Face aux répercussions de la pandémie de Covid-19, les pays en développement et la communauté internationale doivent prendre des mesures dès maintenant pour accélérer la reprise et atténuer les effets néfastes à long terme. C'est ce qui ressort des chapitres analytiques publiés aujourd'hui dans le rapport Global Economic Prospects du Groupe de la Banque mondiale.
L’analyse, rendue publique avant la sortie du rapport complet le 8 juin, souligne que les mesures de réponse à court terme pour faire face à l'urgence sanitaire et garantir les services publics essentiels devront être accompagnées de politiques globales pour stimuler la croissance à long terme. Il s'agit notamment de l'amélioration de la gouvernance et de l'environnement des affaires et de l'élargissement et de l'optimisation des investissements dans l'éducation et la santé publique.
Les récessions profondes associées à la pandémie aggraveront probablement le ralentissement de plusieurs décennies de la croissance économique et de la productivité, les principaux moteurs de l'amélioration du niveau de vie et de la réduction de la pauvreté, fait savoir le rapport, qui alerte qu'en plus des inégalités lié à la croissance tendancielle lente, les pauvres et les vulnérables sont parmi les plus durement touchés par la pandémie et la fermeture économique, notamment en raison de l'infection, des fermetures d'écoles et de la baisse des transferts de fonds.
"L'ampleur et la rapidité avec lesquelles la pandémie de Covid-19 et les fermetures économiques ont dévasté les pauvres du monde entier sont sans précédent. Les estimations actuelles montrent que 60 millions de personnes pourraient être plongées dans l'extrême pauvreté en 2020. Ces estimations devraient encore augmenter, la réouverture des économies avancées étant le principal déterminant", avertit le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass. Selon lui, les choix politiques faits aujourd'hui, à savoir, entre autres, une plus grande transparence de la dette pour inviter de nouveaux investissements, des progrès plus rapides dans la connectivité numérique et une expansion majeure des filets de sécurité en espèces pour les pauvres, aideront à limiter les dégâts et à construire une reprise plus forte.
En effet, de nombreux pays auront besoin de systèmes capables de constituer et de conserver le capital humain et physique afin de rendre les économies futures plus résilientes. Un challenge qui passe à travers l'instauration de politiques qui reflètent et encouragent le besoin post-pandémique de nouveaux types d'emplois, d'entreprises et de systèmes de gouvernance. "Le financement et la construction d'infrastructures productives figurent parmi les défis de développement les plus difficiles à résoudre lors de la reprise après la pandémie. Nous devons voir des mesures pour accélérer les litiges et la résolution des faillites et réformer les subventions coûteuses, les monopoles et les entreprises publiques protégées qui ont ralenti le développement", note le responsable.