute tentative de privatisation directe ou indirecte, et la préservation des articles 71 et 72 de la loi 01.00, garants de la liberté d’organisation étudiante. Ils rappellent que les instances représentatives ne sont pas une finalité, mais un outil indispensable pour défendre les droits et améliorer la vie universitaire. La coordination prévoit ainsi d’adresser des courriers officiels au ministère et à la présidence du gouvernement, tout en se déclarant prête à engager des grèves et des actions de protestation dès la rentrée universitaire.
Le projet de loi 59.24, censé réformer l’enseignement supérieur au Maroc, risque ainsi d’attiser la tension dans un secteur qui n’est pas au mieux de sa forme. D’autant que les étudiants se disent déterminés à mener toutes les formes de lutte légitimes pour défendre leurs droits. Pour eux, c’est l’avenir même de l’université publique marocaine qui se trouve au cœur du débat : une institution qui «doit rester un espace démocratique, inclusif et accessible, fidèle à sa mission de formation et d’émancipation sociale».
Le projet de loi 59.24, censé réformer l’enseignement supérieur au Maroc, risque ainsi d’attiser la tension dans un secteur qui n’est pas au mieux de sa forme. D’autant que les étudiants se disent déterminés à mener toutes les formes de lutte légitimes pour défendre leurs droits. Pour eux, c’est l’avenir même de l’université publique marocaine qui se trouve au cœur du débat : une institution qui «doit rester un espace démocratique, inclusif et accessible, fidèle à sa mission de formation et d’émancipation sociale».
