«Nous formerons 1 million de jeunes à l’horizon 2017»

Les nombreux instituts et centres spécialisées ont été lancés récemment à travers le Maroc, notamment avec des partenaires institutionnels. Quelle lecture peut-on faire de cette nouvelle approche de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail

L’ouverture de l’OFPPT sur l’environnement socio-économique est constante, grâce à une démarche de proactivité et de concertation permanentes avec les partenaires institutionnels et les opérateurs économiques. C’est comme cela qu’on anticipe sur les besoins en ressources humaines compétentes. Cette démarche nous permet de mettre en adéquation les plans d’action avec les impératifs du marché du travail ainsi que l’accompagnement des différentes stratégies sectorielles du Royaume, comme en a décidé S.M. le Roi Mohammed VI. Notre Souverain a en effet appelé à une mobilisation soutenue de tous les acteurs, dont l’OFPPT, pour la mise en place d'un système efficient d’éducation et de formation permettant de lui assurer un rôle de locomotive du développement économique et social. Voilà pourquoi l’OFPPT est en relation étroite avec des partenaires institutionnels comme la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus, les opérateurs économiques et les Fédérations et Associations professionnelles impliqués dans le processus de formation et dans le système de gouvernance, depuis l’étude d’opportunité à la cogestion des établissements en passant par l’ingénierie de la formation et la sélection des lauréats.

Quelques exemples de ce modèle de fonctionnement…?

Parmi les établissements qui démarrent actuellement, à l’occasion de la présente rentrée 2014-2015, il existe deux centres créés en partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. Il s’agit du Centre de formation dans les Métiers de l’Automobile, à Moulay Rachid-Casablanca, et du Centre de formation aux Métiers au Tourisme à Guich Loudaya-Témara. Ces deux nouvelles entités ont été inaugurées par S.M. le Roi Mohammed VI en juillet dernier. D’autres exemples encore : l’Ecole de Formation dans les Métiers du BTP à Settat, créée en partenariat avec la Fédération nationale du BTP, le Complexe de formation dans les Métiers des Nouvelles Technologies de l’Information, de l’Offshoring et de l’Electronique à Oujda, implanté au cœur de la zone OujdaShore. D’autres établissements pluridisciplinaires démarrent dans le cadre de cette rentrée, à savoir les ISTA Tamansourt, Tamesna, Sidi Ifni, Tafraout, ainsi que deux centres de formation en milieu pénitentiaire à Toulal III et Guelmim, créés en partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des Détenus.

Quelle estimation qualitative et quantitative faites-vous déjà de cette rentrée 2014-2015 ?

Nous comptons, pour l’actuelle rentrée, maintenir la cadence de développement du dispositif de formation en ligne avec le Plan de développement tracé pour l’horizon 2017. L’offre de formation l’OFPPT est en effet passée de 340.000 places pédagogiques en 2013-2014 à plus de 370.000 au titre de présente saison. Cela traduit un rythme de croissance annuel de 9%; un indicateur en phase avec la 4e phase de notre Plan de développement, lequel planifie la formation de 1 million de jeunes à l’horizon 2017. Une attention particulière sera toujours portée aux besoins en compétences exprimés par les secteurs prioritaires tels que le BTP, le tourisme, le Plan Maroc Vert, les stratégies Transport & Logistique, le Plan d’Accélération Industrielle…

Un mot sur la nouveauté du système de passerelles prévu désormais entre la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ?

C’est une mesure salutaire pour le dispositif national d’éducation et de formation car elle répond à une demande légitime de la part de nos jeunes lauréats devant s’expatrier pour suivre leurs études supérieures. Cela freinait notre ambition de doter les grands projets structurants des profils dont requis, à travers des cursus Bac+3 plus pointus. Cette réforme, qui est à mon sens nécessaire, apportera assurément davantage de dynamisme et d’adéquation à l’offre de la formation dans le Royaume tout en traduisant dans la réalité l’arsenal des recommandations contenues dans la Charte Nationale de l’Éducation et de la Formation et prévoyant l’instauration de passerelles entre l’OFPPT et le système de l’enseignement supérieur.

Mais concrètement, comment cela va-t-il fonctionner ?

Concrètement, il est prévu de réserver un quota de 5% des places pédagogiques aux lauréats de la formation professionnelle pour leur permettre d’accéder aux établissements de l’enseignement supérieur, écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, etc. Et ce, sur la base de concours spécifiques et de concours ouverts pour l’accès à la Licence professionnelle aux Bac+2 des enseignements technique et professionnel. La convention-cadre, signée le 10 juillet 2014, prévoit notamment la mutualisation des moyens entre les différents départements formateurs, à travers l’accès aux ateliers des établissements de formation pour les travaux pratiques ainsi que l’implication des enseignants du supérieur dans l’ingénierie de formation et dans les examens aussi.