A Madrid, c'est encore le Real qui règne : le champion d'Europe en titre a souffert pour dompter le vice-champion, mais il a su patienter jusqu'à un service de Cristiano Ronaldo pour le petit Mexicain (88e), peu après l'exclusion d'Arda Turan pour un second carton jaune (76e). Un but in extremis, à l'image du coup de tête de Sergio Ramos qui, en mai dernier à Lisbonne, avait expédié les deux équipes vers une prolongation remportée par le Real (4-1 a.p.).
Après sept matches sans victoire cette saison, plus longue série d'invincibilité de l'Atletico dans l'histoire des derbies madrilènes, voilà le sortilège levé pour la «Maison blanche».
Le Real était pourtant décimé au stade Santiago-Bernabeu avec les absences de Karim Benzema, Gareth Bale et Luka Modric sur blessures et la suspension de Marcelo. Mais il a eu le mérite de proposer plus de jeu que son adversaire, lequel était surtout venu pour défendre et mettre des coups.
Car après la fièvre de la finale de Lisbonne, c'était un match qu'aucun des camps ne pouvait perdre. Et dans l'électricité ambiante, les chocs et les duels ont été plus nombreux que les occasions franches.
Des coups de coude, des contacts, des grands dégagements... Clairement, les hommes de Diego Simeone étaient venus jouer le pourrissement, un jeu où généralement, l'Atletico est le plus fort. Disposés en bloc dans leur moitié de terrain, les «Colchoneros» ont montré une garde agressive et parfois à la limite de l'anti-jeu, Sergio Ramos, Isco ou Fabio Coentrao se plaignant tour à tour de coups de coude.
Au rayon des mauvais gestes, il y a eu aussi un coup de pied de Raul Garcia dans le genou droit de Raphaël Varane, qui avait été opéré de cette même articulation la saison dernière.
«Chicharito» libéré d'un poids
Il y a eu enfin deux tacles en retard d'Arda Turan, sanctionnés chacun d'un carton jaune, ce qui a provoqué l'exclusion du Turc (76e), sans doute le tournant de la rencontre.
Sur l'ensemble du match, c'est le Real qui a eu les meilleures occasions, même s'il s'est longtemps heurté au gardien slovène Jan Oblak, déjà héros du match aller et qui a notamment gagné son face-à-face avec Ronaldo (44e).
Au match aller aussi, le club merengue avait dominé sans marquer et l'absence de Bale et Benzema dans la finition a clairement pesé mercredi soir.
D'ailleurs, Javier «Chicharito» Hernandez, très peu utilisé cette saison par l'entraîneur Carlo Ancelotti, a commencé par manquer ses trois occasions les plus franches: une frappe de mule à angle fermé expédiée dans le petit filet extérieur (12e), un tir en pivot passé juste à côté du cadre (49e) et une tentative sortie par l'inévitable Oblak (79e).
Mais l'attaquant mexicain, prêté l'été dernier par Manchester United, a finalement saisi sa chance sur un déboulé de Ronaldo et il a marqué au point de penalty, envoyant le Real dans le dernier carré et se libérant d'un poids après des mois passés sur le banc de touche.
«Reyes de Europa» («Rois d'Europe»), a chanté le Bernabeu, comme pour chambrer les supporteurs «colchoneros». Le club aux 10 C1 a encore fait parler son expérience européenne et remis son impétueux voisin à sa place... jusqu'à la prochaine revanche entre eux.