«La confiance est fondamentale pour construire un écosystème sain, et nous savons que la confiance envers la publicité, dans le monde, est probablement à son niveau le plus bas», a admis Mark Howe, responsable chez Google de l'industrie de la publicité en ligne en Europe, lors d'une conférence de presse.
En 2017, le géant américain avait retiré 3,2 milliards d'annonces contraires à ses principes (contrefaçon, contenus inappropriés ou dangereux, etc), soit 28% de plus qu'en 2018.
L'année dernière, «nous avons fourni un effort concerté pour nous attaquer aux ‘mauvais acteurs’ qui sont à l'origine de nombreuses mauvaises publicités, et pas seulement aux publicités en soi», précise Scott Spencer, directeur de la Publicité durable chez Google, dans un communiqué en ligne.
«L'intelligence artificielle fait le gros du travail», explique Mark Howe. Elle «est capable de repérer les tendances, et d'appliquer des modèles à grande échelle, tandis que les équipes humaines définissent les paramètres et examinent les nuances».
Près d'un million de comptes de «mauvais annonceurs» ont ainsi été identifiés et fermés, le double de 2017.
«Nous recevons des questions de tous les côtés, des utilisateurs sur les ‘fake news’ aux clients qui veulent s'assurer que ce sont bien des personnes réelles qui voient leurs publicités» et non des robots, raconte Mark Howe.
Les géants du web comme Google ou Facebook ont entrepris de durcir leurs conditions d'utilisation, en réaction à la prise de conscience croissante des risques de manipulation des élections par des campagnes ciblées en ligne.
En 2018, Google a ainsi mis en place des mesures portant sur les annonces électorales aux Etats-Unis, pour les élections de mi-mandat. Près de 143.000 publicités politiques ont été vérifiées, et la société a publié un rapport sur les financements de ces annonces.
Des mesures similaires sont prévues pour les élections européennes et indiennes en 2019.Google, à travers sa plateforme de vidéos YouTube, a, par ailleurs, été mis en cause dans plusieurs scandales liés à la «brand safety», c'est-à-dire l'environnement dans lequel sont diffusés les publicités.
En 2017, plusieurs grands annonceurs, dont Procter & Gamble et AT&T, avaient retiré leurs campagnes de YouTube quand il était apparu que des annonces étaient adossées à des contenus antisémites, incitant à la haine ou faisant l'apologie du terrorisme.