Comment éviter la dépression en temps de crise ? Voici une question qui taraude l’esprit de plusieurs citoyens pendant cette période de confinement mise en place pour faire face à la pandémie du coronavirus. La question trouve tout son intérêt car, d’une part, le bilan des personnes contaminées s’alourdit au Maroc ce qui se traduit par des sentiments de peur et d’anxiété ressentis au quotidien, et d’autre part, le confinement nous pousse à vivre de nouveaux changements dans notre vie quotidienne.
Pour répondre à cette question, Kawtar Kadir, psychologue et psychothérapeute estime qu’il est important tout d’abord de faire la différence entre le trouble dépressif et l’état de déprime réactionnel. En effet, « le trouble dépressif est un trouble mental qui ne peut être diagnostiqué que chez une personne qui souffre d’un certain nombre de symptômes pendant au moins deux semaines sans interruption », explique-t-elle. Et d’ajouter que ces symptômes tournent autour de la baisse de l’humeur, de la baisse de l’estime de soi et d’une perte de l’élan vital qui se traduit par une perte de tout intérêt ou plaisir dans des activités qualifiées auparavant comme étant plaisantes par la personne.
A l’encontre, explique Kawtar Kadiri, l’état de déprime réactionnel, comme son nom l’indique, s’enclenche comme une réaction à un événement spécifique qui menace l’intégrité de la personne, notamment la propagation du coronavirus au Maroc. Dans cet état, c’est tout à fait normal de ressentir de la peur, de l’anxiété et du stress. Pour l’experte, cet état de stress est positif car il nous permet d’être dans l’analyse, dans la réflexion et dans la prise de décision, mais il doit être bien géré. « Il est important de gérer cet état de déprime réactionnel pour éviter la dépression pathologique », souligne-t-elle. Pour ce faire, l’experte partage les astuces suivantes :
- Essayer de réinvestir notre vie autrement : Pour ce faire, il va falloir penser à désinvestir tout ce qu’on faisait auparavant, notamment des activités de plaisir qu’on programmait à l’extérieur ou les petites sorties qu’on faisait avec les amis. L’idée est de penser à de nouvelles activités qu’on peut faire chez soi.
- Penser à instaurer un nouveau planning à respecter au quotidien: Il s’agit là de mettre en place une nouvelle organisation de vie tout en consacrant au quotidien un temps pour chaque axe de la vie, notamment, pour le travail, pour les activités scolaires, pour les activités ludiques mais aussi pour soi-même. D’ailleurs, c’est très important de préserver cet espace de temps psychologique intime grâce auquel chaque personne va pouvoir se ressourcer et trouver son calme et sa sérénité. On peut aussi prévoir des plannings pour les enfants, sauf s’ils sont grands et capables de le faire eux-mêmes.
- Prévoir des activités à faire en famille: Il s’agit là de se mettre d’accord sur un rendez-vous quotidien à respecter pour vivre un moment de co-construction et de partage où chacun s’exprime, donne son avis et fasse ses propositions d’activités de plaisir. C’est important pour mieux vivre cette période de confinement.
- Penser à réaménager, dans la mesure du possible, un endroit pour le travail : Cette action est recommandée aussi bien pour les adultes que pour les enfants qui ont besoin de faire la distinction entre l’espace de jeu et l’espace de travail, comme s’ils étaient en classe.