Comment sortir de l'impasse par rapport aux délais de paiement inter-entreprises ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les participants à la deuxième Matinale du CCGM organisée ce vendredi à Casablanca. Si pour les délais de paiement de l'Administration, les signes sont plutôt positifs, grâce notamment aux efforts de l’État qui a joué la carte de la confiance et de la transparence, le secteur privé semble encore loin de sortir de l’impasse. C’est ce que confirme Younes Idrissi Kaitouni, directeur régional des impôts. «Aujourd'hui, l'Etat a fait énormément d'efforts pour régler la problématique des délais de paiement. Il faut réfléchir à comment faire pour pousser les entreprises à sortir de l'impasse », déclare-t-il. Pour Mohammed Haïtami, PDG du Groupe Le Matin, la balle est dans le camp des acteurs du secteur privé, « Il appartient désormais au monde du business de faire le ménage chez lui», a-t-il lancé. Partant de ce même constat, Adil Diouri, directeur des Études & Communication chez Inforisk, a appelé à mettre en avant les entreprises qui respectent les délais de paiement, tout en identifiant les mauvais payeurs.
Pour Mehdi Arifi, DG assurance-crédit du Maghreb chez Coface, si le délai moyen de paiement contractuel (hors retards) a baissé de 5 jours entre 2017 et 2018, Il reste néanmoins parmi les cinq plus longs au monde. Les secteurs les plus touchés par les retards de paiement restent le BTP (108 jours), les TIC (104) et la distribution (95). Outre ces secteurs, ce sont surtout les TPE et PME qui sont le plus exposées à ce problème. «Les TPME sont le cœur du réacteur, elles représentent 80 à 90% du tissu économique, 60% de la valeur ajoutée et 60% des emplois», regrette Zakaria Fahim, président de la Commission TPE, PME, GE-PME et Auto-entrepreneur au sein de la CGEM et président de BDO consulting. Hakim Marrakchi, membre de la CGEM, pour sa part, relie ce retard dans les délais de paiement à un problème de dysfonctionnement au niveau de la gestion orientée finances et non gestion du stock ou les investissements, «ce déficit en compétences, nous le payons à la fin en ayant un déficit de compétitivité mais également une capacité moindre à faire face à nos échéances». La confiance s'établit par la transparence, lance pour sa part Hamid Ben Elafdil, «En 2020, nous devons travailler et collaborer dans le cadre d’une intelligence collective afin de trouver toutes les solutions possibles à cette situation», préconise Hamid Ben Elafdil, vice-président de la Fédération du commerce et services (CGEM).