Le groupe chinois, souvent décrit comme une sorte d'hybride entre les sociétés de ventes en ligne Amazon et eBay/PayPal, a enregistré mardi un projet provisoire encore très incomplet auprès du gendarme boursier américain (SEC).
Comme il est de coutume à ce stade de la procédure, Alibaba ne précise pas combien de titres il compte mettre sur le marché, ni leur prix unitaire.
Le projet d'entrée en Bourse mentionne seulement pour l'instant un volume indicatif de levée de fonds, destiné au calcul des frais d'enregistrement, de 1 milliard de dollars. Mais les analystes s'attendent à ce que le volume final soit bien plus important, avec une levée de capital généralement escomptée d'une quinzaine de milliards de dollars.
Alibaba ferait ainsi jeu presque égal avec le réseau social américain Facebook, jusqu'ici la plus grosse introduction en Bourse technologique de l'histoire, avec 16 milliards de dollars levés en mai 2012.
Le record, tous secteurs confondus, est détenu pour l'instant par la banque chinoise AgBank, qui avait obtenu un peu plus de 22 milliards de dollars en 2010 sur les places financières de Hong Kong et Shanghai.
Alibaba fait saliver les investisseurs avec des taux de croissance fulgurants et une rentabilité très élevée : sur son exercice clos fin mars, son chiffre d'affaires s'est envolé de 72% à 5,55 milliards de dollars et son bénéfice net a doublé à 1,35 milliard, d'après les données fournies dans son projet d'introduction boursière.
Les plus grosses entrées en Bourse de l'histoire
L'entrée en Bourse du géant chinois de la distribution en ligne Alibaba, dont le projet a été enregistré mardi auprès des autorités américaines, s'annonce comme l'une des plus grosses opérations de ce type jamais réalisées dans le monde.
Voici le classement des dix plus importantes introductions en Bourses enregistrées à ce jour. Les montants, compilés par le cabinet Dealogic, intègrent l'exercice éventuel d'une option de surallocation (un paquet de titres supplémentaires prévu dès le départ mais mis sur le marché ultérieurement et seulement en cas de forte demande).
1 - AgBank - 22,117 milliards de dollars.
La banque chinoise Agricultural Bank of China était entrée sur les Bourses de Hong-Kong et Shanghai en 2010.
2 - ICBC - 21,929 milliards de dollars.
Une autre banque chinoise, Industrial and Commercial Bank of China, avait elle aussi opté pour Hong Kong et Shanghai en 2006.
3 - AIA Group - 20,494 milliards de dollars.
Cette filiale asiatique de l'assureur américain AIG était arrivée à la Bourse de Hong Kong en 2010.
4 - Visa Inc - 19,650 milliards de dollars.
Le groupement américain de cartes de crédits avait fait ses premiers pas à la Bourse de New York en 2008.
5 - NTT DoCoMo - 18,379 milliards de dollars.
L'opérateur japonais de téléphonie mobile, de son nom complet NTT Mobile Communications Network, avait été introduit à la Bourse de Tokyo en 1998.
6 - General Motors - 18,140 milliards de dollars.
Le constructeur automobile américain, coté à New York et Toronto, était revenu sur le marché en 2010, moins d'un an et demi après sa faillite.
7 - Enel - 17,408 milliards de dollars.
Le groupe d'énergie italien, dont les actions s'échangent à Milan et New York, avait fait ses débuts boursiers en 1999.
8 - Facebook - 16,007 milliards de dollars.
Le premier réseau social mondial sur internet s'était lancé à New York en 2012
9 - NTT - 13,609 milliards de dollars.
L'ex-groupe public de télécommunications japonais Nippon Telegraph & Telephone Corp avait commencé à être coté à la Bourse de Tokyo en 1986.
10 - Deutsche Telekom - 13,030 milliards de dollars.
L'opérateur de télécoms allemand s'était frotté pour la première fois au marché en 1996, simultanément sur plusieurs places financières de son pays dont Francfort, ainsi qu'à New York et Tokyo.