Carlo Ancelotti peut respirer : le club merengue n'avait pas le droit à l'erreur après les succès du Barça contre Elche (4-0) et de l'«Atleti» à Malaga (0-1) qui le laissaient provisoirement à huit longueurs de ce duo de tête.
Le voici replacé en embuscade au classement, à la faveur d'un but providentiel de l'attaquant français (67), son neuvième en Liga cette saison, sur un service du jeune Jesé, homme en forme des Madrilènes.
Dans un match piégeux, Cristiano Ronaldo a ensuite mis le Real à l'abri (82 et 90+3) avec ses 19e et 20e buts en championnat, qui lui permettent de reprendre les rênes du classement des buteurs.
Troisième, la «Maison-Blanche» (44 points) peut envisager un rapproché le week-end prochain sur la pelouse de l'Espanyol Barcelone pendant que les deux coleaders (49 points) en découdront pour le titre symbolique de «champion d'hiver».
«Je ne suis pas préoccupé», a tranché l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti.
«Le match a montré que nous avons eu des problèmes, surtout en défense et au niveau de l'équilibre, et nous devons faire mieux (...) C'est vrai que nous sommes cinq points derrière. En ce moment il est important de ne pas augmenter cette différence et d'essayer de la réduire en jouant mieux.»
La victoire a été lente à venir pour le Real, face au Celta (17e au coup d'envoi) de l'entraîneur Luis Enrique, ancien joueur merengue passé à l'ennemi Barcelone et, à ce titre, conspué par le Bernabeu.
Ronaldo en pensant à Eusebio
Avec un peu plus d'adresse, les Galiciens, très en jambes, auraient pu faire la différence.
Dès la 6e minute, le Brésilien Charles s'est présenté tout seul devant le gardien Diego Lopez, qui a remporté le face-à-face. A l'heure de jeu, le même Charles a eu l'occasion de se rattraper mais il a de nouveau perdu son duel en tirant à côté (65). En face, avec un Gareth Bale de retour de blessure mais remplaçant au coup d'envoi, le Real a semblé manquer de rythme, ce qu'Ancelotti a attribué à un effet «post-fêtes».
Deux frappes d'Angel Di Maria (9, 40), une tentative contrée de Karim Benzema (24) et un tir de 25 mètres expédié au-dessus par Luka Modric (28) ont éclairé la gueule de bois madrilène, mais sans réussite.
En deuxième période, Ancelotti a été contraint de rebattre les cartes en faisant entrer Jesé puis Bale, et c'est le premier nommé qui a débloqué la situation en centrant fort dans la surface pour Benzema.
Le Français, enfin récompensé de ses efforts à la pointe de l'attaque, s'est jeté pour libérer le Bernabeu (67), s'attirant les louanges de son entraîneur.
«Je crois qu'il joue bien, non seulement parce qu'il marque, mais parce qu'il est important dans le jeu que nous voulons jouer», a expliqué Ancelotti. «Parfois, il décroche et cette position fait beaucoup de mal aux adversaires.»
Quant à Cristiano Ronaldo, il a inscrit en fin de match deux buts lourds de sens pour le Portugal, qui a perdu ce week-end une icône du football, Eusebio, décédé ce week-end à l'âge de 71 ans.
«CR7», de nouveau ovationné par le Bernabeu à une semaine de l'annonce du lauréat Ballon d'Or - qu'Eusebio, en son temps, avait lui aussi remporté -, a repris victorieusement un centre de Dani Carvajal (82) puis une passe en retrait de Bale (90+3). Et il n'en a pas rajouté dans la célébration de ses buts, l'esprit peut-être tourné vers la «panthère noire».