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Le Maroc, une exception dans la région MENA

«Le Maroc, une exception dans la région MENA en matière de politiques de développement durable», c’est ce qu’a indiqué Simon Gray directeur du département Maghreb du Groupe de la BM

Le Maroc, une exception dans la région MENA
«Le Maroc a déjà jeté les bases d'une croissance durable et propre en s'érigeant en modèle dans la région MENA». Simon Gray, directeur du département Maghreb du Groupe de la BM. Ph : MAP

Le Maroc fait souvent figure d'exception dans la région MENA en terme de mise en place de politiques de développement durable, a indiqué le directeur du département Maghreb du Groupe de la Banque mondiale (BM), Simon Gray.

«La préoccupation des autorités marocaines concernant la mise en place d'un modèle pérenne de développement, procède ainsi de la volonté de construire une économie verte résiliente et susceptible d'offrir, sur le long terme, des opportunités à tous les Marocains, y compris les plus vulnérables», a souligné Simon Gray dans un entretien accordé à la MAP, en marge de la Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation au développement durable (EDD) qui se tient du 10 au 12 novembre à Nagoya (centre du Japon).

Le responsable de la BM a, également, fait savoir que le Maroc, conscient que sa trajectoire de développement se trouve à un moment charnière, ne ménage aucun effort pour la mise en place d'un modèle pérenne de développement, en précisant que le Royaume a placé le patrimoine naturel comme actif stratégique pour des secteurs comme l'agriculture, la pêche ou le tourisme, notamment dans les régions rurales et côtières.

Au volet de l'agriculture, le Maroc, dont la richesse repose en partie sur ses ressources naturelles, a mis en place un programme structurant pour une utilisation plus efficace de la gestion de ses ressources en eau, notamment en soutenant l'irrigation goutte-à-goutte et en accordant une plus grande attention à la préservation des nappes, a-t-il fait savoir.

Pour ce qui est du secteur de la pêche, Simon Gray n'a pas manqué d'évoquer la stratégie Halieutis qui accorde, selon lui, une attention à la soutenabilité environnementale, à travers la mise en place de mesures de contrôle de la pêche illicite et la promotion d'un nouveau secteur aquacole capable de générer davantage d'emplois.

De même, le responsable de la BM a jugé que le ministère du Tourisme et la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT), sont en train de valoriser le capital naturel du pays à travers des programmes avec un potentiel de création d'emplois et des revenus.

S'agissant d'énergies renouvelables, le directeur du département Maghreb du groupe de la Banque mondiale a qualifié d'«ambitieux» l'objectif du Royaume de porter à 42% la puissance générée par ses énergies vertes à l'horizon 2020, afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de combustibles fossiles, mais aussi due à la vision de soutenabilité environnementale qui imprègne sa politique énergétique.

Le responsable de la Banque a, également, salué la mise en place d'une politique de réduction progressive des subventions aux produits énergétiques, tels que l'essence, le gasoil et le fuel.

«Il s'agit des décisions judicieuses que nous saluons et qui méritent une attention particulière afin de maintenir l'élan de réforme dans les années à venir», a-t-il estimé, notant qu'au-delà de leurs effets budgétaires positifs, les mesures récemment introduites par le Gouvernement dans des secteurs comme l'électricité et les carburants ont aussi une profonde dimension environnementale. 

Elles permettront, selon lui, de soulever les défis environnementaux que sont la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre, en soulignant l'empreinte négative des énergies fossiles sur l'environnement.

Dans le même ordre d'idées, le responsable a fait observer que l'introduction d'une taxation sur la production des plastiques et l'extraction de sable, qui renseigne sur les ambitions du gouvernement sur cet axe, peuvent certainement être étendues à d'autres produits et pratiques ayant un potentiel élevé de dégradation environnementale.

«In fine, la fiscalité constitue un outil important pour contrecarrer les effets néfastes et à large échelle des pollutions engendrées ou par une faible observance des règles élémentaires de respect de l'environnement», a conclu Simon Gray. 

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